Les Portes mordelaises vont-elles retrouver leur lustre d’antan ? Elles étaient laissées à l’abandon par la ville de Rennes. Mais changement de cap, la municipalité rennaise a promis de s’en occuper pour la plus grande joie des Amis du patrimoine rennais (APR).
Ce samedi-là, au Musée des Beaux-arts de Rennes, les membres de l’APR tiennent leur assemblée générale. Comme un leitmotiv lancinant, ils reparlent des Portes mordelaises. « La ville nous a promis de s’en occuper, » indique leur président. « Mais cela tarde encore… Nous ne sommes certains de rien. »
Un mois après, les élus rennais s’engagent fermement en faveur d’une valorisation de l’ouvrage historique. À l’unanimité, lundi, ils ont validé une convention signée entre l’État, la Ville et l’Institut national de recherches archéologiques et préventives (sources : Le Mensuel de Rennes). C’est encore très flou…mais des fouilles archéologiques devraient être menées à partir du dernier trimestre 2012 sous les remparts (premier chantier en octobre). Encore mieux, la municipalité compte aménager un jardin entre la rue de Juillet et les Portes, à deux pas du presbytère.
Vieux serpent de mer, ce projet de valorisation verra-t-il enfin le jour ? « C’est un sujet qui revient régulièrement sur la table et qui n’a jamais abouti, » reconnaît un proche du dossier. « On attend de voir, » laissent entendre les Amis du patrimoine rennais.
« Un vieux serpent de mer »
Non loin des Lices, l’endroit est visité par de nombreux touristes, mais finalement très peu connu par les Rennais eux-mêmes. « Il y a peu de passage, » reconnaît un agent de l’office de tourisme de la ville. Pourtant, les Portes mordelaises pourraient devenir un haut lieu de promenades, citoyen et de rencontres. « C’est un site avec un fort potentiel. La preuve : il existe déjà un salon de thé (Le thé au fourneau). »
Entrée principale de la ville de Rennes, son architecture date du XVe siècle. Les Portes portent le nom de la ville de Mordelles, fief important dès le XIe siècle. Elles sont composées d’une grande porte charretière et d’une petite porte piétonne. Jadis, elles étaient accompagnées par une guérite, détruite dans les années quatre-vingt. À l’époque, le patrimoine n’était pas encore une richesse…
Jean-Christophe Collet
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Les Portes mordelaises (résidence des Gouverneurs de la ville) furent rénovées plusieurs fois à partir de 1482 et ce jusqu’à la fin du XVIe siècle. Après la Révolution française, en 1793, elle devient une prison. Le 11 juin 1926, elle est enfin inscrite aux monuments historiques. Depuis 1997, la porte est de nouveau munie d’un pont-levis, réplique de celui du château de Montmuran. Elle accueille aujourd’hui des services municipaux.
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