Tri sélectif, Rennes bonne élève avec son usine d’incinération, de traitement et de valorisation

 Rennes Métropole a organisé, mercredi 24 juin, une visite de son usine d’incinération, de traitement, de valorisation des déchets ménagers. Une vingtaine de curieux adeptes du tri sélectif se sont retrouvés autour d’interrogations essentiels à notre quotidien : Où vont nos déchets ? Qui s’en occupe ? Quels peuvent être les impacts de l’usine de traitement des déchets sur nous et notre environnement ?

 

Où finissent nos déchets ?

tri sélectif rennesPour répondre à toutes ces interrogations,  Colette Le Sang et Martine Delaunay sont les guides chargées des visites depuis 2005. La visite dure deux heures et le parcours s’opère en trois étapes : une présentation du fonctionnement général de l’usine d’incinération, une visite du poste de commande (point de départ du déchargement des camions) ; un passage à la plateforme des mâchefers.

Quelle est la spécificité de cette usine de traitement et de valorisation des déchets ménagers de Rennes Métropole ?

Il y a aujourd’hui 120 usines d’incinération en France. Celle de Rennes, née en 1968, est la doyenne de France ; elle est devenue en 1995 la propriété de Rennes Métropole. Comme, en l’espace de 30-40 ans, le poids des poubelles a doublé dans la région, l’usine a dû ajouter un troisième four. C’est aussi le début de la cogénération : la production de chauffage et d’électricité. 25.000 lusine déchets villejeanogements du quartier de Villejean et Beauregard – dont le centre hospitalier de Pontchaillou – sont chauffés dans la métropole rennaise grâce aux déchets.

Cette production permet à l’usine d’atteindre un taux de performance de 85 %. Ce qui lui vaut l’appellation d’UVE : Unité de valorisation énergétique (à moins de 60 % de production, elle n’est rien de plus qu’une simple usine d’élimination de déchets.) 25 millions d’euros ont été investi en parallèle pour l’ajout de nouveaux équipements en 2005. Contrairement à ce que l’on peut penser, une usine s’entretient et coûte cher. Pour preuve, plusieurs usines françaises se sont vues dans l’obligation de fermer par manque de moyens. Mais celle de Rennes ne s’arrête jamais et tourne en continu – 24/24 et 7/7. Pour ce faire, 48 personnes travaillent à son bon fonctionnement, 14 personnes œuvrent à la maintenance et le reste sert à l’administration.

Les déchets : d’où viennent-ils et où vont-ils ?

Les déchets qui arrivent dans l’usine sont d’origine ménagère à 90 % et industriels. 150.000 tonnes de déchets sont brulées annuellement. Une fois les déchets déchargés par les camions, la prochaine étape est l’incinération. Les ordures prennent en moyenne une heure et demie à usine incinération rennesbrûler dans un four. L’usine est dotée de trois fours affichant tous une température minimum de 850 degrés. Deux fours tournent à 5 tonnes de l’heure ; le troisième, plus récent, à 8 tonnes.

Sept équipes de trois personnes s’activent poste de commande. Le chef de quart, l’adjoint et le pontier. Le rôle du pontier est primordial. Il anticipe l’arrivée des camions puis, à l’aide du grappin, il saisit les ordures et les dépose dans les trémies qui alimentent régulièrement les fours. C’est un travail de précision qui demande beaucoup d’attention. Environ 80 camions passent les barrières chaque jour ; ce sont 5 à 600 tonnes de déchets qui sont vidées par jour dans la fosse. Depuis le 1er juin 2015, l’usine s’est aussi équipée d’un broyeur afin que les déchets rentrent plus facilement dans les fours. De telle sorte que la part de déchets qui part en enfouissement aujourd’hui est de plus en plus réduite.

Quel(s) impact(s) sur l’environnement?

Rassurez-vous ! Des contrôles réglementaires complets sont effectués au moins 2 fois par an par un organisme agrée. Et grâce aux deux cheminées de près de 50 mètres de haut chacune, les retombées de particules sont moindres sur la ville, car elles ont le temps de se dissiper. Les usine déchets renneslignes d’incinération sont équipées, elles, d’analyseurs qui mesurent en continu la qualité des fumées rejetées en cheminée. À noter que la Bretagne caracole en tête des régions de France en matière de tri des déchets. Les Bretons sont bons élèves également en matière d’économie d’eau : la moyenne nationale de consommation d’eau est de 210 litres d’eau par habitant chaque jour, l’Ille-et-Vilaine en consomme 150 litres.

La visite s’est terminée par la présentation des mâchefers, des résidus solides de l’usine d’incinération. Pour faire simple, c’est tout ce qui ne peut pas brûler. Une part faible, mais qui s’accumule au fil des générations…

Intéressé par une visite de l’usine de traitement et de valorisation des déchets ménagers de Rennes Métropole ? Rendez-vous sur http://metropole.rennes.fr/ ou, contactez le numéro vert 0800011431

 

Chiffres clés :

L’USINE

  • Capacité de traitement :144 000 tonnes par an (à Pouvoir Calorique Inférieur 2320) dont 89% d’ordures ménagères résiduelles et 11% de déchets industriels banals.
  • Débit de traitement : 18 tonnes par heure
  • Valorisation des déchets incinérés : 96%
  • Fonctionnement : 24h/24 et 7/7

VALORISATION MATIERE ET ENERGETIQUE

  • Acier valorisé en aciérie : 2 400 tonnes par an
  • Mâchefers valorisés en technique routière : 26 300 tonnes par an
  • Production d’énergie thermique : 290 000 MWh dont 127 500 MWh sont utilisés par le réseau de chauffage urbain (20 000 foyers chauffés).
  • Production d’énergie électrique : 35 000 MWh dont 21 500 MWh sont vendus à EDF

SOUS PRODUITS :

  • REFIOM : 5 400 tonnes (Résidu d’Epuration des Fumées d’Incinération des Ordures Ménagères)

SUIVI DES REJETS :

  • Respect des valeurs limites d’émission des rejets gazeux et aqueux.
  • 100% des mesures ponctuelles ainsi que des analyses semestrielles effectuées par un laboratoire accrédité conformes aux seuils réglementaires.
  • Analyse en semi-continu des dioxines-furannes. Les résultats confirment le respect de la réglementation sur ce paramètre.
  • 1 campagne par an de recherche de polluants dans les lichens sur 10 points situés autour de l’usine.
  • 1 campagne par an de recherche de polluants dans le lait de vache sur 7 points dont 1 situé hors zone d’influence de l’usine de valorisation énergétique.
  • 4 campagnes par an de recherche de polluants dans les retombées atmosphériques sur 6 points répartis autour de l’usine.

ACCUEIL ET INFORMATION DU PUBLIC

  • Entre 400 et 500 visiteurs par an : scolaires, riverains, associations, collectivités, industriels…
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Anastasia Laguerra
Anastasia Laguerra est étudiante en journalisme à Lille et stagiaire conventionnée à Unidivers.

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