Biche, Oh my biche, aurait pu chanter Frank Goëlo en parlant de Rennes ! Ce n’est un secret pour personne : ceux qui tiennent les rênes de la Ville ont à cœur que les Rennais bichent le mail François Mitterrand. Le moyen : créer de l’animation afin que cette artère devienne autre chose que l’hôtel des courants d’air. L’ouverture de quelques restaurants agrémentés de terrasses commence à donner vie à cet espace. Unidivers s’est penché sur les fonts baptismaux d’un nouveau lieu plein de promesses le restaurant coffee shop Oh my biche.
À sa tête, deux gastronomes dynamiques qui n’ont pas encore atteint les trente ans ! Ladies first : Julie Blondeau, forte de douze années de service en restauration, se dédie à la communication de l’établissement, ce qu’elle fait avec un indiscutable talent. Au masculin, c’est Francis Rocul, plus expérimenté en service de bar et qui a pris en charge le fonctionnement quotidien de l’établissement. Leur objectif : créer un lieu de rencontre et de convivialité, ouvert sur une très large plage horaire et proposant aux clients des mets inhabituels cuisinés avec des produits de qualité.
Presque entièrement en terrasse, l’établissement dispose de 6 places à l’intérieur, de 16 sous-abri et 48 sous un important barnum chauffé qui assure aux clients confort et chaleur, y compris durant les mois d’hiver. Un vieil adage latin dit que la fortune sourit aux audacieux ; de l’audace, Julie et Francis n’en ont pas manqué en créant dès l’ouverture quatre emplois. Celui de Chloé, armée d’une expérience de dix années de service et de cuisine ; du breton Jérémy, fort de cinq années de cuisine (trois au Bateau ivre), du très expérimenté Nicolas de Roscoff, avec ses huit ans comme chef de partie dans un restaurant étoilé, et enfin de Thibault, le « chti », très performant dans la confection de cocktails. En résumé, un personnel jeune, motivé, et compétent.
Nous évoquions plus avant la large plage horaire d’ouverture, en l’état actuel elle se définit ainsi : 7 jours sur 7 de 9h à 23h. Afin d’accorder quelques heures de repos à l’équipe, la fermeture du dimanche s’effectue à 16h.
Le café restaurant Oh my biche est de toute manière en permanente évolution. Julie et Francis observent leur marché, constatent les spécificités de leur lieu d’implantation et règlent leur organisation en fonction des réalités. La formule actuelle est simple : un plat du jour pour varier le menu des personnels de bureau avoisinants, un dessert maison chaque jour, mais pas de brunch de week-end, pas de buffet.
Pour autant, le samedi et dimanche, le menu évolue avec l’ajout de plats à consonance anglo-saxonne ou méditerranéenne. Un dimanche de brocante, j’ai testé le shasksuka (comme ça se prononce) : tomates, poivrons, ail, oignons, épices, feta, coriandre et pignons de pin. Un pur délice servi dans une poêle à frire, bien chaude, et présenté en quantité satisfaisante. En dessert, car pas question de faire l’impasse, j’ai dégusté une mousse de fromage blanc allégé et citronné sur un biscuit spéculoos. Excellent et quasi diététique. Sinon, j’aurais pu me régaler de pancakes au caramel beurre salé, agrémentés de framboises fraîches ou de myrtilles en fonction du marché. Plutôt engageant, non ?
En tout cas, la clientèle présente semblait satisfaite tant des plats consommés que des prix très raisonnables ; autrement dit, du concept « Oh my biche ». Faites en l’expérience : il se pourrait que cela vous plaise ; et ne soyez pas surpris si Julie ou Francis prennent le temps de venir bavarder avec vous quelques instants – chez eux le sourire fait partie du menu.