Dans l’Islam Aïd el-Kebir est la plus importante fête de l’Islam. Elle célèbre un double évènement, celui de la fin du Hadj (pèlerinage aux lieux saints de l’Islam), et le sacrifice d’Isaac, autrement dit la soumission à Dieu d’Abraham.
Abraham, éprouvé par Dieu, était prêt à sacrifier son fils Isaac avant qu’un ange ne lui propose un mouton à la place. La commémoration consiste à sacrifier un animal de cheptel. Celui-là est égorgé conscient, juste après la prière de l’Aïd au matin. Et selon un rituel bien précis : l’animal doit être allongé sur le flanc, bien ligoté, la tête orientée vers la Mecque, la langue hors de la bouche et égorgé « au nom de Dieu » qui est répété trois fois.
Cette année, dans différents lieux de France, la fête du sacrifice n’a pas été complète en raison de la fermeture dominicale des abattoirs, seuls lieux susceptibles d’assurer hygiène et sécurité.
À noter que dans certains pays d’Europe où vivent des communautés musulmanes, des associations s’opposent à la méthode d’abattement par égorgement conscient. Elles réclament du Législateur de mettre fin à la souffrance de ces bêtes. À ce propos, Dalil Boubekeur, grand recteur de la mosquée de Paris, précisé qu’« aucun texte sacré ne s’oppose à l’étourdissement du mouton avant ».
Traditionnellement, chez les fidèles, les tables sont garnies de plusieurs sortes de gâteaux. Les gens se rendent visite pour se souhaiter bonne fête. Et c’est l’occasion de se pardonner mutuellement si l’on est en froid. Il arrive que des familles s’endettent pour offrir un mouton aux enfants.
« Lors de la fête d’Al-Adhâ, le Messager d’Allâh — paix et bénédictions sur lui — achetait deux gros boucs cornus et majoritairement blancs. Après qu’il eut prié et prêché, il amenait l’un des deux boucs sur son lieu de prière et l’immolait lui-même avec un couteau, disant : “Ô Allâh, ceci est de la part de ma communauté toute entière, de la part de toute personne ayant témoigné de Ton Unicité et témoigné que j’ai transmis.” Puis, on lui apportait le second bouc qu’il immolait lui-même disant : “Ceci est de la part de Muhammad et de la famille de Muhammad.” Ensuite, il distribuait leur viande aux pauvres et en mangeait lui et sa famille. De nombreuses années passèrent sans que nous ayions vu un homme des Banû Hâshim offrir de sacrifice, car Allâh, par le geste de Son Messager, les avait exemptés — paix et bénédictions sur lui — et dispensés de cette dépense. » (Hadîth d’Ahmad et Al-Bazzâr d’après Abû Râfi)