Entre deux rentrées littéraires, novembre n’offre que peu de nouveautés, surtout en romans français. Mais vous trouverez en tête de gondole des librairies les romans parés des bandeaux rouges des prix littéraires et déjà quelques versions collector parmi les éditions poche.
Le continent du Tout et du presque Rien (JC Lattès, 3 novembre 2021) est l’histoire de Maurice Boyer, un ethnologue français. Il part pour ses recherches doctorales dans un village du Togo. Il y restera deux ans. Ce sera le grand choc de sa vie. Des années après ce voyage, il sait ce qu’il doit à ce séjour et qu’il a laissé là-bas la part la plus secrète de son âme. Sami Tchak décrit magnifiquement le regard d’un érudit étranger sur un continent à découvrir.
Cali est connu comme auteur, compositeur, interprète et comédien, mais il est aussi écrivain. Voilà les anges (Albin Michel, 3 novembre 2021) est son troisième roman. Un roman sous le signe de l’amour qui entraîne le lecteur à travers le monde, dans des endroits inattendus entre enfer et rédemption. En filigrane, la quête de réponses à ces questions : quel enfant suis-je ? Quel père pourrais-je être ? Un roman poétique plein d’espérance.
À noter aussi, la parution du second tome des Femmes puissantes (Les arènes, 18 novembre 2021) de Léa Salamé. Dans cette saison 2, retrouvez l’actrice Marion Cotillard, Lila Bouadma, médecin, l’historienne Michelle Perrot, Arlette Laguiller, militante, Jacqueline Laffont, avocate, Christine Lagarde, présidente de la banque centrale européenne, l’écrivaine Catherine Millet, Ana Hidalgo, femme politique, Karine Lejeune, colonelle de gendarmerie, Catherine Guillouard, présidente de la RATP et Line Renaud, chanteuse et actrice.
De belles rééditions en littérature étrangère avec notamment Manhattan transfer (Gallimard, 4 novembre 2021, traduit par Philippe Jaworski), un roman de John Dos Passos paru en 1928. Au début du vingtième siècle, les destins d’un journaliste, d’un avocat, d’un alcoolique fauché et d’une comédienne s’entrechoquent. Tous sont emportés par le tumulte et le tintamarre incessants de Manhattan, tous y inscriront à leur manière leur histoire.
En attendant la parution de son prochain roman en 2023, les nombreux lecteurs qui ont apprécié Le fils pourront retrouver Philipp Meyer dans une nouvelle traduction de son premier roman, American Rust (Albin Michel, 3 novembre 2021, traduit par Sarah Gurcel Vermande) déjà paru en 2010. À Buell, dans une région de Pennsylvanie dévastée par la crise de la sidérurgie, Isaac English a renoncé à des études d’astrophysique pour s’occuper de son père invalide et son ami Billy Poe à sa carrière de footballeur universitaire. Quand Isaac s’enfuit avec de l’argent volé à son père, Billy le suit. Mais un incident les sépare et Billy est accusé d’un meurtre commis par Isaac.
L’auteur sud-africain J.M. Coetzee nous propose le troisième volet de sa trilogie de Jésus. Dans La mort de Jésus (Seuil, 4 novembre 2021, traduit par Georges Lory), on retrouve David, fils adoptif de Simon et d’Inès. À dix ans, repéré pour ses talents de footballeur, il intègre un orphelinat. Mais une curieuse maladie le terrasse. Une légende se forme autour de cet enfant. Un roman exigeant et poignant qui pousse le lecteur dans ses retranchements intellectuels et moraux, à condition qu’il accepte l’insolite et le mystère.
Toujours de grands noms en littérature noire avec Karine Giebel (Glen Affric, PLON, 4 novembre 2021), Stephen King (Après, Albin Michel, 3 novembre 2021) et Ken Follett (Pour rien au monde, Robert Laffont, 10 novembre 2021).
Glen Affric est une histoire de harcèlement. Léonard est un garçon différent, humilié par les autres. Alors il rêve de partir loin. Peut-être en Écosse, là où son frère est parti et d’où il n’est jamais revenu. Le douzième roman de la reine du polar français est un thriller psychologique bouleversant sur l’amitié et la différence qui nous plonge une fois de plus au plus profond de l’âme humaine.
Stephen King est lui aussi sur une histoire d’enfant extraordinaire. Fils d’une mère célibataire, Jamie a des capacités hors du commun. Des pouvoirs qu’un détective tente de mettre à son service dans la poursuite d’un tueur qui menace de frapper depuis sa tombe.
Ken Follett nous plonge dans une crise internationale qui pourrait déclencher la Troisième Guerre mondiale. Tout commence par le bombardement d’un pays africain par un drone. Trois agents de la CIA s’associent pour déjouer un complot international. Du suspens et de l’action jusqu’à la dernière page.
Pour la séance de rattrapage en version poche, je commence par un livre sur l’écologie (COP 26 oblige). Hugo Clément dessine une carte stratégique des actions à mener dans Journal de guerre écologique (Livre de Poche, 3 novembre 2021). L’espoir réside dans les actions citées d’hommes et de femmes, scientifiques, activistes, militaires ou lanceurs d’alerte, engagés pour sauver ce qui peut l’être et poser les bases d’un nouveau monde.
Plus romanesque, vous succomberez au charme de La brodeuse de Winchester (Folio, 4 novembre 2021, traduit par Anouk Neuhoff), le dernier roman de Tracy Chevalier. Un roman féministe et les prémices d’un drame avec l’arrivée prochaine d’Hitler à la tête de l’Allemagne.
Autre femme qui risque de perdre sa liberté pour contrer un funeste destin avec Tous les vivants de C.E. Morgan (Folio, 18 novembre 2021, traduit par Mathilde Bach). Au décès des parents d’Orren, lui et sa femme Paloma se retrouvent seuls à la tête d’une plantation de tabac dans le Kentucky. Aloma peine à se faire une place. Doit-elle se soumettre aux engagements du couple au risque de sacrifier sa liberté de femme ?
Parmi les premières versions collector pour les petits cadeaux de Noël, vous trouverez un coffret Poket de la trilogie de Jim Fergus, un coffret Folio des oeuvres de Jon Kalman Stefansson. À l’unité, les versions collector Folio se démarque avec une couverture illustrée des portraits stylisés d’auteurs. On retient La place d’Annie Ernaux ou Trois femmes puissantes de Marie Ndiaye.