Le Conseil Municipal de La Chapelle-Thouarault a décidé de mettre une propriété inoccupée, située 1 rue des Rochers, à la disposition du peintre et sculpteur Nino’s, Tony Asaro de son vrai nom, et habitant de la ville.
L’Imaginarium. Un nom adéquat pour cette nouvelle résidence d’artiste fraîchement installée à la Chapelle-Thouarault, en Ille-et-Vilaine.
Depuis quelques semaines, une maison de la Chapelle-Thouarault, vétuste et inhabitée depuis des années, reprend vie de la plus étrange des façons. Le portail a revêtu un manteau de ferraille façon steampunk, des araignées de métal ont posé leurs valises dans les arbres… Que se passe-t-il ? Le conseil municipal a décidé de mettre la maison, sise 1 rue des Rochers, à disposition de la création artistique. Tel un écho à sa pratique, cette maison abandonnée, propriété de la ville, se transforme en atelier et dépôt pour les œuvres du peintre et sculpteur Nino’s, Tony Asaro de son vrai nom. Elle servira également à l’organisation d’événements artistiques. « Compte tenu de la vétusté des lieux la location sera gratuite. L’eau, l’électricité et l’assurance seront à la charge de M. Asaro », apprend-on sur le site de la Chapelle-Thouarault.
« Animé d’une grande passion pour les sciences, la biologie et les technologies », Nino’s dessine depuis toujours et est un grand curieux de nature, comme il le souligne lui-même sur son site Internet. « Tout autour de moi était prétexte à observer, analyser, comprendre et dessiner la beauté et l’élégance de ce qui m’entourait ; et de ce que je découvrais à travers la nature. » Cette curiosité et cette sensibilité forte pour la nature, « cette intelligence et cette sensibilité contrastées par une grande puissance et une énergie », l’écologie et son environnement n’ont eu de cesse de se développer. La nature dans son ensemble est devenue un tremplin pour une pratique traitant, par des chemins de traverse, de notre impact sur la planète, « malade de l’Homme ». Elle n’a cessé de cultiver son imagination.
En utilisant exclusivement des matériaux recyclés, des déchets, « l’ennemi numéro un », Nino’s se fait à la fois témoin de la réalité qui se trouve sous nos yeux qu’il transforme en art, et à son échelle, acteur engagé de cette cause. Le sculpteur « prend ce que l’on jette, fait vivre ce qui est mort » afin de lutter contre ce qui peut sembler parfois inévitable, la détérioration de tout un écosystème. De ses préoccupations humaines et environnementales est né un univers artistique où le fantastique flirte avec le surréalisme, tout en se rapprochant fortement de l’esthétique steampunk.
« J’utilise beaucoup de références et de symboles mythologiques, historiques et même religieux, en mélangeant les caractéristiques de plantes, d’animaux, de matières, pour conter une histoire. » À bien des égards, mais dans une moindre mesure, du moins pour le moment, le travail de Nino’s n’est pas sans rappeler le plasticien Thierry Ehrmann et sa fameuse demeure du chaos à Lyon, ovni artistique. Ancien relais de poste entièrement dédié à la création, cette dystopie artistique recouvre tout sur son passage dans un questionnement sociétal affirmé. Une ambition que pourrait affectionner Nino’s, au vue des premières images filmées.