Nicolas Demorand était directeur de Libération depuis mars 2011. Rapidement, ses relations avec la rédaction du quotidien se sont dégradées. Après quatre votes de défiance et une grève, il a décidé de démissionner et de quitter le journal le 13 février. Le jeudi 6 février, les actionnaires de Libération (Édouard de Rothschild, Bruno Ledoux, Pathé et Mediascap) ont annoncé vouloir faire du journal « un réseau social, créateur de contenus monétisables sur une large palette de supports multimédias (print, vidéo, TV, digital, forums, évènements, radio, etc.) », la rédaction s’est rebellée. Après avoir censuré à la majorité un article de son rédacteur en chef qui vantait une nécessaire évolution multisupport d’un Libé affaibli, elle a titré le 8 février : « Nous sommes un journal, pas un restaurant, pas un réseau social, pas un espace culturel, pas un plateau télé, pas un bar, pas un incubateur de start-up… ». Reste que les ventes du quotidien sont en chute libre. Certains jours, Libération serait en dessous des 25.000 exemplaires vendus. Moins que plusieurs quotidiens régionaux. Eu égard à une situation qui frise le dépôt de bilan, les probabilités que se tienne à Rennes un nouveau forum Libération semblent encore plus minces que celles de voir les propriétaires renflouer le quotidien.