Dans The harder they come T.C. Boyle ausculte une législation mortifère

« The harder they come » est le dernier roman de l’écrivain américain Tom Coraghessan Boyle. Paru aux États-Unis en mars 2015 il sera traduit par Bernard Turle et sortira en France durant le premier trimestre 2016 aux éditions Grasset. À travers ce livre, l’auteur évoque les drames répétitifs qui découlent de la libre circulation des armes à feu aux USA.

 

tc boyle

Le roman s’ouvre sur la citation suivante : “The essential American soul is hard, isolate, stoic and a killer.  It has never yet melted” D.H. Lawrence – Studies in Classic American Literature

Fils d’un vétéran du Vietnam, Adam est un adolescent perturbé menant une vie solitaire en rupture avec le système scolaire et le monde du travail. Une rencontre suivie d’une liaison avec une femme plus âgée ainsi que sa violente rébellion contre toute forme d’autorité vont engager Adam dans une succession de faits qui le conduira à commettre l’irréparable.

She was watching him closely… After a moment, he set down his beer and swiveled his neck to bring his eyes to hers… “Well,” she said, “what do you say?” “Cool,” he said. “I’ll bring the rifle.”

“What? What are you talking about?” His eyes were on her and he was holding that half-formed grin…No, she said, no way. That’s just crazy. (Page190)

Tom Coraghessan Boyle
Tom Coraghessan Boyle

T.C. Boyle ne s’étend pas sur des passages violents, (en effet que ce soit dans ses romans ou nouvelles, la noirceur n’est jamais hard ni gratuite) mais privilégie les portraits psychologiques très réalistes des différents personnages. Avec une écriture moderne, spontanée et sans longueurs, Boyle capte facilement l’attention du lecteur à travers ce bouquin qui se rapproche du genre thriller, catégorie dans laquelle il s’était déjà illustré avec son livre « Talk-Talk » paru en 2006.

Il ressort de ce livre une réflexion sur les fusillades qui frappent régulièrement les Etats-Unis et commencent à s’exporter sur le continent européen. L’auteur se pose donc les questions suivantes : comment empêcher la vente d’armes à feu à des personnes potentiellement dangereuses  que ce soit des citoyens d’apparence lambda ou encore des terroristes comme ceux qui ont récemment commis le massacre de San Bernardino en Californie ? Pourquoi également la majorité des fusillades sont perpétrées par des individus jeunes et désocialisés ? Cette dernière interrogation peut s’appliquer aux djihadistes de L’état Islamique qui ont pour une partie un profil similaire et amène à se questionner sur le malaise profond d’une frange de la jeunesse occidentale, voire mondiale.

The harder they come T.C. Boyle, 400 pages, Ecco, Harper Collins, mars 2015 (en Anglais)

Site personnel de T.C. Boyle 

Tom Coraghessan Boyle (nom de plume de Thomas John Boyle) est né en 1948. En parallèle à son travail de romancier il anime des ateliers d’écriture à l’université de Californie du sud. Ses ouvrages ont été traduits en 25 langues et son roman « Au bout du monde » remporta le Prix Pen-Faulkner en 1988. Ecrivain prolifique, T.C. Boyle a également publié de nombreux recueils de nouvelles en alternance de ses romans lesquels  abordent des thèmes récurrents comme l’écologie et la satire de grandes figures américaines telles que le docteur John Harvey Kellogg (inventeur du corn-flake et nutritionniste aux méthodes ultra radicales) et Frank Lloyd Wright (Grand architecte en avance sur son temps aussi bien sur le plan artistique que dans sa vie conjugale et sociale).

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Nils Arrec
Guitariste chanteur, compositeur dans un registre Folk et Blues, je donne aussi des cours de guitare acoustique. La lecture est ma seconde passion avec un intérêt particulier pour les romans écrits en langue anglaise.

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