Le Salon du Livre se tiendra à Paris, Porte de Versailles, du 16 au 19 mars 2018. Cette année, la Russie est le pays invité d’honneur. LIVRE PARIS recevra une délégation de 30 auteurs, reflets de la diversité et du dynamisme de la création littéraire contemporaine de la Russie : des auteurs reconnus internationalement, mais également de nouveaux talents, émergents et prometteurs. Belle occasion pour découvrir deux romans russes à paraître en mars chez Gallimard.
Iouri Bouïda, figure incontournable de la littérature russe contemporaine reste assez discret en France. Doté d’une belle imagination, d’une écriture à la fois poétique et brutale, il met en avant des personnages paumés du système politique actuel. Avec Voleur, espion, assassin (Gallimard, 8 mars 2018), il nous livre l’autobiographie romancée d’un écrivain, qui est également le portrait de la génération post-stalinienne. En faisant coexister un regard précis sur les formes de la décadence et de la désolation, Bouïda nous parle de façon aussi burlesque qu’épatante du courage individuel, de l’intégrité malgré tout, et d’une joie de vivre indéfectible.
Ludmila Oulitskaïa, considérée comme l’auteure russe contemporaine la plus importante a reçu le Prix Medicis étranger en 1996 pour son roman Sonietchka. Gallimard publie le 22 mars 2018 son nouveau roman, L’échelle de Jacob. Nora, jeune femme libérée qui élève seule son enfant, découvre des lettres échangées entre Maroussia, sa grand-mère féministe avant la Révolution et son grand-père Jacob envoyé en Sibérie. Avec cette correspondance, Ludmila Oulitskaïa conte avec tendresse, ironie et mélancolie la grande et la petite histoire de quatre générations d’une famille, et surtout la condition des femmes dans la Russie XXe siècle.
Partons en Inde maintenant avec Catherine Clément, philosophe, romancière et grande voyageuse. Elle dévoile depuis des années les mythes et légendes, parle d’histoire, de religion, du monde d’une plume romanesque qui enchante. Elle a vécu plusieurs années en Inde lorsque son compagnon, André Lewin y était ambassadeur. Elle a rencontré Indira Gandhi huit mois avant sa mort. Dans Indu Boy (Seuil, 8 mars 2018), elle raconte le destin incroyable d’Indira Gandhi, cette femme, fille unique de Nehru. Féministe, quatre fois Premier ministre de l’Inde, Indira réussit tout sauf sa vie familiale. Ce roman vrai, étayé par diverses sources dont les souvenirs de l’auteur, retracent brillamment la vie mouvementée de cette personnalité hors du commun, haïe autant qu’adorée, seconde femme au monde à se voir élue démocratiquement à la tête d’un gouvernement. Elle meurt assassinée par ses gardes sikhs en 1984. Est-ce réellement un assassinat. Catherine Clément fait de cette femme exceptionnelle une légende.
David Foenkinos nous emmène Vers la beauté (Gallimard, 22 mars 2018) avec un professeur d’art devenu gardien de musée. L’homme taciturne parle discrètement au portrait de Jeanne Hébuterne, fiancée de Modigliani. Mathilde Mattel, la Directrice des Ressources Humaines, intriguée par ces conversations l’observe. Une belle occasion de se promener dans les couloirs de l’Art.
Hubert Haddad promène cette fois son personnage principal dans Paris pour un Casting sauvage (Zulma 1er mars 2018). Un roman intense et grave sous la plume poétique de l’auteur.
Vous préférez l’humour ? Arto Paasilinna, le plus loufoque des écrivains nordiques revient avec un titre prometteur, Un éléphant ça danse énormément (Denoël, 1er mars 2018). Emilia est une belle éléphante de trois ou quatre tonnes, elle maîtrise mille acrobaties et danse la troïka et le gopak à la perfection. Mais elle se retrouve au chômage. Sa dompteuse ne peut l’abandonner, elle l’emmène pour un grand périple dans les forêts de Finlande. Rencontres et mésaventures insolites garanties.
Côté frissons, la croisière s’amuse avec Sébastian Fitzek, numéro 1 du thriller allemand. Plongez dans un lieu isolé, où disparaissent, année après année, des dizaines de personnes… Sans laisser de trace. Un lieu rêvé pour des crimes parfaits. Bienvenue à bord. La croisière ne fait que commencer avec Passager 23 (L’Archipel, 7 mars 2018).
Pour la session de rattrapage, n’oublions pas les sorties Poche.
Ne ratez pas Détails d’Opalka (Babel, 2 mars 2018), un des plus beaux textes de Claudie Gallay. D’une évocation subjective et captivante de la vie, de l’œuvre et de l’engagement si singuliers du peintre Roman Opalka, le sculpteur du temps, l’auteure éclaire son parcours d’écrivain en établissant une filiation secrète entre les deux œuvres.
En cette période où les femmes dénoncent toute atteinte à leur corps, on ne peut que conseiller Mémoire de fille (Folio, 1er mars 2018) d’Annie Ernaux. L’auteure replonge dans l’été 1958, celui de sa première nuit avec un homme, dans une colonie de l’Orne. Un roman pour comprendre cette onde de choc qui se propage violemment dans le corps d’une trop jeune fille jusqu’à polluer ses premières années de vie de femme.
Le Salon du livre a lieu à Paris du 16 au 19 mars 2018.