A Nantes le festival de cinéma Sofilm Summercamp fait (quasi) salle comble…

Du 8 au 12 juillet 2015, Nantes accueillait un nouveau festival de cinéma : le Sofilm Summercamp. Organisé par le magazine du même nom, ce festival original a soufflé un vent de fraîcheur sur le monde parfois très fermé du cinéma. Un vrai bon moment pour tous les amateurs de cinéma.

 

Ne cherchez surtout pas le tapis rouge sous les nefs des Machines de l’île. Ce n’est pas le Festival de Cannes ici. À côté du nouvel emblème de la ville de Nantes, l’éléphant mécanique, tous les festivaliers se confondaient pour l’ouverture du Sofilm Summercamp au Stéréolux. Ainsi jean-pierre leaud masculin femininles deux premiers invités, Chantal Goya et Jean-Pierre Léaud partagent le buffet avec l’organisation, les bénévoles et tous les spectateurs, en toute simplicité. Mais faire de ce tout nouveau rendez-vous cinématographique un simple anti-Cannes ne serait pas lui faire honneur.

En effet, c’est plus que ça. « Ça nous a pris en janvier dernier, l’envie d’un festival de cinéma un peu différent, qui tient autant du rendez-vous cinéphile, du laboratoire que de la colonie de vacances » se plaît à affirmer l’organisation. C’est le magazine Sofilm, déclinaison cinématographique du magazine Sofoot, qui a su en peu de temps se faire un nom dans la presse spécialisée, qui a ainsi organisé ce Summercamp. Un festival décalé, original, qui a reçu le soutien de la ville de Nantes, de nombreux acteurs nantais, mais aussi d’invités prestigieux. Sur 4 jours du mercredi jusqu’au dimanche soir, ce ne sont pas moins de 40 films qui ont été projetés.

rachida brakni eric cantonaPour cette première édition, le festival, qui prenait ses marques, a instauré plusieurs rendez-vous. On pouvait ainsi assister à des projections tant de nouveaux films que de rediffusions dans 3 cinémas Nantais : Gaumont, Katorza et Concorde. Séances qui faisaient l’objet d’une présentation par des invités choisis par l’équipe du festival sous la direction de Rachida Brakni. On notera par exemple les retrouvailles entre Chantal Goya et Jean-Pierre Léaud cinquante ans après Masculin Féminin de Godard. Chaque soir, une dernière séance était programmée à la tombée de la nuit en plein air dans la cale des sous-marins sur écran géant. Pour ajouter à cet aspect « festival sofilm summercampcolonie de vacances », de nombreux autres moments conviviaux étaient prévus : concerts et dj sets, apéritifs, after au Nid, en haut de la tour Bretagne, etc.

Ce nouvel événement nantais est pour le moins original et frais. Le festival est simple d’accès et, si la principale cible reste quand même les cinéphiles, toutes les catégories sont visées. Ainsi, dans la sélection, on retrouve des nouveautés très attendues tel Love le nouveau film polémique de Gaspar Noé ou encore Mia Madre de Nanni Moretti, mais aussi des projections de films mythiques avec La Dame de Shanghaï, Paris-Texas, Masculin Féminin ou bien encore Mad Max (voir nos articles : 1 & 2) . Le festival se termine par une projection en plein air du Corniaud, film familial français par excellence. le-corniaud-sofilmEnfin une carte blanche spéciale pour So Foot avec 4 films sur le sport-roi et une projection du documentaire de Cantona (Foot et Immigration : 100 ans d’histoire commune) suivi d’un débat avec ce dernier et Frédéric Taddeï comme invités exceptionnels.

Ce festival propose donc une nouvelle approche plus rafraîchissante, plus sympathique. Ici, pas de compétition, juste le plaisir de voir ou revoir un film, d’en débattre avec un invité ou alors d’en parler autour d’un cocktail après la séance. Pas de codes ici, on retrouve une équipe décontractée, festive qui donne cet esprit colonie de vacances promis. Certains iront bien affirmer qu’il s’agit d’un festival par les bobos pour les bobos, mais il suffit d’observer les différents spectateurs pour rejeter cet argument un peu facile et fourre-tout qu’on entend trop souvent lorsque l’on parle de culture.

gaspard noéOn regrettera cependant que le public ne se soit pas déplacé plus nombreux pour tous les événements. Si évidemment les principales affiches ont fait déplacer Nantais et cinéphiles, d’autres séances n’ont eu droit qu’à une vingtaine/trentaine de spectateurs. On peut notamment penser aux séances So Foot, peut être trop segmentées. Les séances en plein air avec couverture fournie par les bénévoles ont rencontré plus de succès et ont montré la vocation populaire du festival. On peut juste trouver dommage l’horaire un peu tardif (22 h 45), surtout le dimanche, qui a réduit l’affluence.

mad max fury roadSi on ne sait pas encore si le festival sera reconduit, ni même s’il le sera à Nantes le cas échéant, mais il est venu s’ajouter au programme culturel conséquent de la Ville de Nantes qui a décidé de miser massivement sur la culture pour promouvoir la ville et booster son attrait. On pense bien sûr au Voyage à Nantes, aux Machines de l’île mais aussi à la Folle Journée de Nantes. Nantes pourrait ainsi compléter son offre avec un festival à son image : dynamique, éclectique et sympathique. On croise les doigts pour une reconduction de ce rendez-vous qui gagne à être connu et à s’implanter dans la durée.

Festival Sofilm Summercamp Nantes 8-12 juillet 2015 

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Nicolas Le Gall
Nicolas Le Gall est élève à Sc Po Bordeaux et stagiaire en web journalisme à Unidivers.fr

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