L’AFCA, l’association française du cinéma d’animation, était l’invitée du premier dimanche des Champs Libres, le 6 mars 2016. Son dessein ? Faire découvrir les Mondes animés. Au programme : ateliers, projections, quizz, conférences, pour les petits, mais aussi pour les grands. Synthèse en images !
Et si on prenait la clé des Champs ? Quentin Tarantino, en bon philosophe, a dit que le cinéma était sa religion, et la France son Vatican. Ceci expliquerait cela. Les premiers dimanches des Champs Libres font figure de grand-messe, tant cet événement dominical rassemble et se pose, pour cette vingt-troisième édition, en rituel renno-brétillien breveté et approuvé. Après le clubbing de Crab Cake Corporation, en février dernier (voir notre article), on troque l’electronica pour la camera obscura. Le temps d’un après-midi, l’AFCA, l’association française du cinéma d’animation, basée à Paris, mais aussi en Bretagne, fait la lumière sur les salles obscures.
Cette association fondée en 1971 œuvre à dévoiler toutes les facettes de cette pratique : « Des machines optiques au numérique, des jeux de matière à la pixilation, des clips aux longs métrages, toute la planète animation est à portée de main le temps d’une après-midi ». Les enfants paraissaient ravis. La projection des courts-métrages sélectionnés au Festival national du film d’animation de Bruz a suscité les rires dans le public, particulièrement l’onirique et saugrenu 5m80 de Nicolas Deveaux. Les ateliers ont appris aux cinéastes en herbe les principes des jeux optiques. Plus loin, les Vélocinés offraient un mécanisme ludique : en pédalant, les cyclistes se faisaient projecteur, apprenaient à mesurer la vitesse et contrôler le nombre d’images par seconde. Magique la lanterne ! L’Arrosoir à Émile proposait des tours de magie pour apprendre la technique de la pixilation. Côté bibliothèque, à l’étage musique, Delphine Delcambre proposait un atelier bruitage « pour créer et enregistrer une bande sonore à partir d’extraits de films d’animation ».
Mais les parents ? Pas de panique, les Champs Libres et l’AFCA sont prévoyants. Au musée de Bretagne, on se prend la tête ou on s’encanaille. Soit la triple projection des Trois Planètes, de Momoko Seto, une œuvre visuelle organique, prenante, sombre, qui n’est pas sans rappeler l’ambiance d’un Douglas Gordon. Soit la chambre 69, dans l’espace Dreyfus du musée : projection de films érotiques dans une pièce rouge et tamisée. « Mais ça n’a rien à voir avec Dreyfus », demande, un brin gêné, un homme à un membre du personnel. J’accuse ? Pas du tout : il est normal que le film d’animation soit représenté sous toutes ces formes, et en destination d’un public toujours plus large.
Tout le monde, tous âges confondus, aura apprécié les ciné-concerts du collectif Coupez-court : une boîte se promène dans les Champs Libres, un homme en sort et reprend en musique des génériques TV du dimanche. Vivement le mois prochain ? Assurément, pour y voir la compagnie de théâtre Lillico. Puis, en mai, le musée de la Danse. Ce dimanche, la foule était plus clairsemée qu’en février, mais les gens ont répondu présents. Plus fluide, plus dispersée, l’assemblée s’est éparpillée entre les nombreuses activités proposées. Environ 9 000 visiteurs ont circulé gratuitement et librement dans les Champs.
Site des Champs Libres et des premiers dimanches
Site de l’AFCA