Jeudi, aux aurores, Unidivers publie une exclusivité : la ville de Rennes abandonne son projet culturel sur l’ancien site des brasseries Kronenbourg. Certes, l’info n’est pas l’information du siècle… mais elle fait un buzz dans la capitale bretonne. À tel point que, le lendemain, le site internet de Ouest-France la reprend dans un résumé minimaliste. Samedi, elle se retrouve développée à la une du journal breton… Retour sur la concurrence entre journaux et site Internet.
On aime Ouest-France au petit matin, avec son café chaud. Les éditos de François-Régis-Hutin, les articles bien léchés de François Simon, la locale de Rennes et on regrette Bosse Platiere et… Lariflette. Toutefois, on aime beaucoup moins quand le quotidien copie Unidivers sans citer sa source… Contrairement aux règles confraternelles… Bien sûr, on pourra nous rétorquer que l’information appartient à tout le monde. On pourra nous dire encore : nous étions les premiers et nous attendions l’édition la plus lue du samedi pour la sortir. Mais tout de même…
Régulièrement, Unidivers cite Ouest-France et le travail de ses journalistes. Mieux, notre site défend nos confrères et consoeurs contre l’attitude cavalière de nos politiques et institutionnels rennais. Dans cette veine, nous sommes récemment et spontanément montés au créneau pour défendre une journaliste d’OF, injustement brocardée par le directeur du TNB dans les colonnes de son propre journal. En guise de gratitude envers notre acte chevaleresque et citoyen, la journaliste a repris l’une de nos infos exclusives en oubliant malencontreusement de donner sa source. Pardon : « on dit que », voilà une source bien anonyme. Voilà une source de frictions.
Rien de bien méchant… Mais ce n’est pas la première fois. Cet hiver, outre plusieurs articles relatifs au patrimoine rennais, nous avions été les premiers à mettre le doigt sur la polémique qui enflait autour des Illuminations. En revanche, Ouest-France a attendu la publication de notre article désapprobateur pour s’en émouvoir à son tour. Sans jamais citer notre travail de décryptage en amont.
Notre métier est un métier où, en accord avec notre déontologie, nous devons citer les confrères, comme le font avec Unidivers, notamment, le Mensuel de Rennes et le Club de la Presse. Tout naturellement, Ouest-France n’oublie pas de le faire quand il s’agit de repiquer une info nationale. Mais le quotidien a une tendance fâcheuse à l’oublier avec les médias locaux, bretons notamment. « Les journalistes d’Ouest, explique un localier normand, reprennent nos infos sans nous citer. C’est régulier. Sauf qu’ils les publient trois ou quatre jours après, voire un mois après. À la fin, c’est horripilant. »
On aimerait tout de même un peu plus de respect à l’égard du travail des tout-petits – des webrédacteurs et des journalistes des mensuels comme des quotidiens locaux. D’autant plus que François Régis Hutin a déclaré en substance, lors du dernier Forum Libé, que les sites internet n’existeraient pas si la presse écrite n’était pas là pour leur donner des infos ! On sourit… mais un peu jaune.
Vous l’aurez compris. On proteste contre des manières critiquables. Toutefois, nous savons que l’honnêteté, le respect de l’autre, le souci intellectuel, spirituel, républicain et social ont été inscrits dans les fondamentaux du quotidien breton lors de sa création. Gageons par conséquent que nos confrères sauront se rappeler cet aimable principe : quand on respecte les plus petits, on devient encore plus grand.