TDJ. L’eurodance et la trance ont leur nouvelle égérie

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© Mi Märak

TDJ entame une tournée européenne avec une première date à Marseille le 16 juin 2023. L’artiste montréalaise de musique électronique surfe sur un succès grandissant depuis ses premières sorties en 2020. Maîtresse du kitsch, prêtresse du kick, son univers musical fleure bon la rave des années 2000, invoquant les mélodies décomplexées, pleines d’émotions et de mélancolie de la trance et de l’eurodance. Une atmosphère sucrée et festive dans laquelle on plonge avec délice.

TDJ. Trois lettres qui en l’espace de trois ans se sont fait une place de choix sur la scène mondiale des musiques électroniques. D’abord apparues sur des compilations de labels underground, elles squattent désormais les affiches de clubs et de festivals du monde entier. Trois lettres qui signifient terrain de jeux. Voilà qui annonce la couleur.

En effet, TDJ est un espace de liberté pour Geneviève Ryan-Martel. Enfant des années 2000, elle joue à fond de cette image avec un look d’ado rebelle, quelque part entre la culture tektonik et le style emo. « Je ne vois pas vraiment TDJ comme un alias. C’est plutôt la concrétisation de qui je suis en tant que personne et artiste », affirme la Canadienne, ponctuant ses phrases d’une flopée d’emojis. 

Le parcours musical qui a mené à TDJ démarre très tôt. « Mes deux parents sont musiciens classiques professionnels », confie-t-elle. « À 5 ans, j’ai commencé à apprendre par moi-même à jouer de la batterie, puis de la guitare. » Peu intéressée par l’aspect théorique, elle préfère « jouer à l’oreille et inventer des suites d’accords et des mélodies originales ». Vers ses 8 ans, elle découvre les titres trance du DJ et producteur Tiësto. C’est la claque. Et c’est donc tout naturellement qu’elle se tourne vers la composition de musique électronique à l’adolescence.

En 2016, elle lance un premier projet en solo : Ryan Playground. Celui-ci se situe davantage dans un registre pop électronique, ayant parfois des accents hip hop et r’n’b, ou expérimentaux dans le sound design. Mais son univers musical d’alors, riche et déjà bien abouti, n’a que peu à voir en apparence avec l’explosion de sensations caractéristique de TDJ. Demeure tout de même, par-delà les alias, une sensibilité affirmée qui s’exprime notamment à travers l’utilisation fréquente de sa voix. « Il y a un aspect très émotionnel et mélancolique qui se retrouve dans ma musique de façon persistante. Je suis inspirée par des expériences qui me marquent. Elles ressortent en musique et me font faire face à des émotions qui n’avaient pas nécessairement fait surface jusque-là. Tout ça en restant dans un univers optimiste, voire euphorique », explique-t-elle.

Euphorique. Le mot est bien choisi. Venu du grec euphoria, qui signifie « la force de porter, de supporter », il décrit bien l’élan énergisant de la musique de TDJ. Revenant à ses premiers amours, Geneviève Ryan-Martel se tourne avec ce nouveau projet vers des styles beaucoup plus festifs et rapides, l’eurodance et la trance en tête. Des styles qui ont fait un grand retour sur le devant de la scène ces dernières années. « Je pense que l’euphorie qui se dégage de la trance et de l’eurodance est ce qui unit leurs nouveaux adeptes. Après la pandémie, entre autres, alors qu’on fait face à une facette plus sombre de l’existence, j’ai l’impression qu’on avait besoin de ça. De la musique qui fait du bien, nous transporte et nous fait rêver », analyse la musicienne.

TDJ fait son apparition à la toute fin de 2019 avec un morceau signé Terrain de jeux sur une compilation du label parisien Casual Gabberz. Coïncidence ou résonance musicale intercontinentale, le voyage de TDJ se fait main dans la main avec certains acteurs de la scène française des musiques électroniques. Le DJ et producteur Krampf assure le mixage de chacune de ses sorties. La Canadienne est régulièrement remixée par Panteros666, Paul Seul, Aamourocean ou encore DJ Reiz, autant d’artistes qui participent au bouillonnement actuel de la scène française.

Une fois lancée, TDJ prend un rythme impressionnant. Entre ses compositions personnelles, des EP d’edits explosifs et sa collection de compilations SPF Infini (qui sortent également en clips vidéo d’une quarantaine de minutes), on ne sait plus où donner de la tête. « Ça a toujours fait partie de ma vie de créer de la musique, alors c’est vraiment satisfaisant d’arriver à publier autant à travers TDJ. J’ai longtemps (comme beaucoup de producteurs, je crois) gardé des tonnes de morceaux cachés dans mes disques durs. Depuis que TDJ existe, j’ai l’impression d’avoir plus confiance en mes chansons. Maintenant, quand je termine un morceau, je le fais dans l’idée de le sortir », témoigne l’artiste. Il en résulte une discographie déjà généreuse qui fait le bonheur des DJ et des adeptes de dancefloors débridés.

Tout en planchant sur le prochain volume de SPF Infini qui paraîtra en septembre, TDJ entame une nouvelle tournée internationale. Après quelques dates aux États-Unis, elle fera étape au festival Marsatac à Marseille le 16 juin. Le public français aura la chance de la retrouver encore au Peacock Society à Paris le 8 juillet, à La Laiterie de Strasbourg le 21 septembre et au festival Panoramas à Morlaix le 23 septembre.

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Jean Gueguen
J'aime ma littérature télévisée, ma musique électronique, et ma culture festive !

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