Le mois de juin est surtout celui du solstice d’été et de la musique. De longues journées à profiter des jardins et des festivals. Les nouveautés littéraires sont peu nombreuses, mais justement : commençons cette revue avec un roman qui allie mots et musique.
Avec Les suprêmes chantent le blues (Actes Sud, 6 juin 2018), Edward Kelsey Moore reforme un trio de musiciens pour le mariage de deux octogénaires. Chacun se retrouve face à ses démons du passé dans cette ville de l’Indiana qu’ils ont fui quarante ans plus tôt. Pour son second roman, l’auteur revient avec une bouleversante histoire de pères et de fils, de fautes du passé et d’acceptations futures, qu’incarnent, sous le signe d’une irrésistible drôlerie, des personnages aussi puissants qu’attachants.
Continuons chez Actes Sud avec un récit drôle et émouvant, l’histoire d’une petite fille différente, débordante d’énergie et d’imagination qui rêve de voyages et de millions de minutes à passer avec son père. Les parents de Nina abandonnent leurs carrières, vendent leurs biens et partent avec leurs deux enfants pour deux ans de voyage. Un million de minutes (Actes Sud, 6 juin 2018) est un voyage féérique dans lequel Wolf Küper montre comment ce couple a exaucé le souhait de leur fille et trouvé le bonheur en famille.
Plus dense et grave, l’auteur serbe Slobodan Selenić évoque l’histoire de la Yougoslavie avec la rencontre en août 1941 d’un étudiant en médecine, d’un vieil homme centenaire porteur d’histoire et d’une jeune fille de dix-sept ans fréquentant les officiers allemands. Timor Mortis (Gallimard, 7 juin 2018) est un drame implacable entre amour et trahison émaillé d’un humour mordant.
Vincent Musso annonce le Dernier été pour Lisa (Seuil, 7 juin 2018) dans une petite ville américaine sur les bords du lac Michigan où Lisa, Nick et Ethan, trois adolescents inséparables mènent une vie tranquille. À la fin de l’été 2004, le corps de Lisa est retrouvé sur la plage. Ethan, son petit ami est accusé du meurtre et condamné à la prison à vie. Douze ans plus tard, Nick, devenu un auteur à succès, tente de faire la lumière sur la mort de Lisa afin que Ethan, libéré, puisse être à nouveau accepté dans cette petite bourgade.
Les histoires d’amitié brisée inspirent les auteurs de romans noirs. Noah Sadler, fils d’une bonne famille anglaise et Abdi Mahad, fils de réfugiés somaliens, sont deux adolescents inséparables, meilleurs amis depuis l’enfance. Lorsqu’on repêche le corps de Noah dans un état critique dans le canal de Bristol, Abdi, présent sur la scène du drame ne peut rien dire. Avec Les meilleurs amis du monde (Les Escales, 7 juin 2018), Gilly Macmillan met le feu à la ville de Bristol avec une bagarre sociale où chaque famille tente de faire valoir la vérité.
Petite séance de rattrapage avec les sorties en version poche :
Unidivers vous en parlait en mai 2017 avec Trois saisons d’orage (Points, 7 juin 2018), Cécile Coulon campe un médecin de ville qui s’installe à la campagne. « Sujet banal que l’auteure transforme en véritable tragédie antique où la nature et ses orages dominent l’homme et son histoire. »
Retrouvez le commissaire Adamsberg et son fidèle adjoint Danglard dans le dernier roman de Fred Vargas, Quand sort la recluse (J’ai lu, 6 juin 2018). Fidèle à son univers, l’auteur parvient une fois de plus à happer ses lecteurs dans sa toile d’araignée.