Just Do Paint se tiendra ce week-end à Saint-Brieuc, du 24 au 27 septembre. D’abord reportée, la troisième édition du festival international de street art aura bel et bien l’occasion d’apposer ses vives couleurs aux murs de la ville, pendant quatre jours de peinture en direct. Dès jeudi, partez découvrir la vingtaine de façades investies par des graffeurs locaux, français et internationaux.
La 3e édition de Just Do Paint aura bien lieu à Saint-Brieuc du 24 au 27 septembre. À défaut d’avoir vibré aux sons d’Art Rock cette année, les murs de la cité briochine s’éveilleront en couleurs sous les coups de pinceaux, bombes aérosol et rouleaux des 28 artistes invités du festival international de graffiti et de street art. Pendant ces quatre jours de peinture en direct, une vingtaine de façades de l’entrée de ville, du centre et des quartiers populaires se font les étapes d’une balade urbaine poétique. « On veut inviter les gens à flâner dans le centre, à s’y promener, à observer la rue, plutôt que d’y passer seulement pour consommer », explique Bertrand Keravis, alias Brinks, graffeur originaire de Saint-Brieuc et créateur du festival.
Quand le street art anime la ville
Au programme de ce rassemblement artistique, visites guidées dans la ville, tours opérateurs en bus ou déambulations libres à l’aide de l’application mobile du festival. Plus classique, une exposition à la Maison de l’Agglo donnera à voir des œuvres du Britannique Guy Denning, du Parisien Milouz, membre du renommé TSF Crew, du duo Dante & Canibal (Dinan/Paris) et du Briochin Komet. Tandis qu’une rétrospective photo sur l’esplanade des Champs mettra à l’honneur les œuvres recouvertes des éditions passées du festival. Et pour ceux qui ont toujours rêvé de manier la bombe ou de se mettre au graffiti, des initiations seront proposées dans l’ancien centre de tri postal de Brézillet. À cette occasion, le bâtiment désaffecté sera ouvert toute la journée en continu pour y découvrir les nombreuses fresques réalisées par une trentaine d’artistes lors d’une jam graffiti organisée en juillet dernier par l’équipe du festival.
À travers cette vaste palette d’activités, Bertrand Keravis souhaite offrir un temps fort au street art à Saint-Brieuc, quelque chose qui se rapproche de l’énergie palpable d’un festival de musique. Après une quinzaine d’années à écumer les événements internationaux de graff avec le TSF Crew, le Briochin a voulu créer un moment d’émulation qui place sa ville sur la carte de cette discipline désormais mondiale. C’est chose faite depuis la première édition en 2018. Et malgré un contexte largement défavorable aux manifestations culturelles, cette nouvelle édition mettra encore les bouchées doubles pour animer les rues.
Bertrand Keravis souligne d’ailleurs l’importante logistique nécessaire à un tel événement : « Sur quatre jours, ce sont 24 sites d’exploitation simultanément sur l’espace public, avec toute la gestion que ça demande. Arrêtés municipaux, panneaux, mises à disposition, barrières, déviations, blocages de route, etc. Entre mardi et mercredi on attend 15 livraisons de nacelles ! » L’objectif de cette organisation titanesque ? En mettre plein la vue plein la ville, non seulement grâce aux fresques réalisées, mais aussi par leur réalisation même.
Street art et patrimoine
Évidemment, ce remue-ménage urbain n’est possible qu’avec le soutien du service urbanisme de la municipalité et des Bâtiments de France. Car une des originalités du festival est de proposer des œuvres dans le centre-ville. Chacune des façades investies est donc l’objet de recherches préalables, de demandes d’autorisation auprès des propriétaires, particuliers, bailleurs sociaux ou agences immobilières, puis de négociations avec les pouvoirs publics. C’est le prix que doit payer le street art pour gagner le cœur de ville, lui qui s’est d’abord développé clandestinement dans les périphéries.
Mais c’est une stratégie qui participe pleinement au projet du festival de faire entrer le street art dans le patrimoine. « L’idée est de créer un musée à ciel ouvert en travaillant avec l’ancien et le nouveau », affirme Bertrand Keravis. D’où ces visites guidées organisées pendant le festival et régulièrement au cours de l’année. Elles ont la particularité de mêler découverte du street art et du patrimoine historique et architectural de Saint-Brieuc grâce à l’implication de Kevin Magi, jeune historien spécialisé dans le domaine. « J’ai appris à connaître ma ville comme ça », s’enthousiasme Bertrand Keravis. « Par exemple, on fait le lien avec l’histoire de la construction des cathédrales, dans lesquelles les artistes peintres pouvaient venir créer sur le thème religieux de leur choix ».
De la même façon, les 28 artistes invités de cette édition auront pleine liberté dans leur création. Ce week-end à Saint-Brieuc, partez donc à la découverte d’un portrait torturé de Hopare, nouveau venu du TSF Crew, ou de ceux de Piet Rodriguez, inspirés de la statuaire gréco-romaine. À moins que vous ne préfériez les fresques à la fois photoréalistes et surréaliste du hollandais Gomad, ou les collages rétro de la Parisienne Madame. Et pour finir, n’oubliez pas de faire un tour à la boutique Just Do Paint.
Un aperçu des artistes invités
– DU 24 AU 27 SEPTEMBRE 2020 –
JUST DO PAINT #3
Le programme :
– La réalisation de Murs & de Façades (dans le centre-ville, entrée de ville et dans les quartiers populaires)
– 25 artistes / 20 façades en live
– Place de la Grille : point d’information et boutique Just Do Paint / départ des balades et Jus Tub
– Projets éducatifs jeunesses & intergénérationnels avec l’artiste Traknar du Diaspora Crew (sur réservation)
– Tour opérateur Bus : Jus Tub (pas de réservation, ticket à prendre sur place / nombres de places limitées)
– Les balades de murs en murs
– Exposition graffiti et street Art : maison de l’Agglo
– Ouverture du site du centre de tri / Brezillet + graffiti en live.