Aux Yeux des abysses, premier film du jeune réalisateur Cyprien Klein, sera projeté en avant-première au cinéma Operaims de Reims vendredi 14 octobre 2022. Ce film sensible et épatant au vu de l’âge du réalisateur traite de la maladie, de la jeunesse aussi et de la soif de vivre résistant à toute épreuve. Voyage dans les coulisses de la réalisation…
Noé est un jeune homme comme tant d’autres avec des projets et des tracas d’étudiants. Un jour, un malaise le plonge dans le coma, duquel il se réveillera des semaines plus tard, entièrement paralysé. Sa maladie porte un nom, c’est le Locked-in-syndrom. Seul signe de vie, physique comme cérébrale, ses yeux arpentent la pièce aux murs trop blancs qui lui tiennent désormais lieu d’horizon. À 23 ans, ses yeux en ont vu d’autres, d’autres lieux, d’autres pays, ils ont voyagé, ils se sont émerveillés, ils ont pleuré aussi. Alors pour échapper un temps à cette affreuse réalité qui s’impose à lui et qu’il va devoir faire sienne, Noé utilise ses souvenirs pour voyager à nouveau. Les souvenirs de ce que ses yeux ont vu autrefois…
Aux Yeux des abysses, est le premier film de Cyprien Klein, réalisé en 2022, qui sera projeté en avant-première le vendredi 14 octobre à l’Operaims de Reims. Fondateur et gérant de la société de production de cinéma Dynastia Films, Cyprien Klein, 21 ans et étudiant en cinéma à Reims, se distingue depuis peu par ses courts métrages primés par différents festivals, notamment le festival Turbo-film.
Ce festival rémois de courts métrages organise en effet chaque année un concours de court métrage écrit, tourné, réalisé et monté en 24 heures seulement. Depuis 2018, les courts métrages de Cyprien Klein sont régulièrement nominés notamment Daddy (prix du public, 2018) et Chambre 123 (prix du public, 2019). En 2022, c’est La cicatrice des autres qui s’est vu attribué le prix du meilleur montage et le prix du public.
Il réalise également des courts métrages pour le Nikon film festival, un festival de courts métrages international et propose, sous le nom de sa société, des clips vidéos, des vidéos promotionnelles de société, de prévention…
Jusqu’à cette idée de long métrage, dans lequel le jeune réalisateur veut mettre en lumière une maladie sensible et peu connue.
« Le locked-in-Syndrom me paraissait un bon choix de par sa forme et sa singularité. Ça me paraissait intéressant de l’aborder, avec une belle toile de fond pour parler du voyage dans les souvenirs. »
Cyprien Klein
Le locked-in-syndrom, est un syndrome qui plonge le malade dans un état neurologique rare dans lequel il est, à l’exception des yeux, entièrement paralysé. Le malade est conscient et garde toujours ses capacités et sa vivacité intellectuelle.
Cyprien Klein s’inspire ainsi pour écrire son scénario de l’univers de la série Euphoria de Sam Levinson, du film Mariage story de Noah Baumbach, du cinéaste Denis Villeneuve (Dune, Incendies, Prisoners) et du livre, adapté en film ensuite, de Jean-Dominique Bauby Le Scaphandre et le papillon. Dans ce dernier livre, l’auteur raconte sa propre histoire où son corps, comme celui de Noé dans l’histoire, est devenu une prison personnelle. Dans une prison sans barreaux autre que les limites physiques qu’impose son propre corps, une évasion intellectuelle et onirique semble la seule évasion qui reste possible.
Il a suffi de deux mois de réflexion pour boucler le brouillon du scénario d’une cinquantaine de pages. Cyprien Klein le soumet ensuite à différents avis et rédige en un mois le scénario final. Le travail de réalisation, prise de son, tournage et montage, va durer près d’un an. Si, globalement, le jeune réalisateur s’occupe seul de la réalisation, du scénario et du montage de ses courts et moyens métrages, il est aidé par son équipe, constituée de copains et copines étudiant également dans le domaine du cinéma et de proches.
Dans cette petite production à l’équipe réduite, c’est Eugénie Joly, graphiste et assistante photo, qui fait l’affiche, le générique et conseille pour le design de certains plans. Quentin Argenson prête ses traits au personnage de Noé. La sœur du réalisateur, Apolline Klein, et lui-même jouent également dans le film. Pour avoir un regard extérieur sur son travail, il n’hésite pas à demander l’avis d’amis travaillant dans divers domaines comme le montage ou le son. Ainsi les musiques de ses productions ont été composées par des musiciens contactés à l’occasion. Mélian Drake, chargée de production, l’assiste quant à elle dans les charges administratives que lui demande sa société.
Avec des rushs de plusieurs heures, les mois passés à la réalisation et le budget engagé pour le film, le jeune réalisateur propose son film au cinéma Opéraims qui avait déjà projeté ses courts métrages à l’occasion du festival Turbofilm. Au vu de ses précédents travaux et de ses prix, le cinéma retient son film, et en propose une projection en avant-première ce vendredi 14 octobre. Avant une plus large diffusion possible en salle d’art et essai ainsi que sur des plateformes en ligne.
« Aux yeux des Abysses était un projet important qui me tenait très à cœur car réalisé entre amis. Nous ne sommes pas encore professionnels donc le film n’est pas parfait, il n’y a pas eu beaucoup de moyens, mais c’est avant tout un film de passionnés. À ce titre il est, pour moi, aussi agréable à voir que d’autres films à plus grand budget que l’on peut voir au cinéma » conclut-il.
Aux Yeux des abysses en avant-première le 14 octobre 2022 au cinéma Opéraims.