Un nouvel espace dédié à l’art vient de s’installer dans le centre de Rennes, rue Saint Louis. L’association La Conciergerie d’Art a pour vocation de rapprocher les artistes des entreprises et des particuliers. Jusqu’au 9 janvier 2020, la première exposition met l’architecture du Japon à l’honneur.
La Conciergerie d’Art a été inaugurée le 19 décembre dernier au 28 rue Saint Louis. Ce nouvel espace associatif est consacré à l’art sous toutes ses formes. L’exposition de linogravure Villes Japonaises ouvre le bal jusqu’au samedi 9 janvier prochain. De 14 h à 19 h, les amoureux du pays du Soleil-Levant peuvent venir admirer les estampes de Colin Gravot.
Cette première exposition répond aux besoins des globe-trotteurs en manque de voyages et des amateurs d’art en manque de musées. La Conciergerie d’Art proposera d’autres services et événements. Déjà, les ateliers d’initiation à la linogravure, pour adultes et enfants, se sont montrés si populaires qu’une date a été ajoutée mercredi 6 janvier. À terme, la coprésidente Sylvie Aveillan espère que des mini-concerts, des lectures et des dédicaces verront le jour.
Ouvrir un lieu culturel alors que le monde de la culture traverse une crise sans précédent ? L’idée a germé il y a quelques années, mais elle s’est justement développée lors du premier confinement. « C’était une vraie souffrance », explique Sylvie Aveillan. Pour son anniversaire, après le déconfinement, ses amis, munis de leurs instruments, ont improvisé un concert avec une chanteuse de jazz venue pour l’occasion. « C’était une soirée vraiment réussie. Tout ce bonheur, j’ai eu envie de le partager. L’art apporte de la beauté, de la bonne humeur, de l’énergie et on en a besoin », résume-t-elle.
La Conciergerie d’Art lui permet d’allier le monde de l’entreprise à celui de l’art. Elle l’a lancée avec quatre amies, toutes venant de milieux différents, mais avec « la même passion artistique ». Une collaboration qui s’est montrée fructueuse. « Je n’ai eu à pousser personne, tout le monde a amené son grain de sel. »
Afin d’apporter l’art à tous, l’association met également en relation les artistes avec les entreprises comme les particuliers. « Les entreprises ne savent pas où aller chercher les artistes, c’est souvent du réseau donc toujours les mêmes qui tournent. En général, les artistes ont du mal à se vendre ou vous n’êtes pas sûr qu’ils correspondent à ce que vous recherchez. J’entends parfois « j’ai embauché le DJ qu’on m’a recommandé, mais on a détesté » et cela gâche une soirée. La conciergerie sera en contact avec des chanteurs, des musiciens, des magiciens, etc., tous les arts et les styles peuvent être proposés. Vous venez nous parler et on définit exactement ce que vous voulez avant de trouver la personne qui correspond à vos besoins et à vos attentes », déclare t-elle.
En parallèle, Sylvie Aveillan a installé son activité d’études de marché qualitatives, Scaning, dans les locaux et développe Scaning Lab en louant l’espace à des pop-up stores afin de le rentabiliser.
Quel est le bilan après deux semaines d’ouverture ? Très bon. « Le concept plaît énormément, Colin a vendu une bonne moitié de ses œuvres. Il est vrai que nous avons eu la chance de bénéficier de la période de Noël. Et il n’y avait pas beaucoup de concurrence, car beaucoup de lieux sont fermés… Mais ce que l’on retient c’est que les gens n’osent pas aller dans les galeries. Elles semblent élitistes et on ne comprend pas toujours les œuvres. Là, le lieu est convivial et quand il ne fait pas froid, la porte est grande ouverte », se réjouit Sylvie.
En poussant la porte, l’artiste Colin Gravot lui-même vous accueille. Présent tous les jours depuis le début de l’exposition Villes japonaises, il rencontre avec plaisir les passants et leur explique son travail. Un atout très important pour Sylvie Aveillan qui part du principe « qu’une œuvre n’est pas une vaisselle que l’on range dans un placard ou qui va finir par se casser. C’est quelque chose avec laquelle on va vivre et qui dégage énormément d’émotion. Connaître l’artiste amène une richesse au tableau que l’on accroche chez soi. »
Cet ancien Rennais, architecte de formation, s’est intéressé à la linogravure il y a quatre ans. « L’envie de dessiner et le dessin final sont séparés par une multitude d’étapes où le travail manuel a une place prépondérante – décrit-il. Cela apporte une sorte de lenteur dans le processus de création qui me plaît beaucoup. »
Depuis deux ans, il cherche à transformer sa passion en métier et cette exposition Villes Japonaises est la synthèse de son premier projet en tant qu’artiste. « Je suis revenu fasciné et très inspiré d’un voyage de trois mois au Japon et j’ai monté ce projet afin de rendre compte des contrastes des décors urbains, du chaos poétique propre aux villes japonaises », explique-t-il.
Ce qui ressort de l’entretien avec Sylvie, c’est le bonheur qu’elle ressent grâce à la Conciergerie d’Art. « C’est un vrai régal d’aller au travail. Depuis le 19 décembre, j’ai un sentiment de plénitude. » Bonheur partagé par les curieux qui ont poussé le pas de la porte. « Ils sont heureux de découvrir ces œuvres et de » rentrer » dans le tableau. Ils nous parlent d’art et de leur vie. Si j’avais un objectif ce serait celui de rendre l’art accessible à tous et d’arriver à éduquer les gens sur l’art, sous toutes les formes. »
Sylvie Aveillan, qui se décrit en riant comme hyperactive, a déjà de nombreux projets pour ce bel espace. Des afterworks et d’autres expositions à venir, dont une en février autour des mains – peintes et photographiées – et une au moment de la fête des mères sur la photographie de fleurs.
La Conciergerie d’Art
28 rue Saint Louis, 35000 Rennes
Ouvert tous les jours de 14h à 19h
Entrée gratuite
tel : 06 20 64 45 19 mail : conciergerie.art.rennes@gmail.com
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Exposition Villes Japonaises jusqu’au samedi 9 janvier