Port-Louis. le musée de la Marine expose Virginie Hériot, une navigatrice au sommet de l’Olympe

Virginie Hériot

Le musée national de la Marine à Port-Louis dans le Morbihan raconte l’histoire incroyable de Virginie Hériot (1890-1932), navigatrice inspirante célébrée notamment aux Jeux Olympiques de 1928. Jusqu’au lundi 30 septembre 2024, des photographies, des objets et des témoignages plongeront les visiteurs dans la vie de cette championne au destin hors norme…

L’année olympique Paris 2024 est l’occasion de mettre en lumière la vie de celle que les Anglais nommaient The greatest yachtwoman in the world. En effet, Virginie Hériot a été la plus grande navigatrice de plaisance du monde, la première navigatrice médaillée olympique à Amsterdam aux Pays Bas en 1928. En trente-deux ans de navigation, Virginie Hériot aura parcouru 143 232 milles nautiques à bord de ses navires de croisière, soit l’équivalent de six fois et demi le tour de la Terre. Elle a cumulé 85 succès en 300 régates. Le musée national de la Marine de Port-Louis et son collectif ont choisi sous la coordination d’Anne Belaud-de Saulce, conservatrice en chef du patrimoine, de mettre cette grande navigatrice à l’honneur à travers cette exposition temporaire !

L’exposition présente la vie de cette richissime héritière issue de la grande bourgeoisie, avec dans un premier temps le contexte familial de Virginie Hériot, les origines de sa passion pour la navigation et la compétition, son évolution en tant que navigatrice et la place à part qu’elle a occupée dans un sport dominé par les hommes. 

Deux exploits ont particulièrement marqué la carrière de Virginie Hériot : une médaille d’or en voile aux JO de 1928 et la victoire de la Coupe de France en 1929. Le public découvre comment ses prouesses ont participé à faire de Virginie Hériot un personnage influent et reconnu par les plus grands du monde politique et aristocratique de l’époque. Nombreux objets pour beaucoup inédits illustrent ces propos : des photographies, des peintures, des médailles, des modèles de navires, des vidéos etc.

Le parcours de l’exposition se termine sur l’empreinte laissée par Virginie Hériot dans le monde de la voile. Aujourd’hui encore, Virginie Hériot reste une figure de référence dans l’univers de la plaisance. Plusieurs régates portent toujours son nom, dont la Classique Virginie Hériot, organisée au Havre.

Portrait

Virginie Hériot vient au monde le 25 juillet 1890 à Le Vésinet dans les Yvelines au sein d’une riche famille. Son père Zacharie Hériot est le propriétaire des Grands magasins du Louvre à Paris. Virginie Hériot est orpheline de père à l’âge de 9 ans. En 1899, elle hérite d’une partie de la fortune familiale. Dès lors, en compagnie de ses deux frères Olympe et Auguste, elle passe de longs mois sur les luxueux navires appartenant à sa mère, avec laquelle elle profite de nombreuses croisières en Méditerranée et en Europe du Nord. C’est à ce moment-là et tout au long de son adolescence que sa vocation maritime s’affirme !

Virginie Hériot
Virginie Hériot avec sa mère et ses frères

Quand elle a 20 ans, elle se marie avec le vicomte François Marie Haincque, également passionné par la mer. Son mari lui ouvre les portes de l’aristocratie et les cercles de la noblesse. C’est aussi lui, qui l’initie aux techniques de la régate sur leur premier yacht de course construit en 1912. Virginie Hériot met au monde son unique enfant prénommé Hubert en 1913. 

Dès 1921, la navigatrice enchaîne les régates. Son tempérament combatif et acharné est renforcé par les épreuves vécues : la première Guerre mondiale ; la maladie vénérienne qui l’a contraint à une lourde opération et qui la rend stérile ; la séparation puis le divorce avec son mari. Elle n’a plus qu’une seule idée : naviguer sans cesse et servir la grandeur de la France en consacrant son existence à la mer et à la navigation à voile. Vivant le plus souvent à bord de ses yachts, Virginie Hériot finance la construction de treize voiliers de compétition et participe en moyenne à cent régates par an ! Cet acharnement lui vaut d’occuper une place singulière dans le monde du yachting dominé par les hommes. 

Après une tentative vaine de qualification aux Jeux Olympiques de Paris 1924, l’équipage constitué de Virginie Hériot, trois Bretons et deux Normands est sélectionné avec un 8 mètres, Aile VI, pour les JO d’Amsterdam 1928 ! La véritable consécration de Virginie intervient à l’âge de 38 ans quand elle enchaîne la victoire olympique en 1928 aux Jeux d’Amsterdam puis celle de la Coupe de France en 1929.

Au début de 1932, elle est grièvement blessée dans une tempête entre Venise et la Grèce. Elle refuse d’arrêter la compétition, mais lors des Régates d’Arcachon (33) le 28 août 1932 elle perd connaissance, victime d’une syncope au moment même où elle franchit la ligne d’arrivée ! Son décès à l’âge 42 ans suscite de nombreux hommages et télégrammes de condoléances des quatre coins de l’Europe. La foule présente en masse le 2 septembre à la basilique Sainte-Clotilde de Paris pour la cérémonie d’hommage qui lui est rendue témoigne de l’immense popularité de la navigatrice.

De son vivant, Virginie Hériot souhaitait reposer en mer après sa mort. Sa mère, ne pouvant se résoudre à faire immerger le corps de sa fille au large des côtes bretonnes, l’a fait inhumer dans le caveau familial. Mais en 1948, Hubert, le fils de la navigatrice disparue, respecte cette dernière volonté en faisant immerger le cercueil de sa mère au large de Brest

De son vivant, Virginie Hériot a légué plusieurs de ses bateaux à l’Ecole navale Petite aile II ; Petite aile III et Petite aile V. Ces bateaux ont participé aux Grandes régates de Brest au printemps 1932.

Virginie Hériot

INFOS PRATIQUES

Exposition Virginie Hériot, une navigatrice au sommet de l’Olympe, jusqu’au 30 septembre 2024
Musée National de la Marine – Citadelle de Port-Louis à Port-Louis (56)

Contact : 02 97 82 56 72

Le catalogue de l’exposition Virginie Hériot, une navigatrice au sommet de l’Olympe est à retrouver dans la librairie-boutique du musée national de la Marine à Port-Louis, également au musée national de la Marine à Paris, dans les librairies partout en France, et sur le site des éditions Locus Solus.

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Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.

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