Street art à Rennes. Promenons-nous dans le centre et ses alentours avec Teenage Kicks

Teenage Kicks revient cet été avec ses balades urbaines Teenage Kicks Tour. Du 16 juin au 8 septembre 2024, est proposée chaque dimanche à vélo une visite du centre-ville afin de (re)découvrir les créations des éditions précédentes. Suivez le guide, levez les yeux du béton et laissez le talent des graffeurs et graffeuses vous enchanter…

https://www.unidivers.fr/event/teenage-kicks-tour-les-halles-en-commun-rennes-2024-06-16t1030000200

À la période estivale, que le temps soit clément ou non, l’envie de s’aventurer à l’extérieur les jours de repos et de se balader pour une virée culturelle titille l’esprit de tout un chacun. C’est ce que propose depuis plusieurs années Teenage Kicks, pour le plus grand plaisir des Rennais, Rennaises et personnes de passage, les samedis à pied et les dimanches à vélo jusqu’à la rentrée. Parce qu’après tout, l’art urbain est partout, il suffit seulement de lever les yeux pour découvrir une véritable exposition en plein air.

teenage kicks rennes
Aurélie de l’association Teenage Kicks devant Four seasons de Mist édition 2015, balade de 2022

Depuis la première édition en 2013, Teenage Kicks transforme la ville de Rennes et ses façades au gré des éditions de la biennale d’art urbain. De nouvelles fresques, réalisées de mains de maître par les artistes locaux et étrangers invités, apparaissent et enrichissent la capitale bretonne d’un vent arty fort agréable pour les yeux.

Issus du milieu du graffiti, Mathias Orhan et Patrice Poch fondent Teenage-Kicks dans le but de démocratiser ces pratiques artistiques dans l’espace public. Ils sont rejoints par la suit par Yannick Bims, également street-artiste. Depuis près de dix ans maintenant, ils rendent visibles des dizaines d’artistes venus colorer les murs parfois ternes d’une ville et cet art aux origines vandales. « Pour la petite histoire, le graffeur Brez (Mathias Orhan, ndlr.) passait régulièrement devant le boulevard du Colombier », raconte Aurélie, la médiatrice devant le Wall of Fame, mur emblématique de l’événement. « En 2000, l’association a invité seize artistes, français et belges, à venir graffer ce mur pour le changement de millénaire. » Devant cette étendue autrefois vierge, la bombe démangerait n’importe quel graffeur et street-artiste. Quelques années plus tard, Teenage Kicks naissait de l’envie de rajouter de nouvelles propositions autour de ce rendez-vous, aujourd’hui événement majeur de la biennale et rendez-vous incontournable de la scène graffiti.

Après quatre éditions, de multiples œuvres sont à découvrir dans la ville : sur la façade d’un bâtiment, le long d’une route, à l’angle d’une rue, etc. Entre histoire de la biennale, histoire et préceptes du graff, et présentation des œuvres, Aurélie vous ouvre les portes de cet univers et vous en révèle la diversité artistique…

  • teenage kicks rennes
  • teenage kicks rennes
  • teenage kicks rennes

Entre anciennes créations et nouvelles arrivées, les participants apprennent ce qui se cache parfois derrière une œuvre. « Nous proposons un mur ou une façade qui pourrait correspondre à l’artiste et après, ils ont carte blanche. Il n’y ni sujet, ni thématique pour ne pas les restreindre. Certain.e.s en profitent pour tenter et expérimenter de nouvelles choses », introduit Aurélie.

En 2021, les artistes invités à l’événement Dehors ! achevaient de parer de couleurs et motifs le Cinéville et l’école du Colombier au moment de la visite. Parmi eux et elles, le Lyonnais Nelio recouvrait plus de 400m2 de l’ancien cinéma, le graffeur nantais The Blind habillait un mur de la dalle d’un pochoir et d’un graffiti en braille, les avions de l’Allemand Flying Fortress recevaient leurs dernières retouches ou encore l’artiste Loraine Motti, venue de Lyon, s’appliquait à donner couleur et fantaisie à l’école du Colombie en proposant une fresque aux allures des iconographies de manuscrits médiévales.

