Le 9 juillet, le Mondo Bizarro, club-concert sis au 264 Avenue Général Patton à Rennes accueillait l’association Face to Face pour une soirée punk hardcore. L’occasion de ressortir ses Doc Martens et de retourner au Mondo Bizarro, éden rennais des musiques extrêmes.
On n’y vient pas par hasard, au Mondo Bizarro. On en entend souvent parler. Le bouche-à-oreille fait son office. Les affiches insolites des concerts aussi. Puis on y vient une première fois, par curiosité. Et on y retourne avec plaisir, pour les concerts et pour l’atmosphère. À Rennes, le club est unique en son genre. Depuis près de 13 ans maintenant, il est le seul à proposer des soirées aussi éclectiques, du rock au hardcore, en passant par le métal, le blues ou encore le reggae. Le tout dans une ambiance garage assumée. Rares sont les groupes qui n’ont pas laissé un sticker, une photo, une trace de leur passage avant de le quitter. Le bar, le plafond, chaque mur, tout y est recouvert de la gloire d’années de concerts. Dans l’arrière-salle où les groupes sont attendus pour jouer, l’ambiance se fait plus sombre, plus intimiste mais les flammes peintes sur les parois ne font pas mystère de la nature de l’endroit. Il faut vraiment passer la porte d’entrée pour saisir cette atmosphère, obscure mais sincère, qui sent la bière et la sueur et qui respire la ferveur de sa scène enragée. C’est Bruno qui a ouvert le Mondo Bizarro en 2002 et qui, depuis, en tient toujours la barre. Tourneur, ingénieur du son, gérant, il accueille une quinzaine de concerts par mois. Les groupes s’enchaînent, tous les jours parfois, qu’ils soient produits par lui ou invités par des associations. Au Mondo Bizarro, tous sont bienvenus, les plus petits comme les plus gros, tant qu’ils amènent avec eux leurs amplis et leur sono. Quand on lui demande quels sont les groupes qui l’ont marqué, il hésite. Beaucoup sont passés. Beaucoup ont livré de belles performances, et beaucoup ont fait vibrer les habitués du club. Et puis, finalement, il cite le retour de la scène punk rock de 77, les vieux groupes qui se sont reformés, le passage des Nashville Pussy ou encore des Dictators l’été dernier.
Ce jeudi soir, l’honneur était au punk et au hardcore ; une soirée organisée par l’association Face to Face. Ben, Matthieu et Jonathan (également guitariste du groupe de hardcore UltimHate) y sont à la manœuvre. Bookers de concerts et organisateurs du Superbowl of Hardcore festival, l’organisation, ils maîtrisent depuis maintenant pas mal d’années. Un peu déçus de n’avoir rassemblé ce soir qu’une cinquantaine de personnes, on pouvait quand même les croiser entre deux groupes, quand ils n’étaient pas devant la scène à savourer eux aussi ces moments électrisés.
Ouverte par les jeunes, mais non moins talentueux Rennais d’Holy Puck, la soirée s’est poursuivie avec Forsaken et Among Us. Du Hardcore sans concession. À faire littéralement sauter les plombs. Les gars de Crows n’arrivant pas, ils seront remplacés au pied levé par UltimHate en formation resserrée. Mais qu’importe tant que les décibels font toujours headbanguer. Le public, certes réduit, sera toutefois rassasié de riffs efficaces et musclés et il aura sans aucun doute passé une grande soirée.
Rendez-vous au Mondo Bizarro le 28 juillet pour la prochaine soirée de Face to Face. Fini le Hardcore, cette fois-ci ce sera au Metal Trash que le concert sera dédié avec les énervés de Nervosa, de Desolator et les Rennais de Red Dawn.