Les fausses confidences est une comédie de Marivaux assez représentative du thème central de l’œuvre du dramaturge. Les épreuves amoureuses, les passions cachées et les complots sentimentaux sont ici mis en scène par Didier Bezace qui mena cette aimable pièce au théâtre d’Aubervilliers notamment.
Cette mise en scène de la pièce est fidèle au texte original, mais du point de vue textuel seulement. En effet, les comédiens maîtrisent parfaitement leurs répliques – souvent denses par ailleurs. Le point le plus intéressant se trouve au plan de la mise en scène. En effet, le texte de Marivaux ne comportant que peu de didascalies, le metteur en scène à charge de créer a minima une atmosphère.
Ici, Didier Bezace a pris cette liberté à bras le corps pour rendre à la scène ce côté épuré – qui contraste avec le contenu de la pièce. En effet, certaines didascalies sont tout bonnement supprimées, probablement dans un esprit minimaliste. Parfois, un décor vient se placer en fond, parfois non. Un chien – dont la présence n’est à aucun moment précisée dans le texte original – fait même son entrée sur scène à plusieurs reprises. C’est donc une mise en scène relativement libre qu’offre Didier Bezace.
Les comédiens ont, quant à eux, un jeu juste et maîtrisé. Pierre Arditi en Dubois, Anouk Grimberg et sa voix si particulière qui donne de la perspective à son personnage d’Araminte, notamment. Pendant deux heures, la mécanique huilée de la représentation ne se rouille à aucun moment. Le jeu sonne juste pour la plupart d’entre eux.
Didier Bezace livre ici une pièce réussie, tant sur le fond que sur la forme. Les libertés de mise en scène jouent en faveur du texte que les comédiens parviennent à incarner tout au long de la représentation.
Les fausses confidences
Pièce de : Marivaux
Mise en scène : Didier Bezace
Assistante à la mise en scène : Dyssia Loubatière
avec Pierre Arditi, Alexandre Aubry, Christian Bouillette, Jean-Yves Chatelais, Anouk Grinberg, Robert Plagnol, Isabelle Sadoyan et Marie Vialle
Production Théâtre de la Commune – Centre dramatique national d’Aubervilliers
Réalisation : Don Kent
Technologie : HD et Beta numérique 16/9, son stéréo
Sortie DVD : mai 2012
Durée : 2h