Une nouvelle société française de téléphonie répond au marché des expatriés qui souhaitent téléphoner dans la métropole et d’autres pays à bas prix. S’attaquant de front à des solutions comme Skype ou Viber, sa solution semble à la fois originale et d’un autre âge.
À l’étranger, la solution de la VoIP (voice on IP ou voix par le réseau internet) est la moins onéreuse pour qui veut joindre ses correspondants. Avec les smartphones, quelle que soit leur marque, il est possible de joindre et même voir son correspondant par l’intermédiaire d’une application comme il en existe de nombreuses. Skype en est l’un des pionniers. Il et a été racheté par Microsoft qui a remplacé son MSN Messenger. Viber est une autre de ces applications orientées smartphone. Pour un correspondant disposant de la même application, à condition qu’elle soit connectée, la communication est gratuite, en plus de la connexion internet dont il faut disposer. Mais si l’on souhaite téléphoner sur un vrai numéro de téléphone, il vous en coutera plus cher et les tarifs sont très variables selon le lieu d’appel et les destinations.
La solution Tel4Expat s’adresserait davantage à l’usager qui téléphone de préférence à des téléphones fixes. Il s’agit d’intercaler un petit boitier sur sa ligne internet (vendu 79€) et d’appeler vos correspondants en illimité moyennant un abonnement (9,99 euros/mois). Mais la fonction qui paraît la plus intéressante est de pouvoir être appelé soi-même par ses correspondants sur un numéro français à l’étranger. Le transfert est automatique vers cette box et cela limite donc le surcoût pour l’appelant. Ce principe est assez proche de ce qui se pratiquait il y a quelques années avec les Kertel et autres opérateurs proposant des appels moins chers via de petits boitiers à intercaler sur sa ligne. Ces solutions ont depuis disparu au profit de cartes prépayées et de l’ADSL.
Techniquement, ce boitier s’incruste derrière le modem et reçoit un téléphone filaire, à condition d’avoir un débit d’au moins 100kbits/seconde, soit plus qu’un bon vieux modem 56k mais bien moins qu’une connexion ADSL française. Reste que les réseaux filaires ne sont pas tous d’une excellente qualité dans les pays où les expatriés travaillent. De fait, ces pays ont plus misé sur les réseaux 3G pour se connecter à l’internet. Et quand on a déjà expérimenté Skype dans ces conditions, on est en droit de s’attendre à quelques déboires…
Si le boitier est transportable, il nécessite un 220V européen. La fourniture d’adaptateurs et la prise en compte du 110V auraient paru souhaitables et logiques pour un tel produit. Enfin, la société est une start-up basée à Gradignan dont le capital de 20 000€ paraît assez faible pour une vocation si planétaire. Qu’est-ce à dire ? De fait, le principe du boitier est relativement simple : l’appel réalisé sur la box est transféré par internet vers un serveur qui le redirige ensuite sur le réseau de téléphonie national, à la manière de Skype ou de votre box internet et de ses serveurs. La société s’adressant à un marché limité, dans un premier temps, 20000€ semblent suffisants pour gérer un serveur unique. Mais qu’en sera-t-il lors d’une montée en charge, point faible récurrent des startups françaises et quel est le seuil de rentabilité de l’entreprise ?
Ces deux questions et la qualité du réseau internet du lieu où se trouve l’expatrié sont à prendre en compte pour apprécier la pérennité de cette solution. Il convient de l’adopter en fonction de la destination géographique. À noter qu’il a une période d’essai.