Dans le centre ville, les franchises prennent le pas sur nos boutiques d’antan. Il restent cependant des commerces qui ne tombent pas sous la coupe de designers et de franchisés. Aménagés à l’ancienne, les lavomatiques sont en outre d’une grande utilité sociale.
A l’heure où les anciens commerces sont transformés par des agences de design, il existe des boutiques épargnées par la folie destructrice de nos commerçants : les lavomatiques. Pas de néons blanchâtres, ni même de murs tapissés par des fresques contemporaines… Dans ces échoppes où planent les effluves odorantes de Skip et autres Ariel, des grosses machines tournent à la vitesse grand V pour nettoyer les culottes en coton de nos étudiants et étudiantes.
Héritières des « Vedettes ancestrales » vantées par la Mère Denis en son temps, elles semblent inusables, infatigables et marchant à plein régime. Trempées dans de l’acier inoxydable, elles en ont vu passer des fauchés et des générations d’étudiants rennais. Posées pour l’éternité, dit-on, elles entendent parfois des jeunes fredonner des chansons d’antan ou d’aujourd’hui.
Dans ces temples où règne en maître Monsieur Propre, des idylles se seraient nouées au rythme du cliquetis si caractéristique des tambours. On dit même que ces endroits ne ferment jamais et fonctionnent 24 heures sur 24. Si c’est loin d’être vrai, les lavomatiques font la fortune de leurs propriétaires. « Elles ne nécessitent pas beaucoup d’investissements, ni même de personnel, » explique une avocate d’affaires rennaise. « La seule obligation consiste à passer au moins une fois par semaine. »
Témoignages du passé, ces lavoirs des temps modernes fourmillent dans tous les quartiers de Rennes, de la place de Bretagne au boulevard Villebois-Mareuil. Facilement reconnaissables, ils portent un peu tous les mêmes enseignes en grosses lettres vertes ou rouges d’un autre temps. C’était l’époque où l’on regardait tournoyer ses vêtements, un livre à la main et le walkman sur les oreilles.
Touche pas à mon lavomatique rennais…