A Rennes, rue des Carmes, un Granvillais avait ouvert un bouchon lyonnais, il y a quelques années. Retourné au pays, il n’avait pas été remplacé dans le coeur des Rennais. Depuis quelques mois, Alain Grizard a réussi ce tour de passe-passe. Quoi de plus normal, il est Lyonnais lui-même et, dit-on, le beau-frère de Jacques Martin himself.
Dans la capitale bretonne, les Rennais construisent des restos sur l’eau (c’est pour bientôt sur les quais de la Prévalaye), ouvrent des guinguettes au Thabor et des bouchons dans les Halles. On ne le dira jamais assez : c’est bobo à souhait. Mais bon, on préfère encore largement ces endroits aux nombreux bistrots rennais aux faux décors anciens et distillant une « bouffe » de congélateurs.
L’attaque est rude. Mais comme on cite personne…En revanche, pas de retenue dans les superlatifs avec Alain Grizard. Ce Rennais d’adoption (depuis dix-huit ans) a multiplié les expériences à droite et à gauche pour ouvrir un resto du marché dans les Halles centrales, à deux pas des bouchers et des charcutiers.
Dans son restaurant, Alain Grizard a imaginé pour vous un lapin sauce moutarde à la poêlée de spaghettis aux coques et pétoncles ou encore une terrine de tête et de langue de veau. « C’est tout en muscle, à faire suer la fonte », confie la revue Fooding. Le tout est souvent arrosé par un sauvigon de Touraine ou encore un petit rouge du coteaux du Layon.
Attention, la réservation est nécessaire. Car de l’autre côté de la Vilaine, avocats, médecins et chefs d’entreprise aiment roucouler avec leur douce. A l’heure du déjeuner, ils raffolent de cette cuisine d’instinct sous les lithographies Du bon, Dubon, Dubonnet et des vieilles affiches. Un petit coin de Lyon où les murs, sont tapissés de souvenirs, les tonneaux remplis de bons vins, le comptoir réservé au lever du coude modéré et les tables toujours garnies.