François Avril n’avait pas été exposé à Paris depuis 2017. Après avoir passé les confinements successifs en Bretagne, cet amoureux des côtes armoricaines revient à la galerie Huberty & Breyne du 18 juin au 28 août 2021 avec une sélection d’œuvres. Du crayon à la peinture, en passant par ses sculptures d’arbres, il dresse le portrait d’une Bretagne poétique, silencieuse et apaisante.
« La Bretagne, ça vous gagne ». L’expression n’a jamais été aussi vraie que lorsque l’on écoute l’artiste François Avril (Paris, 1962) nous parler de la région. À travers l’exposition Bretagne, à la galerie Huberty & Breyne de Paris, l’artiste nous invite à (re)découvrir cette région pour laquelle lui-même ressent un profond attachement.
Depuis plus de trente ans, le dessinateur observe, dessine les villes et les paysages dans un style qui oscille entre bande dessinée et art contemporain. « Les villes sont en quelque sorte mon environnement naturel », explique-t-il. « Elles étaient rassurantes pour moi : des lignes droites, des ombres portées franches et des compositions affirmées. » Les paysages urbains et naturels se sont dans un premier temps matérialisés sur papier sur lequel il a développé, au fil des années, une écriture graphique singulière. « J’aime le dessin avant tout. J’ai toujours aimé. Et j’aime le papier. Tout commence par un trait, avec un crayon, une plume ou autre », souligne-t-il. Dans ses paysages, les formes et les couleurs sont réduits à l’essentiel et les compositions sans fioriture.
François Avril a dessiné les grandes métropoles telles Tokyo, New-York ou encore Bruxelles, avant que la Bretagne ne s’introduise, silencieusement et poétiquement, dans ses travaux.
« La Bretagne et moi c’est une longue histoire. Je l’ai connue par ma femme, elle était Bretonne d’origine et également artiste. » Devenu Breton d’adoption, « pire qu’un Breton », il y a plus d’une trentaine d’années, « 32 ans exactement », cet amoureux de la région a pourtant mis du temps à dessiner sa dulcinée. « C’est venu plus tard, lors d’une proposition d’exposition dans un château. » Ses dessins ont alors commencé à capturer sa nature, ses arbres et ses bords de mer, « ce qui était en mouvement comme le vent ou la mer, mais au bout du compte, c’est une nature immobile », constate-t-il. « Les arbres sont figés, mais on sent que le vent est passé par là . La mer n’est jamais tumultueuse, elle est toujours calme, sans vague. Ce n’est pas souvent le cas en Bretagne, mais ça arrive près de chez moi », finit-il avec humour.
Depuis cette rencontre, il dessine New York en même temps qu’il peint Cancale. Il peut dessiner Manhattan et Bruxelles, en même temps qu’il peint Perros Guirec, où il possède une maison. « Je me sens Celte. Le climat me plaît, les ciels plombés, le temps changeant… Ce climat m’apaise, me repose. Il y a une certaine authenticité dans la musique, la rudesse parfois de certains paysages. Je me sens très proche de cela. » La Bretagne de François Avril c’est surtout les Côtes d’Armor et ses paysages, légers reliefs à la touche anglo-saxonne ou nordique. « La nature est belle, sauvage, avec des découpées, des îles, ce qui rend le relief particulier. »
« Je suis terriblement amoureux de cette région. »
Résidant à Paris à l’année, les confinements successifs l’ont amené à passer un an et demi en Bretagne. Une expérience qui lui révèle l’inéluctable. « Je ne pensais pas que ça arriverait si tôt, mais à mon retour à Paris pour une exposition, je me suis demandé ce que je faisais ici. C’est là-bas que je me sens bien, que je respire le bonheur. » À l’instar des artistes français et étrangers, initiateurs notamment des mouvements Nabis et de l’école de Pont-Aven, la Bretagne devient, pendant ces mois confinés, une source d’inspiration encore plus riche.
