La France renonce aux néonicotinoïdes, ces insecticides tueurs de pucerons et d’abeilles

Victoire pour les amoureux de la biodiversité et la préservation de l’habitabilité de la planète terre ! La Cour de justice de l’Union européenne a jugé, jeudi dernier, que les Etats membres ne pouvaient pas déroger à l’interdiction de ces substances. Se pliant à cette décision de la Cour de justice de l’Union européenne, la France a annoncé lundi 23 janvier 2023 renoncer à autoriser par dérogation les néonicotinoïdes afin de protéger les semences de betteraves sucrières censées être plantées au mois de mars prochain.

Plusieurs substances sont interdites dans l’UE depuis 2018. Cela étant, une dizaine de pays ont adopté des dérogations afin de préserver les rendements sucriers, car les néonicotinoïdes permettent de lutter contre un puceron vecteur de la jaunisse de la betterave. Mais, en s’attaquent à leur système nerveux, ils font de même avec les abeilles… D’où leur urgente interdiction.

« Je n’ai aucune intention de balader les agriculteurs et en particulier ceux qui sont inquiets, car c’est dans 4 à 6 semaines qu’ils vont prendre la décision d’implantation des semences », a déclaré le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Le gouvernement ne proposera donc pas une « troisième année de dérogation sur l’enrobage des semences de betteraves ». “On a tout ce qu’il faut pour faire différemment.” “J’ai convenu avec les représentants de la filière qu’on mettrait en place un dispositif qui permettrait de couvrir le risque de pertes qui serait liée à la jaunisse le temps qu’on trouve les alternatives dont on a besoin.”

Pour Jean-Marc Bonmatin, chimiste et toxicologue, chercheur au CNRS, des alternatives existent depuis longtemps. “En 2021, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a sorti un rapport extrêmement détaillé qui nous donne 22 alternatives aux néonicotinoïdes pour la culture de la betterave sucrière, dont quatre solutions sont applicables immédiatement”, a-t-il déclaré sur franceinfo le 4 janvier. “Sur le principe même, je ne comprends pas qu’on continue à faire des dérogations, alors qu’on a tout ce qu’il faut pour faire différemment.”

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Michel Heffe
Michel Heffe : dessinateur, humour, satire, caustique, ironie…

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