Gilles Le Bail est Directeur associé du cabinet Vision et Action. Il accompagne les dirigeants et les cadres dans leur leadership en s’appuyant sur la méthode de Jean Monet . Il est écrivain, humaniste et animateur de think tank.
Gilles le Bail, dans son nouvel essai, se demande, quelle Europe dessiner demain. Il s’intéresse à ses enjeux culturels et économique et mesure combien la route vers une Europe unie confronte des états lourds d’identité et d’histoire. Il souhaite aussi que l’idée européenne redevienne un véritable projet de société recréant une espérance collective pour fixer les perspectives de notre avenir. Il réclame une Europe qui soit une espérance et une ambition pour les Etats, les entreprises et surtout les peuples et les individus. Or, depuis l’ère Mitterrand et Maastricht, même si l’Europe incarne toujours de vraies réussites, si elle garantit la paix, la sécurité et la stabilité, on peut dire que le continent européen pâtit des failles de ses dirigeants. Alors que des défis s’imposent en permanence pour garantir sa pérennité et son succès, l’Europe politique est en panne : on assiste à des dérives droitières et gauchistes qui provoquent la montée des populismes, se nourrissant du manque de lisibilité de la gouvernance européenne, d’une absence de pédagogie sur les enjeux mondiaux et les réponses à y apporter.
Les Européens ont besoin de s’unir pour se développer et se protéger. Il faut défendre les valeurs de respect de la personne humaine et les principes de la démocratie face aux nouvelles formes d’extrémisme tel que l’islamisme ou les pays émergents comme la Chine ou l’Inde.
Les conflits se rapprochent du continent européen et sa sécurité ne peut plus être uniquement assurée par les États-Unis. Récolter les fruits de la mondialisation impose de devenir un territoire de production et pas seulement de consommation et de circulation. Développer l’appartenance européenne nécessite une plus grande mobilité culturelle et des avancées concernant l’Europe sociale.
Gilles Le Bail rappelle que dans les années 90, les eurosceptiques tels que Silvio Berlusconi, José Maria Aznar, Jacques Chirac, Lionel Jospin ou Gerhard Schroeder tournent le dos à la construction européenne après la création du fédéralisme monétaire. Et que depuis l’émergence de cette abnégation, l’illisibilité de la gouvernance européenne, les égoïsmes, l’absence de pédagogie nourrissent les nationalismes.
«L’Europe : défaite ou défis » est un livre scintillant. Il fait réfléchir le lecteur, perdu dans le flot des nouvelles qui frappent au cœur de l’actualité économico/politique dont les tourments et les agrégats se rappellent à notre souvenir chaque jour. Il présente non seulement l’avantage de rappeler ce que fut le rêve européen qui suppose une fracture avec l’individualisme et le nationalisme, mais, également, de montrer le danger des populismes et des extrémismes en Europe. Ce qui, dans un monde d’opportunités, incertain, compétitif, voué aux pires gémonies, sanglé de racismes et d’antisémitisme, est après les élections européennes du printemps dernier, du meilleur effet.