SÉLECTION LITTÉRAIRE DE LA RENTRÉE 2018

Parmi les 381 romans pour la littérature française, vous trouverez facilement les ténors de la littérature, les habitués des plateaux télé. Pas de rentrée sans Amélie Nothomb. « La personne qui aime est toujours la plus forte. » Que cache la sempiternelle phrase de quatrième de couverture énigmatique ? Pour le savoir, il faudra lire Les prénoms épicènes (Albin Michel, 22 août 2018).

Amélie NothombMais je vous conseille surtout les nouveaux romans de Maylis de Kerangal (Un monde à portée de main, Verticales, 16 août 2018), de Jérôme Ferrari (à son image, Actes Sud, 22 août 2018), de Gwenaëlle Aubry (La folie Elisa, Mercure de France, 23 août 2018) et de la Franco-Canadienne Nancy Huston (Lèvres de pierre, Actes Sud, 22 août 2018).

Maylis de kerangal

Parmi les 186 romans en littérature étrangère, vous aurez plaisir à retrouver la plume poétique de Lyonel Trouillot (Ne m’appelle pas Capitaine, Actes Sud, 22 août 2018), le lyrisme de l’Islandais Jon Kalman Stefansson (Asta, Grasset, 29 août 2018), la langue épurée du Sud-Africain JM Coetzee (L’abattoir de verre, Seuil, 16 août 2018).

COETZEE

Mais je voudrais surtout m’attarder sur quelques-uns des 94 premiers romans, car le nombre et la qualité sont remarquables.
En littérature francophone, vous tomberez sous le charme de la jeune héroïne du roman d’une jeune Belge, Adeline Dieudonné, La vraie vie (Édition de l’iconoclaste, 29 août 2018). Ce roman coup de cœur est le parcours initiatique, drôle et violent d’une jeune fille surdouée. Sa vie de famille entre un père chasseur misogyne et une mère craintive et effacée explose le jour où elle est indirectement responsable de la mort du marchand de glace. Son jeune frère, témoin du drame, se replie dans le silence puis la violence. La jeune narratrice voudrait tant lui redonner le sourire. L’ensemble est particulièrement bien construit. L’auteur enrobe son récit principal de tant de petites choses que le résultat est à la fois percutant, sensible et charmant.

ADELINE DIEUDONNE

Si vous aimez vous cogner à la fraîcheur ressourçante de paysages sublimes, partez à L’écart (Éditions du Globe, 29 août 2018) avec Amy Liptrot. L’auteur raconte son combat contre l’alcool et la joie que procure la communion avec la nature écossaise des îles des Orcades. Plonger dans le savoir, dans la découverte de son pays pour résister à l’envie de boire. Sa curiosité, aidée des pouvoirs de l’ère numérique nous entraîne à déchiffrer le ciel, à s’émouvoir de l’observation d’espèces animales, à arpenter les terres rugueuses, à plonger dans les mers froides. Un grand et beau voyage.

AMY LIPTROT

Encore plus dépaysant, partons en Malaisie avec Mary-Anne, l’orpheline, héroïne du premier roman de Shih-Li Kow, La somme de nos folies (Zulma, 23 août 2018). Des personnages étonnants, une histoire de famille, la magie d’un pays pour ce roman qui alterne évènements cocasses et détresse humaine. Racisme, homophobie, deuil, abandon, mais aussi de très belles démonstrations d’amitié et de respect.

SHIH LI KOW

Souhaitons à ces primo-romanciers de connaître le bonheur de revenir avec d’autres succès comme Jérémy Fel qui publie son second roman (Helena, Rivages, 22 août 2018) ou Guy Boley (Quand Dieu boxait en amateur, Grasset, 29 août 2018). Deux auteurs qui, une fois de plus, ne manqueront pas d’attirer l’attention.

GUY BOLEY

 

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Marie-Anne Sburlino
Lectrice boulimique et rédactrice de blog, je ne conçois pas un jour sans lecture. Au plaisir de partager mes découvertes.

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