Voilà le film Les Diamants de la nuit de Jan Nĕmec. République tchèque 1h08. Sélection officielle, Cannes Classics. Vu salle Buñuel le 13 mai 2018. Dans ces notes d’un festivalier, Antoine Glémain propose aux lecteur d’Unidivers de rendre compte de ses premières impressions sur divers films en sélection du festival de Cannes 2018.
Le film Les Diamants de la nuit de Jan Nĕmec prend place durant la Seconde Guerre mondiale dans les Sudètes en Tchécoslovaquie. Deux jeunes juifs sautent d’un train de déportés. Par miracle, ils gagnent la forêt où ils tentent de survivre. Au cours de leur course éperdue, ils revivent encore et encore des scènes de leur vie d’avant, au milieu d’hallucinations causées par la faim, la fatigue et la peur de mourir. Ils sont bientôt pourchassés par un groupe de vieillards armés.
Jan Nemĕc (1936-2016) a été l’un des chefs de file de la « nouvelle vague tchécoslovaque » dans les années 1960. Les Diamants de la nuit, son premier long métrage de 1964, proposé cette année à Cannes Classics en copie numérique restaurée, reste un pur joyau de cinéma. Il est insolent politiquement : s’il s’agit bien d’une histoire tragique de juifs et de nazis, ce qu’on voit d’abord à l’écran, ce sont deux beaux jeunes gens poursuivis par une troupe de vieux chasseurs affreux. Et son audace est tout autant esthétique : presque sans paroles, il est entièrement construit autour des perceptions subjectives des deux jeunes, où se fondent tensions du présent, réminiscences du passé, rêves et fantasmes.
Réalisateur : Jan Nemec
Scénaristes : Arnost Lustig, Jan Nemec
Acteurs : Ladislav Jánsky, Antonín Kumbera, Ilse Bischofova