Des photographies de Linda Tuloup, regroupées sous le titre Vénus, sont exposées à La Chambre claire de l’université Rennes 2 jusqu’au 6 mars 2024. Le vernissage de l’exposition a lieu le 1e février, en présence de la photographe plasticienne. Invitée dans le cadre du focus sur le désir de la programmation semestrielle du service culturel, Linda Tuloup sera aussi présente aux côtés de Yannick Haenel pour une rencontre au Tambour le jour même.
Vénus, « Où nous mènent les étreintes », est une série de photographies publiée dans l’ouvrage éponyme aux éditions Bergger en 2019. Dans le livre, les photos de Linda Tuloup sont accompagnées d’un texte écrit par l’auteur rennais Yannick Haenel. Le vernissage de l’exposition a lieu le 1er février à 18h, en présence de l’artiste dans le hall du bâtiment de la présidence de l’université Rennes 2. Retrouvez également la photographe à 19h, et l’auteur de Vénus, pour une rencontre-lecture au Tambour.
Linda Tuloup est une photographe plasticienne représentée par la galerie Olivier Waltman à Paris. Après des études de psychologie, l’artiste change de direction et poursuit son chemin dans l’art de la photographie. Sans aucune formation, elle crée sa première série Du pays des songes en 2007. Ce sont des portraits pris avec l’appareil photo Holga, un appareil « tout en plastique, très rudimentaire qui permettait de faire des surimpressions. Le film ne s’avançait pas automatiquement, ce qui me plaisait là-dedans, c’était de me livrer au hasard et aux accidents » confie Linda Tuloup.
« Il y a toujours cette quête d’un travail sur l’humain et ses mystères. Quelque chose qui relève de l’intériorité, peut-être de l’inconscient. Le coeur de mon travail, c’est l’Être ».
Linda Tuloup
L’humain, le féminin, la nature, ce que l’on voit sont des thèmes récurrents dans les diverses productions artistiques de Linda Tuloup. « Mon travail épouse le fil de ma vie », explique la photographe, en cherchant ce qui relie toutes ses élaborations artistiques. « Je crois que c’est l’intime ». Fascinée par les ambiguïtés de la vision, Linda Tuloup estime qu’il « faut toujours pour bien voir un peu d’obscurité ».
Pour la série Vénus, le fil rouge de l’artiste est commun à celui de la programmation culturelle de l’université Rennes 2 : le désir. Dans une quête de vérité, elle explore la nudité chez la femme avec des clichés en forêt ou de la forêt. Sur plusieurs photos, la femme est accompagnée d’un chien blanc, dont la couleur du pelage contraste avec l’obscurité des bois. Toutes les photos de la série sont en noirs et blancs.
« Il y a la nudité dans mes photos mais ce n’est pas par plaisir de mettre des gens nus. Je trouve que le vêtement a déjà sa propre histoire et je n’ai pas envie de la raconter. Ce n’est pas que la nudité du corps que je recherche, c’est une nudité totale ».
Linda Tuloup
En plus d’exposer les photos de la série Vénus, Linda Tuloup présentera également dans La Chambre claire l’une de ses dernières séries : Brûlure, des photos Polaroïds agrandies au format 20×25 centimètres, des autoportraits passés à la flamme. « J’ai commencé cette série d’autoportraits pendant le confinement. J’avais un stock de pola dans mon frigo et je m’avais sous la main. Ce n’était pas par vanité, c’était juste pratique », explique la photographe. « L’immédiateté de la révélation me semblait intéressante et le feu, cette flamme venait métamorphoser l’image de façon rapide, profonde, merveilleuse, définitive ». Ces photos plus intimes encore que les autres seront exposées dans un petit caisson construit pour l’occasion dans le hall. Retrouvez également trois images sur des voilages, visibles de l’intérieur comme de l’extérieur du bâtiment tout en transparence.
Deux films très courts sont aussi présentés sur un écran. Le premier Où nous mènent les étreintes mélange photos et textes du livre Vénus. Le second est un making-of de la série Brûlure. « Il y a aussi une petite vitrine que j’ai investie avec des objets personnels, des feuilles, des dessins et des livres. J’ai déposé aussi la pierre de La Nuit souterraine (2023), un petit livre de la collection « Pour dire une photographie » aux éditions Petites allées ». L’idée de cette collection est d’associer une photographie et un texte, l’un écrit pour l’autre.
Suite au vernissage, la photographe retrouvera son collaborateur pour une lecture (accompagnée d’un film en cours de préparation) suivie d’une conversation. La conversation entre la photographe et l’auteur sera improvisée, ils y aborderont le lien entre la photographie et la littérature, leurs deux collaborations et les thèmes du désir, de la liberté et de l’intime.
« Je pense que l’image a aussi sa narration. La photographie appelle la pensée alors, elle est déjà ouverte aux mots », conclut Linda Tuloup a propos de l’hybridation de la photographie et de la littérature.
INFOS PRATIQUES
Exposition Vénus dans La Chambre claire (bâtiment de la Présidence) de l’université Rennes 2
Place Recteur Henri Le Moal 35000 Rennes
Jusqu’au 6 mars 2024 – Vernissage le 1er février 2024 à 18h
Rencontre-lecture Linda Tuloup et Yannick Haenel le 1er février 2024 à 19h au Tambour (réservez ici)
Linda Tuloup
Instagram – Site internet
Service culturel Rennes 2
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Où retrouver Linda Tuloup en 2024 :
- 6 février 2024, lecture de la nuit souterraine à la maison de la poésie (Paris) avec Yannick Haenel
- Juin 2024, festival Les Maisons folles / art house project (Lille, Ronchin)
- Septembre 2024, exposition avec l’artiste Fabien Chalon au Pavillon des Jouets (Vernon)
- En octobre / novembre 2024, exposition au musée Delacroix (Paris) et dans la Galerie Olivier Waltman (Paris)
- Automne 2024, Brûlure aux Ed. André Frère avec un texte de Colin Lemoine