Une actualité littéraire en juin 2017 ? Si la presse regorge de panoramas littéraires en périodes de rentrée, les autres parutions sont souvent moins médiatisées. Et pourtant, chaque mois des centaines de livres viennent enrichir les rayons de nos librairies préférées. Unidivers vous présente désormais quelques nouveautés littéraires chaque mois. Avec des auteurs connus que l’on ne peut omettre, mais aussi des écrivains français ou étrangers à découvrir…
Quels livres verrez-vous fleurir dans vos librairies en ce mois de juin 2017 ? Souhaiterez-vous réfléchir sur une actualité politique et sociale toujours tendue ou au contraire vous en détacher et partir vers d’autres univers ?
En juin, les adultes pensent à leurs prochaines vacances, les étudiants à leurs examens et les éditeurs à la rentrée littéraire. Vous ne trouverez pas ce mois-ci de grands auteurs français. C’est peut-être l’occasion de découvrir autre chose.
Les Éditions Gallmeister se consacrent à la découverte de la littérature américaine et proposent notamment de très bons romans de « Nature Writing ». Lune comanche, troisième roman, mais second volet de la série culte Lonesome Dove récompensée par le Prix Pulitzer (La marche du mort, Gallmeister 2016, Lonesome Dove, Gallmeister Totem 2011) paraît le 1er juin. Larry McMurtry poursuit les aventures de Augustus McCrae et Woodrow Call , deux Texas-rangers qui se lient d’amitié et nous entraînent dans un western où les paysages sont grandioses.
Dans un tout autre genre, Ana Ker propose un premier roman très contemporain, Tinder surprise (Albin Michel, 1er juin 2017). En vingt rencontres, l’auteure vous en dit plus, avec beaucoup d’humour, sur le supermarché de l’homme qu’est cette nouvelle application de rencontres sur mobile. Mais l’amour ne s’arrête pas avec l’âge ! À soixante-quinze ans, Luce Dubois a toujours envie d’être deux. Avec ce témoignage teinté de fraîcheur et d’autodérision, Je n’ai jamais renoncé à l’amour, Pygmalion, 21 juin 2017), Luce dénonce un paradoxe : vivre en couple permet de rompre l’isolement dramatique qui guette les seniors, pourtant, c’est justement à ce moment de leur vie qu’ils se retrouvent seuls.
Anne B. Radge, l’une des plus grandes romancières scandinaves, revient avec un nouvel opus sur la famille Neshov. La ferme des Neshov n’existe plus. Trondheim, Copenhague, Oslo, la famille s’est dispersée. Une famille, quatre destins, quatre existences ancrées dans des réalités bien différentes que chacun questionne afin de trouver sa place dans le monde. C’est un plaisir de retrouver Margido, Erlend, Krumme et Torunn dans L’espoir des Neshov (Fleuve éditions, 8 juin 2017)
Un peu moins de légèreté avec ce roman hongrois de Peter Esterházy, La version selon Marc ( Gallimard, 8 juin 2017). C’est un narrateur muet qui raconte l’histoire de cette famille hongroise chassée de Budapest comme « ennemie du peuple ». Ce qui peut se lire comme un récit d’une enfance hongroise d’après-guerre se révèle être aussi une réflexion humaine, religieuse et littéraire à la beauté profonde.
Pour les amateurs de romans noirs, Robin Cook propose une enquête terrifiante dans le milieu de la médecine avec Cobayes (Albin Michel, 1er juin 2017). Phénomène de l’auto-édition, Jacques Vandroux « risque » lui de convaincre de nombreux lecteurs avec cette histoire de kidnapping qui nous entraîne au cœur des heures les plus noires de l’Europe. Projet Anastasis paraît le 8 juin aux Editions Robert Laffont.
Pour les parutions en format Poche, je choisis un grand auteur français, Pierre Assouline avec Golem ( Folio, 8 juin 2017), la cavale d’un innocent traqué, joueur d’échecs « golemisé » par un neurochirurgien. Côté littérature étrangère, nous ne saurions trop vous conseiller Les pêcheurs (Points, le 15 juin 2017) de Chigozie Obiama, un premier roman nigérian, intense, vibrant et fort bien écrit sur le destin de quatre frères.
En juin 2017, faites votre miel de nos suggestions et avant de plonger dans les flots bleutés plongez dans les livres, Unidivers vous souhaite une bonne lecture !
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Image de une : gravure de Daniel Meisner, XVIe siècle. Dans les oracles de Delphes la pythie du temple d’Apolllon était appelée abeille. Les Grecs anciens avaient fait de cet animal le symbole de la poésie, de l’éloquence et de l’intelligence. Selon certaines légendes, des abeilles se seraient posées, à leur naissance, sur les lèvres de Platon, de Pindare ou encore d’Homère et de virgile…