Connu pour ses peintures et plus encore pour ses sculptures, l’artiste Michaël Thomazo réalise une sculpture monumentale à Néant-sur-Yvel dans le Morbihan. Elle représente les chevaliers de la table ronde. Plusieurs années sont nécessaires pour créer les onze chevaliers. Girflet et Perceval viennent de rejoindre les trois premiers chevaliers autour de la table ronde. Avant même d’être achevé, le succès est au rendez-vous.
C’est le travail d’une année dans l’atelier du sculpteur Michaël Thomazo, soit la création des deux nouveaux chevaliers, Girflet et Perceval, qui a pris place autour de la Table Ronde au mois de juillet 2023. Aujourd’hui, après le roi Arthur en 2021, puis Keu et Gauvain en 2022 , ils sont cinq chevaliers installés sur la butte Saint-Michel à Néant-sur-Yvel. À raison d’une réalisation de deux chevaliers par an, le projet va perdurer au moins trois années encore, puisque sept chevaliers sont encore attendus. Les deux prochains, Yvain et Galaad devraient rejoindre le site en juin 2024.
Dans le centre-ville de Ploërmel, son empreinte est partout. Sur le parvis de l’église Saint-Armel, le lion ailé trône sur un socle d’acier, sa patte droite fièrement posée sur le globe terrestre. Symbole de la ville, il mesure 2 mètres de hauteur et pèse 500 kilos. A l’origine de l’oeuvre ? Michaël Thomazo, l’enfant de Ploërmel.
Place de la Mennais, c’est la statue du P’tit Mathurin qui a trouvé sa place. Mathurin (1835-1912) était le crieur de journaux qui ne savait ni lire ni écrire, mais qui, connu de tous les habitants, faisait partie de l’identité locale.
Place d’Armes, les badauds retrouvent le RIS (Relais d’Information Service), autrement dit des panneaux d’affichage qui peuvent être numériques ou interactifs. La structure pèse 300 kg pour 2,70 m de haut. Actuellement, le lion ailé et le RIS ont été retirés pour cause de travaux place de l’église et place d’Armes.
Les nouveaux chevaliers de la table ronde
A partir du même “moule” et avec l’utilisation des mêmes matériaux – de la résine pour donner l’illusion du bronze, Michaël Thomazo s’est lancé dans une œuvre monumentale : Les nouveaux chevaliers de la table ronde. Cette fois, c’est à Néant-sur-Yvel (Morbihan), commune à l’orée de la célèbre forêt de Brocéliande, que Philippe Louapre le maire a choisi la butte Saint-Michel, un lieu parfaitement adapté à la légende arthurienne pour accueillir ces personnages mythiques.
C’est dans son atelier à Ploërmel, que le sculpteur travaille sur ce projet grandiose qui lui demandera plusieurs années. La table ronde de 4 mètres de diamètre en granit reconstitué sera entourée des 11 chevaliers de 2 mètres de hauteur, pesant chacun entre 300 et 400 kg. Autour de la table, il est prévu 12 places, mais l’une d’entre elles conservera un siège vide “Il est prévu pour les visiteurs qui pourront prendre place aux côtés des chevaliers, le temps de la photo souvenir”, sourit le sculpteur.
L’inauguration de la première phase du projet de sculpture, avec le Roi Arthur en tenue d’apparat assis sur son siège les mains posées sur la table ronde des chevaliers, s’est déroulée le 10 septembre 2021. Perché sur un arbre, la tête de Merlin l’enchanteur veille !
Puis Michaël Thomazo s’est remis à sculpter jusqu’au mois de juillet 2022 pour créer deux autres chevaliers : Keu, le frère nourricier et sénéchal du Roi Arthur, et Gauvain, considéré comme le meilleur chevalier de la Table ronde. Ils ont alors rejoint tous les deux la butte Saint-Michel l’été 2022.
Chaque année, 2 ou 3 chevaliers seront ainsi livrés !
Les trois inaugurations ont suscité l’émerveillement et l’émotion parmi les élus de la commune, de la Communauté de communes, des commerçants et de l’ensemble du public, car déjà l’attrait des touristes est important, alors que la réalisation en est à la moitié !
