Le temps d’un voyage, l’instant d’un repos à l’ombre d’un parasol, la lecture reste une des activités divertissantes du vacancier. Unidivers vous aide à trouver le livre idéal à glisser dans la valise en fonction de vos préférences. Livres de poche pour voyager plus léger ou nouveautés de l’année à ne pas manquer, chacun trouvera son compagnon de voyage.
Pour les romantiques qui aiment les belles histoires et qui ne craignent pas de verser une petite larme sur le soleil de leurs vacances, La chambre des merveilles (Livre de poche, mars 2019) de Julien Sandrel, est un concentré d’émotions autour d’un jeune garçon, gravement accidenté et de sa mère, résolue à lui faire vivre ses rêves par son intermédiaire.
Tout le bleu du ciel (Carnets Nord, 15 février 2019) est tout ce que vous souhaite Melissa da Costa dans son premier roman. Émile, 26 ans, touché par un Alzheimer précoce, décide de quitter l’hôpital et sa famille, et de partir à l’aventure. Elle rencontre, Joanne, une jeune femme qui la guide vers la découverte d’elle-même.
Grand écart…Si pour vous, les vacances sont synonymes de rigolade, voyons plutôt quelques romans humoristiques. Je ne peux résister à l’envie de rendre une fois de plus un hommage au truculent Arto Paasilinna qui nous a quitté en octobre 2018. La forêt des renards pendus (Folio, 1996) est un juste équilibre entre humour et émotion. On y retrouve la fantaisie, la naïveté des personnages et la grandeur des paysages finlandais.
Plus récent, et méconnu, partez en voyage avec Arthur Mineur, un Bridget Jones au masculin. Les tribulations d’Arthur Mineur (Jacqueline Chambon, 2 janvier 2019) ne vous laisseront pas une minute de répit. L’auteur Andrew Sean Greer, avec une belle maîtrise littéraire et un humour contagieux, vous entraîne dans une intrigue amoureuse aux multiples rebondissements.
Parmi les lectures d’été, le roman noir est toujours assez prisé. Si Franck Bouysse fait la Une avec son dernier roman, Né d’aucune femme (La Manufacture de livres, 10 janvier 2019), retrouvez-le dans un de ses meilleurs romans couronné du Prix du Polar SNCF 2017, Grossir le ciel ( Livre de Poche, janvier 2016). Dans les Cévennes, région magnifique et rude, Gus et Abel, deux paysans solitaires voient leur quotidien bouleversé par des événements inhabituels. Un suspense surprenant et implacable.
Si R.J. Ellory bénéficie toujours d’un franc succès auprès de ses lecteurs, son dernier roman, Le chant de l’assassin (Sonatine, 23 mai 2019) mérite particulièrement le détour. Lors de sa sortie de prison, Henry Quinn promet a son compagnon de cellule, Evan Riggs, condamné pour meurtre à vingt ans de prison, de remettre une lettre à sa fille Sarah. Mais la jeune fille a disparu. Henry n’hésite pas à réveiller les fantômes du passé pour tenir sa promesse.
L’Histoire vous intéresse, Olivier Truc vous emmène au XVIIe siècle avec La cartographie des Indes boréales (Métailié, 14 mars 2019). Izko, jeune Basque qui rêvait de devenir pêcheur de baleines, part comme espion du roi explorer les Indes boréales, lieu des mines d’argent peuplé de tranquilles Lapons. Un extraordinaire roman d’aventures, porté par un héros courageux, dans l’Europe tourmentée des guerres de religion et de l’Inquisition.
Vous aimez les romans d’anticipation qui, bien souvent nous font réfléchir sur notre société actuelle. Avec L’invention des corps (Babel, mai 2019), Pierre Ducrozet vous tiendra en haleine autour d’une histoire de transhumanisme particulièrement bien construite.
Si vous n’avez pas peur des romans épais, parfois assez violents, la lecture de l’année dans ce domaine reste le roman d’Alain Damasio, Les furtifs (La Volte, 18 avril 2019). Ces êtres de chair et de sons, à la vitalité hors norme, vous plongent dans un futur proche. Lorca Varèse, sociologue apprend à les gérer. Un livre puissant, complexe qui dénonce la société de contrôle auquel nous soumet la technologie.
Certains profitent des vacances pour prendre du recul et réfléchir à notre société. Loin des écrans addictifs, retrouvons notre capacité d’attention avec La civilisation du poisson rouge (Grasset, 10 avril 2019). Bruno Patino part d’une étude de Google qui révèle que, gavé d’informations toujours disponibles sur écran, notre attention n’est aujourd’hui guère plus élevé que celle du poisson rouge qui tourne dans son bocal. Ce petit traité sur le marché de l’attention, sans rejeter la révolution numérique, nous invite à retrouver l’idéal humain.
La réflexion se cache aussi souvent derrière des romans passionnants. En version poche, je vous conseille le roman musical de Mathias Enard, bâti comme un pont entre l’Occident et l’Orient. Boussole (Babel, août 2017) est l’histoire d’un amour impossible et d’une fascination pour les richesses de l’Orient.
Le vent reprend ses tours (Albin Michel, avril 2019), sous l’écriture majestueuse de Sylvie Germain est une belle histoire d’amour et d’amitié, celle entre un jeune garçon et un fantasque émigré roumain. Un voyage vers l’autre qui mène toujours vers la connaissance de soi.
L’écologie est plus que jamais un des thèmes incontournables de cette année. En version poche, je vous conseille Le règne du vivant (Babel, novembre 2016) d’Alice Ferney. Magnus Wallace, militant écologiste, parcourt les mers à bord de l’Arrowhead pour arraisonner les navires baleiniers qui braconnent en zones protégées. Un très bel hommage qui se veut une prise de conscience à la beauté du vivant.
Sur ce thème, un des meilleurs romans de la rentrée littéraire 2018 est sans nul doute celui de Richard Powers, L’arbre-monde (Le Cherche-Midi, septembre 2018). Au fil d’un récit aux dimensions symphoniques, Richard Powers explore ici le drame écologique et notre égarement dans le monde virtuel. À l’heure où l’on parle beaucoup de sylvothérapie, ce roman nous rappelle la force vivante de la nature.
Avec ou sans livres, ici ou ailleurs, Unidivers vous souhaite un bel été.