Voilà le film Une affaire de famille de Hirokazu Kore-Eda. Japon 2h00. Sélection officielle, compétition. Vu salle Debussy le 14 mai 2018. Dans ces notes d’un festivalier, Antoine Glémain propose aux lecteur d’Unidivers de rendre compte de ses premières impressions sur divers films en sélection du festival de Cannes 2018. PALME D’OR CANNES 2018.
Au retour d’une nouvelle expédition de vol à l’étalage, Osamu et son fils recueillent dans la rue une petite fille qui semble livrée à elle-même. D’abord réticente à l’idée d’abriter l’enfant pour la nuit, la femme d’Osamu accepte de s’occuper d’elle lorsqu’elle comprend que ses parents la maltraitent. En dépit de leur pauvreté, survivant de petites rapines qui complètent leurs maigres salaires, les membres de cette famille semblent vivre heureux – jusqu’à ce qu’un incident révèle brutalement leurs plus terribles secrets.
Dans ce nouveau film Une affaire de famille, Hirokazu Kore-Eda, habitué – non sans raison – des sélections à Cannes, revient sur ses thèmes de prédilection : l’enfance, la famille et la filiation, les dettes des vivants envers les morts, l’ambiguïté des relations affectives… Il le fait dans une histoire construite habilement pour nous faire découvrir l’envers du décor de la société japonaise dans sa première partie (abondance de notations documentaires précises et précieuses), puis de la famille-refuge installée en ses marges dans la seconde. De même que la terre du Japon est ébranlée régulièrement par des séismes, la surface du film de Kore-Eda est douce et délicate, mais travaillée par un flux de sentiments souterrains, puissants et déchirants.
Réalisateur : Hirokazu Koreeda
Scénariste : Hirokazu Koreeda
Acteurs : Kirin Kiki, Lily Franky, Sôsuke Ikematsu