  • teenage kicks rennes
  • teenage kicks rennes
  • teenage kicks rennes

La visite urbaine à vélo proposée le dimanche débute à proximité de l’Élaboratoire, en passant par la promenade des bonnets rouges.

Tags et graffs de graffeurs amateurs et confirmés introduisent la balade avant d’arriver au premier arrêt. Les couleurs criardes, bien que le temps ait fait évoluer l’œuvre, de Four seasons de Mist, réalisée en 2015, ne passent pas inaperçu. Pour la simple et bonne raison que son but est « de nous cramer les yeux », selon les dires de l’artiste lui-même. « L’emplacement est primordial. La création est contextualisée à l’endroit où elle est posée. Mist est venu passer plusieurs jours à Rennes et il dit avoir vécu toutes les saisons en condensé. L’œuvre parle de ce qu’il a vécu ici. » Connu dans le monde du graffiti et de l’art contemporain, il a commencé en 1988 et fait partie de la deuxième génération de graffeurs. « Il venait d’entrer dans une école d’art dans laquelle il rêvait d’aller, mais il a finalement arrêté. » En 1995, il est l’un des premiers à créer son propre artoy, « une figurine en volume très prisée des collectionneurs ».

teenage kicks rennes

Les formes abstraites, « comme un tag avec de grosses bombes, les éclaboussures renvoient par exemple aux projections du capuchon », se révèlent être un jeu où les lettres de son blase sont à découvrir. « Mist adore s’amuser avec le S, le faire danser. » Trouverez-vous les quatre lettres ?

Ce début haut en couleurs est un appétissant amuse-bouche que l’on savoure avant de laisser place à la suite. Après un arrêt rue Saint-Hélier, pour découvrir entre autres l’oeuvre d’Helen Bur, la balade nous emmène vers le quartier du Colombier avant de se terminer devant le Wall of Fame. Mais Aurélie reste ouverte aux suggestions et peut adapter la visite selon les envies des participant.e.s.

Parfois, des signatures, des tags se logent en bas des murs peints, une manière pour les plus jeunes de montrer leur présence aux côtés d’artistes de renom, de se rendre visibles à leur tour. Un acte certes vandale, mais faisant partie de la loi de l’art de rue. De la même manière, des œuvres sont recouvertes d’autres. « C’est le jeu du street art », nous avait appris Patrice Daniello, président de l’association du MUR de Rennes, lors d’une interview qui marquait l’inauguration du mur rue Vasselot.

teenage kicks rennes
À gauche : Hello Monsters (2015) ; à droite : The Blind (2021)

Le trajet à vélo, de même que la visite à pied, se révèle être l’occasion de laisser son regard vagabonder (en restant prudent bien entendu, les voitures rôdent généralement aux abords des routes…) dans les hauteurs pour découvrir que les arts urbains sont en réalité partout autour de nous, sous toutes les formes et les tailles. Il suffit juste d’ouvrir les yeux et d’admirer…

Infos pratiques. Cliquez sur le lien suivant pour connaître toutes les dates

https://www.unidivers.fr/event/teenage-kicks-tour-les-halles-en-commun-rennes-2024-06-16t1030000200

Tarif : 8 euros. Réservation sur le site web

Pour les visites de groupe (uniquement sur réservation) : Contact médiation : mediation@teenagekicks.org

Association Teenage Kicks – 24, avenue Jules Maniez 35000 Rennes

Il sera demandé à chaque participant.e de venir avec son propre vélo, le casque est obligatoire pour les moins de 12 ans. Groupe limité à 12 personnes.

À découvrir également sur Unidivers.fr :

Article précédentÉmeutes en Nouvelle-Calédonie. La France incapable de gérer le rapatriement de ses ressortissants
Article suivantParis. Le 9e art s’empare du Centre Pompidou jusqu’au 4 novembre 

--> Rennais, pour recevoir chaque semaine par courriel nos derniers articles, cliquez ici

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici