Avec La veillée Virginie Carton ouvre la nuit de la vérité

Souvent la mort d’un proche réunit familles et amis après des années d’éloignement. Les rencontres suggèrent alors des évocations du passé et lèvent parfois le voile sur des secrets bien gardés. Avec La veillée Virginie Carton ouvre la nuit de la vérité…

 

la-veillee_virginie-carton_grassetLorsqu’il apprend la mort de son père Victor, Sébastien rentre de Toscane avec sa femme et ses enfants. Sa peine se double de la culpabilité de ne pas avoir pu parler à son père une dernière fois.
Marie, sa meilleure amie de lycée, est aussitôt prévenue et rejoint elle aussi Granville avec sa famille.
Le mort repose dans le bureau, la pièce de la maison qu’il préférait. Sa femme Édith ne se sent pas le courage de passer la nuit chez elle, mais préfère que le mort ne reste pas seul. Sébastien en nouveau chef de famille se dévoue et espère qu’une âme charitable pourra l’accompagner. Sa femme devant s’occuper des enfants, Marie ne peut refuser cette demande.

Abandonner Sébastien à cet instant serait d’une lâcheté sans nom. Mais passer avec lui une nuit entière près d’un cadavre, à attendre le petit jour dans une lumière glauque, lui semblait insurmontable.

Peurs enfantines face à l’âme qui pourrait rôder, souvenirs de jeunesse, regrets, nostalgie, bons moments autour d’un café, d’un verre de vin ou d’un album photo : la nuit passe entre peine, confidences, parfum d’adolescence et fous rires.
« Jamais, depuis l’adolescence, ils ne s’étaient retrouvés tous les deux comme ça. »
Jusqu’au moment où un homme étrange frappe à la porte en pleine nuit.

Il avait sans doute plus de quatre-vingts ans, mais un visage étrangement juvénile et une allure svelte. Ses cheveux étaient gris, longs, tressés par endroits en dreadlocks, et sa barbe broussailleuse. De son chapeau rond dépassaient des plumes de pain. Il portait une veste en tweed écossais et un pantalon jaune fuselé trop court. Ses yeux bleus rieurs pétillaient dans la pénombre, et, dans l’ensemble, il ressemblait davantage à une rock star sur le retour, légèrement barrée, qu’à un voisin endeuillé.

Cet homme est en fait, Harold, un irlandais, le meilleur ami de Victor. Et ses révélations vont surprendre Sébastien qui voyait, jusqu’alors en son père un homme simple, transparent, dévoué à ses enfants.
Mais chaque homme a ses secrets et nous n’imaginons pas ce que nos parents ont pu vivre avant notre naissance.

virginie carton
Le deuxième roman de Virginie carton

C’est un peu dur à admettre, mais le simple fait qu’on soit leurs enfants n’oblige pas nos parents à en être heureux. Ils sont responsables de notre présence, doivent l’assumer au mieux. Mais leur bonheur véritable peut être ailleurs qu’à nos côtés, ou antérieur à notre existence.

Aux différents carrefours de la vie, les choix s’imposent. Après le temps de la jeunesse, les rêves deviennent parfois plus sages. Comment savoir si l’on renonce à son destin ou si on le suit ? Peut-on être heureux et renoncer à ses rêves ? Connaît-on vraiment ses proches et ses parents ? Autant de questions que Virginie Carton aborde dans ce roman avec beaucoup de tendresse, de charme et parfois d’espièglerie.
Certains récits comme celui de Harold sur sa vie américaine sont magiques, d’autres comme l’évocation du cancer de la mère de Marie sont poignants d’émotion, l’hommage de Sébastien à son père est à la fois original et touchant, certains passages se montrent plus légers et ce mélange fait de La veillée un roman d’une grande douceur nostalgique où le rêve et l’amitié sont deux ingrédients indispensables à l’enrichissement d’une vie.

Roman La veillée Virginie Carton, Stock, Collection La Bleue, 2 mars 2016, 224 pages, 18 euros, e-book 12,99 €

Lire un extrait, ici.

Virginie Carton est née à Lille en 1972. Après avoir été pendant quinze ans journaliste à La Voix du Nord, elle s’est consacrée à l’écriture. La veillée est son troisième roman après Des amours dérisoires (Grasset, 2012) et La blancheur qu’on croyait éternelle (Stock, 2014)

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samedi 12 & dimanche 13 mars 2016 : Salon du livre, Bondues. (Forum dimanche, à 15h30)

samedi 19 mars 2016, de 13h à 14h : Salon du livre de Paris.

samedi 23 & dimanche 24 avril 2016 : La Fête du Livre, Quiberon.

samedi 11 juin 2016 : rencontre-dédicace librairie du théâtre Bourg en Bresse.

samedi 23 & dimanche 24 juillet 2016 : Le Salon Mots et Marées, Carnac.

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Marie-Anne Sburlino
Lectrice boulimique et rédactrice de blog, je ne conçois pas un jour sans lecture. Au plaisir de partager mes découvertes.

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