Obsolescence, J’ai pris un café avec !

Tout le monde parlait d’elle alors je n’ai pas pu m’en empécher, je l’ai invité chez moi. Elle a quand même mis du temps à venir, mais elle était programmée. Qui ? Obsolescence.

Je l’avais déjà un peu côtoyée. Nous avions fait quelques lessives pendant seulement 5 ans avec un joli lave-linge made in Europe. Quelques soirées télévision avec ce bon vieux tube cathodique qui ne dura pas plus longtemps que la lessive. Mais là, j’avais mis les petits plats dans les grands. J’avais investi dans une petite machine à expresso, une Tassenso.

Toutes les études de marché m’avaient convaincu : Il me fallait une machine à dosette. Pour l’attirer chez soi, il n’y a pas mieux. Que voulez vous, elle est amoureuse de ces acteurs d’Hollywood. So What else ? Ah j’ai bien fait attention à sa santé, tout le temps où je l’ai invité. Deux ans et demi, et pas plus d’un café par jour. Sans tartre en plus. Jamais un entartrage, pas un blocage de capsule, rien. Elle est pourtant basique : pas de petite musique, juste une petite lumière rouge pour faire signe qu’elle est prête.

Et puis voilà, patatras au retour d’un week-end, la rentrée, une trop longue pause sans doute. Voilà que ma cafetière me dit qu’il fait trop chaud, qu’il fait trop froid… Là voilà qui s’arrête en cours de route. Aussitôt, je l’envoie chez le médecin. Je me doutais du verdict : une Triennacite. Un mal bien connu. Venu de Chine, il a contaminé l’Europe et le Maghreb. Deux ans et demi, deux ans trois quart, voire trois ans, puis c’est fini des cafés.

Alors je me suis renseigné pour faire revenir Obsolesence. Tous les meilleurs spécialistes, les plus grands torréfacteurs et dégustateurs se sont penchés sur le problème. Mais tous ont essuyé le même revers : impossible de l’installer après trois ans dans une expresso. Idem dans une machine à filtre… Même la machine bien de chez nous, avec le service compris et le boisson servie à domicile. Ah si, il y a bien une solution :  moudre les grains à la main et utiliser une machine à piston…

Je me suis fait une raison. Je sais qu’elle viendra par intermittence, l’amie Obsolescence. Que voulez-vous, une grande passion la dévore : jeter, jeter, jeter encore, à vous remplir la déchèterie. A croire qu’elle n’a pas grand chose dans la… cafetière.

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