Petit journal de bord d’un séjour à San Francisco, à la découverte d’une ville mythique et aussi à la recherche des fantômes de la Beat Generation, des idées et du son des années hippie, du Grateful Dead, du Jefferson Airplane et de Janis Joplin bien sûr.
7th day.
Ce matin on a rendez-vous avec l’Histoire du mouvement hippie : Haight St et Ashbury. Depuis Downtown où nous logeons ça fait une sacrée trotte à pieds. Les montagnes russes de San Francisco n’ont pas volé leur réputation… Passage obligé devant les « Painted Ladies », 5 maisons victoriennes en bois rescapées du tremblement de terre de 1906, avec ses promeneurs de chiens professionnels dans Alamo Square.
Et c’est enfin le carrefour Haight-Ashbury, épicentre du séisme de la « Counter Culture » des sixties. LE Haight ! Etrange impression. Les trottoirs sont bondés de monde. On ferme les yeux. Et tout de suite arrivent les images floues en Super 8 tournées ici par des amateurs. Une joyeuse troupe colorée de hippies descend Ashbury. Elle arrive du no 710, quartier général du Grateful Dead, ou du 122 Lyon St, l’appart de Janis Joplin de la grande époque, celle de « Big Brother ». On chante, on raconte des blagues, les enfants descendent la rue en courant, on salue gaiement le copain qui filme. Tout le monde sourit, les filles sont toutes belles et blondes. Pas un seul noir… L’acide et l’alcool dans toutes les poches, ou presque…
Et puis on a rouvert les yeux et on a remonté le Haight, vers Golden Gate Park. Des touristes par centaines, beaucoup de français : Fin du Tour en bus des parcs nationaux avec une journée – pas plus – pour aller voir le Pont et les hippies avant de reprendre l’avion pour Roissy. Des hippies, bien sûr, il n’y en a plus, après un demi-siècle. Même les fantômes se sont enfuis. Le Haight aujourd’hui est une sorte de mélange de Lourdes et du Mont-Saint-Michel. Le commerce tourne à plein régime. Verroterie, parfumerie, vêtements, posters, CD… Style hippie garanti et bien sûr made in RPC. Quelques hippies de carte postale ( et d’époque!) se laissent photographier et vous demandent une pièce après.
On ne peut pas rater la maison où vécut Jimmy Hendrix en 1967. Elle est peinte en rouge sang et la figure sympa du guitariste est peinte sur le pignon. C’est bien ici qu’il a habité ! Et les badauds se précipitent dans le magasin du rez – de – chaussée pour acheter les meilleurs parfums d’Arabie… Devant la porte une splendide Porsche 911 rouge est stationnée. Je parierais bien que c’est celle du patron du magasin.