Voilà le film Manto de Nandita Das. USA-Inde 1h52. Sélection officielle, Un certain regard. Vu salle Debussy le 13 mai 2018. Dans ces notes d’un festivalier, Antoine Glémain propose aux lecteur d’Unidivers de rendre compte de ses premières impressions sur divers films en sélection du festival de Cannes 2018.
Le film Manto de Nandita Das prend place en 1948, au moment de la partition entre Inde et Pakistan. Saadat Hasan Manto, célèbre auteur indien, doit quitter Bombay pour Lahore, malgré son attachement à sa ville. Ses convictions pour la liberté d’expression et son inlassable passion pour les laissés-pour-compte finissent de faire de l’exil un drame et de donner toute sa puissance à l’écriture de Manto.
Dans ce film sobre et de facture classique, la réalisatrice indienne Nandita Dras dresse un portrait attachant de Saadat Hasan Manto, un « artiste maudit » de l’après-guerre aux résonances très actuelles. J’avoue que j’ignorais tout de cet auteur de nouvelles, qui s’est opposé aux fanatismes ethniques et religieux tout en restant à l’écart des courants dits « progressistes » de son époque. La dernière partie de sa vie au Pakistan a été difficile, marquée par d’incessants procès pour « obscénité », et elle est aussi plus difficile pour le film Manto, qui perd un peu de son rythme. Mais je suis déjà reconnaissant à Nandita Das de m’avoir fait découvrir Manto.
Réalisatrice : Nandita Das
Scénaristes : Nandita Das, Mir Ali Hussain
Acteurs : Nawazuddin Siddiqui, Rasika Dugal, Tahir Raj Bhasin