“Mon œuvre est une interprétation moderne de la légende des Chevaliers de la table ronde, de manière à être comprise par la jeune génération. Ce projet unique en Europe s’entoure de diverses compétences. Grâce à la réalité augmentée, le digital et le réel se mélangent et offrent un univers ludique. Ce travail a été réalisé par la start-up KaviAR Tech”, explique Michaël Thomazo.
Sculpteur, mais aussi peintre
A 57 ans aujourd’hui, Michaël Thomazo est né à Ploërmel et y a suivi toute sa scolarité. Il se passionne déjà pour le dessin à l’âge de 8 ans. Pendant 3 ans, il suit les cours de la peintre loyataise Hélène Roinel, bien connue dans le secteur. Il fait ses études aux Beaux-Arts de Lorient, puis à Rennes. Il décroche ses premiers emplois dans le cinéma à Vézinnes (Yonne) chez Animatronic.G. Pendant une décennie, il a la charge des effets spéciaux et de la confection de prothèses destinées aux maquillages, notamment pour des films comme Les Visiteurs ou Gazon maudit. C’est l’arrivée des effets spéciaux numériques qui le rappelle à Ploërmel.
Depuis une quinzaine d’années, la rigueur et la passion de l’artiste se conjuguent au quotidien dans quelque chose de l’ordre de la vocation. Dans son atelier, il oscille entre le pinceau et le burin, face à une dizaine de tableaux et raconte : “Les années passées à apprendre à travailler ont été mon sacerdoce. Elles ont forgé mon caractère rigoureux, aussi bien dans le geste que dans le temps. J’aime travailler dans le silence.”
C’est l’interprétation qui guide Michaël Thomazo afin de multiplier les dessins, les peintures et les sculptures. Il ne s’enferme pas dans une technique ni dans un style, car l’art nourrit l’art, explique-t-il. Passionné par la musique, il aime aussi bien les concerts de musique classique, que ceux de hard rock, ou encore les interprétations du groupe Pink Floyd !
Et maintenant ?
Outre sa création de nouveaux chevaliers pour la table ronde, pour laquelle il se documente régulièrement afin de ne manquer aucun détail sur ces créations relatives à la mythologie arthurienne, l’artiste breton nourrit un autre projet. Passionné également par le rétrofuturisme, on retrouve dans ses toiles un imaginaire esthétique puisé dans la révolution industrielle du 19e siècle, aussi bien en France qu’en Angleterre, par exemple les locomotives et autres machines à vapeur. Le résultat des tableaux fait voyager le spectateur entre hier et demain, car l’artiste propose sa vision du monde qui dérange autant qu’elle attire.
Un artbook de ses dessins et de ses peintures consacré au rétrofuturisme
Michaël Thomazo va être mandaté à nouveau par L’association de Sauvegarde des Oeuvres de l’abbé Gillard, présidée par Danielle Ealet et soutenue par la municipalité de Tréhorenteuc. Michaël devra, pour une seconde fois, créer la statue de l’Abbé Gillard dérobée dans la nuit du 18 au 19 mai 2021 et – hélas – jamais restituée. Le sculpteur reprendra les bases de ses précédents croquis. Cependant, l’expérience aidant, il est possible qu’il modifie quelque peu les drapés, les plis de la soutane, peut-être les chaussures, tout en s’en tenant au plus près de sa première réalisation. Le choix de l’association, et elle y tient, est de conserver la même posture pour l’abbé que pour la statue précédente : “Il sera représenté avec sa soutane noire en position debout, les bras derrière le dos.” La statue sera conçue en résine, comme pour les Nouveaux Chevaliers de la table ronde de Néant-sur-Yvel. Elle reposera devant l’église sur son socle de schiste rouge.
Unidivers vous fera prochainement découvrir ou redécouvrir la nouvelle statue et l’histoire de l’Abbé Gillard…
Pour info, Michaël Thomazo a exposé au salon Comparaison, Art en capitale au Grand Palais de Paris, à la Biennale de Saint-Léonard de Noblat (Haute-Vienne)
Exposition : Allemagne.
Exposition galerie : Pologne.
Exposition permanente : Naïa muséum à Rochefort en terre (Morbihan)
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