Que nous réserve l’actualité littéraire de novembre 2024 ? Elle tourne essentiellement autour de la proclamation des lauréats de grands prix littéraires. Suivez le guide…
Après le Prix de l’Académie française décerné à Miguel Bonnefoy pour Le rêve du jaguar (Rivages, août 2024) et le Prix Décembre à Abdellah Taïa pour Le bastion des larmes (Julliard, 22 août 2024), les prix Goncourt, Renaudot, Femina et Medicis seront connus les 4, 5 et 6 novembre 2024. De quoi donner des envies de lecture car il y a peu de nouveautés littéraires en ce mois de novembre.
En littérature française, Marc Levy tiendra le haut de l’affiche avec La librairie des livres interdits (Robert Laffont, 17 novembre 2024). Mitch, un libraire passionné est arrêté pour avoir vendu des livres interdits. À sa sortie de prison, il rêve de retrouver sa librairie et de se venger. Mais c’est sans compter sa rencontre providentielle avec Anna. Une comédie qui donne le goût de lire et d’aimer.
Et si l’avenir de la planète dépendait d’un enfant condamné par la médecine ? Thomas, douze ans, est atteint d’une maladie orpheline. Une clown d’hôpital lui propose un marché : rejoindre un groupe d’enfants incurables qui soignent la Terre à distance. Didier Van Cauwelaert signe avec L’enfant qui sauva la terre (Albin Michel, 4 novembre 2024, extrait) un roman plein d’émotion et d’espoir.
Spécialiste de littérature amérindienne, Louise Erdrich revient sur l’hiver 1912 qui vit le froid et la famine s’abattre sur la réserve d’indiens Ojibwés. Comme des pas dans la neige (Albin Michel, 30 octobre 2024, traduit par Michel Lederer, extrait) regroupe les récits de Nanapush, un ancien de la tribu et de Pauline, une jeune métisse, écrits à vingt ans d’intervalle et ici regroupés pour constituer un roman puissant et profond, où le désir de vengeance finit par céder à celui, plus fort encore, de se reconstruire.
Autre grand auteur américain très attendu. John Irving revient après sept ans d’absence pour proposer cette saga jubilatoire, Les fantômes de l’hôtel Jerome (Seuil, 8 novembre 2024, traduit par Elisabeth Peellaert, feuilleter). Cette fresque peuplée de personnages irrésistibles débute à Aspen en 1941 quand la jeune Rachel revient enceinte au domicile de ses parents. Plus tard, Adam, le fils cherche au milieu des fantômes de l’hôtel Jerome les secrets de sa famille. On peut compter sur l’imagination et la verve truculente de John Irving pour passer un grand moment de lecture.
Michael Ondaatje est internationalement connu pour son roman Le patient anglais. Mais c’est à la poésie qu’il revient aujourd’hui avec L’année des dernières fois (L’Olivier, 8 novembre 2024). Il convoque ici tous les thèmes qui lui sont chers : la mémoire, le voyage, le rapport au temps, la frontière, la multiplicité culturelle…
Côté romans noirs, Louise Penny nous emmène Au royaume des aveugles (Actes sud, 6 novembre 2024, traduit par Lori Saint-Martin). Armand Gamache et deux habitants de Three Pines doivent faire respecter le testament d’une vieille femme. Mais certaines clauses posent question. Pour élucider ces deux affaires, l’ancien chef de la Sûreté du Québec n’a d’autre choix que d’affronter ses erreurs passées.
Le duo Preston&Child met en scène un duo de femmes déterminées sur la réouverture d’une enquête sur un mystère vieux de quinze ans. En 2008, neuf alpinistes disparaissent au Nouveau Mexique. Ils ont apparemment fui une menace terrifiante. Seuls six corps ont été retrouvés, et l’affaire de La Montagne de la mort (L’Archipel, 7 novembre 2024, traduit par Sebastian Danchin) n’a jamais été résolue. Quinze ans plus tard, la découverte de deux nouveaux cadavres permet la réouverture du dossier. Une bonne intrigue au suspense garanti.
Roman noir australien avec L’héritière (Sonatine, 7 novembre 2024, traduit par Charles Recoursé). Pour échapper à son passé, Maggie trouve refuge dans une station balnéaire du nord de l’Australie. Contrainte de retourner à Malbourne pour récupérer l’héritage de son père, la violence la rattrape. Gabriel Bergmoser propose un road trip survivaliste entre flics pourris et malfrats locaux. Une intrigue nerveuse avec une héroïne en colère qui n’a rien à perdre.
Le rayon poche prend déjà ses habits de fête avec de nombreuses parutions collector. Mais voici nos trois propositions en littérature française, étrangère et romans noirs.
Chez Points, découvrez Georgette de Dea Liane. C’est l’histoire d’une bonne qui, comme une seconde mère, veille sur la famille de la narratrice. En vingt-six séquences, Dea Liane décrit la vie quotidienne d’une famille sur le modèle du film amateur et s’interroge : qui est vraiment Georgette ?
Une belle histoire d’amitié entre un chat et un humain avec Les mémoires d’un chat (Babel, 6 novembre 2024, traduit par Jean-Louis de la Couronne). Un chat de gouttière au franc-parler et rompu au langage des humains a pris ses quartiers dans le parking d’un immeuble de Tokyo. Suite à un accident, Satoru, un locataire de l’immeuble le recueille. Cinq ans plus tard, Saroru doit se séparer du chat mais il entreprend avec lui des voyages afin de lui trouver le meilleur maître parmi ses amis. Hiro Arikawa nous fait ainsi découvrir le passé de Satoru et la société japonaise sous l’oeil ironique du félin.
Roman noir coréen de Cho Nam-Joo chez 1018. Résidence Saha (traduit par Kyungran Choi et Pierre Bisiou), lieu d’habitation de marginaux est la cible de la police quand le corps d’une femme est découvert dans la ville de Town. La police soupçonne rapidement Dogyeong, qui disparaît. Sa sœur part alors à sa recherche avec l’aide d’un groupe de marginaux. Commence pour elle la quête de la vérité sur le système qui régit Town, bien plus sombre que ce qu’elle pouvait imaginer.