La plénitude qu’il ressent se lit dans le travail artistique qui s’expose aujourd’hui à la galerie Huberty & Breyne. Sa poésie picturale retranscrit un amour pour ce pays qu’il a envie de partager. De par son style graphique cerné de noirs, d’aucuns l’ont parfois associé à ces artistes. « J’ai toujours conservé un cerné noir qui structure mes dessins, même après être passé à la peinture. Il représente l’ossature, le squelette qui tient l’ensemble », explique-t-il. « Ce contour me vient à l’origine de la bande dessin alors que le trait des peintres de Pont-Aven et des Nabis venait du cloisonnisme et du japonisme. Ce n’est la même origine, la même histoire. »
« La composition est primordiale pour moi. »
« Parallèlement à l’influence qu’a exercée le 9e Art sur son travail, notamment Hergé, Ever Meulen et Yves Chaland, Avril accorde une grande attention aux œuvres de Saul Steinberg, Giorgio Morandi, Serge Poliakoff, Lionel Feininger, Bram van Velde ou Ellsworth Kelly », peut-on lire dans le dossier de presse. Cependant, les influences de François Avril se font aujourd’hui moins présentes, même s’il est, par exemple, un fan inconditionnel, sans être directement influencé, d’André Rivière, peintre breton. « J’ai eu des influences, mais aujourd’hui, je ne pense à personne quand je travaille. J’ai trouvé mon équilibre graphique et je me sens assez libre. Je ne m’inquiète plus de savoir si j’ai des références. »
Ce trait où douceur et simplicité se côtoient se reconnaît désormais quelle que soit la technique : dessin au crayon ou la plume, peinture ou linogravure. « Je suis passé à la toile sur chevalet pour des raisons de format, car plus la taille est grande, moins le papier se tient. Il s’est imposé à moi, mais la peinture à l’huile ne me convenait pas. » Au temps de séchage trop long et la tendance à faire du fondu et des dégradés, François Avril préfère le travail plus rapide et la possibilité de recouvrement de l’acrylique. « Mais cela reste une peinture de dessinateur. J’ai toujours du mal à dire que je suis un peintre, je suis un dessinateur avant tout. »
À l’essentiel de la composition, s’ajoutent parfois les couleurs. Ces dernières capturent les lumières bretonnes si particulières et ces ciels aux nuages grisonnants que des faisceaux de lumière réussissent tout de même à traverser, donnant un éclairage éblouissant et fascinant à l’environnement. « Les artistes peuvent être très perméables à leur environnement, comme un caméléon. On peut utiliser les couleurs que l’on porte sur nous par exemple, sans que l’on ne s’en aperçoive », déclare l’artiste. « Pour la Bretagne, j’aime particulièrement les ciels plombés. Quand le ciel est très chargé, avec une valeur un peu forte, la lumière vient se poser sur la côte… Le temps change rapidement, le soleil s’en va, revient, il y a des éclaircies puis des nuages, toute cette variété me plaît... J’aime cette culture, je me sens Celte », finit-il par redire. Y a-t-il meilleure réponse ?
Du 18 juin au 28 août 2021, exposition Bretagne de François Avril, galerie Huberty & Breyne.
Avant-première : Vendredi 18 juin 2021 jusqu’à 20h, en présence de l’artiste.
Mise en ligne des oeuvres à partir du samedi 19 juin 2021
PARIS | MATIGNON
36 avenue Matignon
75008 Paris
+33 (0)1 40 28 04 71
contact[@]hubertybreyne.com
Lundi > Samedi 11h-19h
Spécialisée depuis près de 30 ans dans les originaux de Bande Dessinée, la galerie Huberty & Breyne s’impose comme une référence internationale dans le domaine du 9e Art. Présente à Bruxelles et à Paris, la galerie propose aux collectionneurs une sélection rigoureuse d’œuvres originales signées par les plus grands maîtres du trait comme Hergé, Franquin, Martin, Hubinon ou Schuiten. Elle est le représentant exclusif de Milo Manara et s’engage également aux côtés d’artistes contemporains comme Philippe Geluck, François Avril, Jean-Claude Götting, Loustal, Miles Hyman et Christophe Chabouté.
La galerie prend part aux grands rendez-vous du marché de l’art en participant à des foires internationales tels que la Brafa (Brussels Antiques & Fine Arts Fair), 1 – 54 London, Art Paris Art Fair ou encore Drawing Now. Parallèlement Alain Huberty et Marc Breyne sont les experts de Bande Dessinée auprès de Christie’s.