Sweet (The Sweet avant 1975) est un groupe de glam rock britannique des années 1970. La grande popularité de Sweet, en Angleterre notamment, est, entre autres, due à leur image androgyne de glam-rockeurs et à des singles biens classés dans les ventes (Ballroom Blitz…). C’est le retour improbable de l’année 2012 : Le vénérable groupe The Sweet/Sweet revient avec un album hommage à New York constitué de reprises. Alors, Sweet revit-il ?
Mais revenons d’abord sur la carrière du groupe originel. Fondé en 1968, cette formation britannique se met rapidement en valeur par un mélange de rock psychédélique, de pop en réunissant Brian Connolly au chant, Steve Priest à la basse, la guitariste Andy Scott et le batteur Mick Tucker. Mais leur style s’affirme surtout dans le début des années 70 avec des singles aussi percutant que « Hellraiser » ou « Ballroom Blitz » en 73 ou « Fox on the Run » en 75. Le style est résolument glam rock avec costumes colorés, voix haut perchées et look androgyne. Pourtant le groupe est aussi connu pour ses premiers singles plus pop comme « Co-co »ou « Alexander Graham Bell ». Cela tient à l’équipe d’écriture responsable de ses hits, Nicky Chinn and Mike Chapman, dont le groupe s’éloignera ensuite pour se tourner vers un son plus hard rock. Mais dans cette période riche, le succès du groupe est finalement éphémère tout en laissant une marque profonde dans l’histoire du rock anglais. Le groupe se sépare en 1982 après 9 albums. Mais le groupe continue de vivre en 2 formations distinctes, Steve Priest expatriant le groupe Sweet en version US, Scott et Tucker le conservant sur les terres britanniques. Après une brève reformation dans les années 90, l’avenir du groupe semble sombre lorsque Connolly décède en 1997. Il continue de vivre aussi aux USA avec Priest et Scott en Europe mais seulement au travers de tournées bien nostalgiques. Nous n’attendions pas d’album studio …. jusqu’à ce que le Sweet Européen s’y remette.
Petit pied de nez, c’est par un hommage à une ville américaine que le Sweet Uk nous revient et Andy Scott s’est entouré de quelques musiciens et d’un chanteur pas forcément très connu : Le bassiste Pete Lincoln a ainsi tourné avec Cliff Richard, Tina Turner. Bruce Bisland a tourné avec Blue Oyster Cult. Le choix des reprises est varié et c’est même un clin d’oeil à des groupes qui se sont inspirés de Sweet ou que l’on a comparé à Sweet à l’époque. Par contre, le changement de chanteur solo selon les morceaux et l’éloignement du timbre de Connolly peut perturbe les fans de Sweet, ce que l’on peut tempérer parfois par la proximité du timbre du titre original. C’est le fameux « New York Groove » de Russ Ballard qui ouvre l’album. Un titre enregistré par Ace Frehley de Kiss mais qui est ici très proche, à l’exception d’un Mash Up sur le refrain avec le New York d‘Alicia keys. Surprise avec la reprise de Gold on the Ceilings des Black Keys. Vu que le groupe américain se réclame de cette époque, il s’agit d’un juste retour des choses et les « vieux » assurent facilement aussi bien que les jeunots. Que dire du très hard « It’s all moving faster » de Electric Frankenstein : Du bon rock punk garage, rappelant les liens entre punk et glam rock. Le single est évidemment New York Connection, ex face B du hit Wig Wam Bam de … Sweet ! Là on revient vraiment au Sweet originel avec ses choeurs mais un son plus au goût du jour. Évidemment, le chanteur a une voix plus blues, mais ce n’est pas pour déplaire. On reste dans le rétro avec le Shapes of Things des Yardbirds. Une reprise pas forcément très créative. Il n’en est pas de même avec le péchu « You Spin Me ( right ) round » des très New Wave Dead or Alive. Ici c’est une version clairement hard rock faisant oublier que les Sweet ont largement dépassé la cinquantaine et dépoussiérant carrément le morceau.
On reste dans le hard avec le « Because the Night » de Bruce Springsteen (compositeur) et Patti Smith (interprète) . Une reprise de haute volée encore qui rappelle l’original mais avec un petit côté Joan Jett. Mais Sweet ne peut passer à coté du Velvet Underground en évoquant New York. C’est donc une reprise de « Sweet Jane » qui garnit cet album avec là encore un son très hard rock. Et tant qu’on est à NYC, autant passer par le mythique CBGB et par les Ramones : Du vrai son punk avec « Blitzkrieg Bop ». Sweet version 2012 est parfaitement à l’aise dans cette version d’un groupe qui ne peut cacher sa filiation avec le glam rock anglais. Les fans noteront aussi les quelques mesures de « Ballroom Blitz » intégrées dans un discret mashup. Plus étonnante est la reprise du « On Broadway » créé en 63 par les Drifters et repris par Sinatra, par exemple. Ici c’est bien une version Sweet avec ce qu’il faut de choeurs, de guitare. Mais le bouquet final est incontestablement la reprise du « Join Together » des Who. Les deux groupes ont été souvent comparés. Si le chanteur n’a pas le grain de Daltrey, la reprise est de haute tenue et suffisamment différente de l’original pour retenir l’attention avec un groove plus marqué.
Voici donc un retour pour le moins étonnant d’un groupe que l’on croyait mort et enterré. Si les membres sont différents, l’esprit survit à travers Andy Scott et autant les nostalgiques que les amateurs de rock trouveront leur compte dans ce come-back.
- Pete Lincoln : Chant et basse
- Andy Scott : Chant et guitare
- Tony O’Hara : Chant et clavier et guitare
- Bruce Bisland : Chant et batterie
Ice