L’été approche. Découvrez les nouveautés littéraires, françaises comme étrangères du mois de juin 2023 !
À l’approche de l’été, le roman policier tient une fois de plus la tête d’affiche en ce mois de juin assez pauvre en nouveautés littéraires. Si quelques romans étrangers se glissent parmi les romans du mois, il faudra attendre la prochaine rentrée littéraire pour avoir un grand choix en littérature française.
Elle a reçu le Prix du Roman Fnac en 2019 avec De pierre et d’os (Le Tripode, 2019). Bérangère Cournut nous emmène sur tous les continents, à la découverte de cultures marginales. De ses récits, elle propose une autre vision du monde. Vövöl (Le Tripode, 1er juin 2023) est un conte initiatique, un poème des origines, une légende d’un amour infini improbable entre deux organismes, deux êtres vivants. Un univers à découvrir.
En littérature étrangère, ne manquez pas le nouveau roman de William Boyd, Le romantique (Seuil, 2 juin 2023, traduit par Isabelle Perrin). Cet excellent conteur nous embarque dans le récit fracassant d’un personnage enchanteur. Fuyant l’Irlande, où il est né en 1799, Cashel Greville Ross s’enrôle dans l’armée. C’est le début d’un parcours tumultueux semé de gloire et de déceptions, de superbes rencontres d’écrivains illustres, d’une passion amoureuse qui ne résiste pas aux envies d’aventures. Un récit haletant, jubilatoire et passionnant qui nous entraîne sur plusieurs continents.
Écrivaine chilienne, Carla Guelfenbein s’est fait connaître au monde entier avec son second roman Ma femme de ta vie (Actes Sud, 2007, traduit par Claude Bleton). Avec La saison des femmes (Actes Sud, juin 2023, traduit par Claude Bleton), elle livre un puissant hommage aux femmes de l’ombre. En croisant passé et présent, réalité et fiction, l’auteure met en scène six femmes. Entre aspirations et déboires, souvent reléguées au second plan, elles sont révoltées et déterminées. En illustrant la question intemporelle de la place de la femme dans la société, Carla Guelfenbein compose un court roman traversé par les figures iconiques de Sylvia Plath ou Virginia Woolf.
Auteur d’une quarantaine de romans noirs à succès, Jonathan Kellerman, psychologue et clinicien, est une valeur sûre du polar. Dans Les noces funestes (Seuil, 2 juin 2023, traduit par Eric Betsch), les enquêteurs récurrents Alex Delaware et Milo Sturgis sont appelés dans une ancienne boîte de strip-tease délabrée. Ils se retrouvent au milieu d’un mariage sur le thème des saints et des pêcheurs. Une demoiselle d’honneur vient d’y trouver le corps d’une jeune femme dans les toilettes. La fête tourne court et les enquêteurs vont devoir redoubler de finesse pour démasquer les pêcheurs et les saints au milieu des mensonges et des faux-semblants.
Bien sous tous rapports (Sonatine, 8 juin 2023, traduit par Caroline Nicolas) est ce que l’on demande aux habitants du quartier de Lowland way. Aussi lorsqu’un couple héritier s’installe dans la maison d’une vieille dame décédée, il devient la bête noire de ce quartier chic. Et ils sont bien évidemment les premiers suspects lors de l’horrible crime qui ébranle les habitants. Avec un suspense remarquable, Louise Candlish s’attaque au cynisme des riches habitants d’une banlieue chic londonienne. Un thriller addictif.
Élu meilleur roman policier scandinave de l’année, L’enquêteur agonisant (Rivages, 7 juin 2023, traduit par Esther Sermage) de Leif Gw Persson met en scène le légendaire inspecteur Lars Martin Johansson, surnommé « l’homme qui voyait dans les coins », enquêtant depuis son lit d’hôpital. Après avoir subi une attaque cérébrale, la seule chose qui peut désormais le sauver du désespoir est l’évocation, par son médecin, d’une affaire de meurtre non résolue datant de plusieurs années. La victime : une innocente fillette de neuf ans.
Jorn Lier Horst revient avec une enquête de William Wisting, Le mal en personne (Gallimard, 1 juin 2023, traduit par Céline Romand-Monnier). Condamné à vingt-et-un ans de réclusion pour les meurtres et viols de plusieurs jeunes filles, Tom Kerr s’évade dans la forêt d’Eftanglandet lors d’une reconstitution. William Wisting, empêtré dans une enquête interne, ne cesse de le traquer. Une course contre la montre pour éviter que le meurtrier ne récidive.
Au rayon poche, j’ai sélectionné un roman français, un titre étranger et un polar.
Etienne Kern a reçu en 2022 le Prix Goncourt du premier roman pour Les envolés (Folio, 8 juin 2023). 4 février 1912. Au premier étage de la tour Eiffel, un homme enjambe la rambarde. Il veut prouver à tous que son invention, un parachute, peut changer la destinée des aviateurs. Du Paris joyeux de la Belle Époque à celui d’aujourd’hui, entre foi dans le progrès et tentation du désastre, ce premier roman au charme puissant questionne la part d’espoir que chacun porte en soi, et l’empreinte laissée par ceux qui se sont envolés.
Incarnation du mal ou vagabond au visage meurtri, qui est ce jeune noir qui frappe à la porte du tribunal suite à l’annonce du procureur Autopsy Bliss invitant le diable à se présenter. Tiffany McDaniel, avec sa plume poétique et sa sensibilité, fait naître, pendant L’été où tout a fondu (Gallmeister, 15 juin 2023, traduit par François Happe), la lumière au cœur d’un conte noir et ensorcelant.
Avec Au paradis je demeure (Folio, 8 juin 2023, traduit par Anne Rabinovitch), Attica Locke plonge Darren Matthews, un ranger texan noir, dans une enquête sur la disparition d’un jeune garçon, fils d’un leader suprémaciste blanc, au coeur d’un village d’esclaves affranchis. Un thriller efficace dans une Amérique pauvre et rurale au moment de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.