L’année dernière, le jeune groupe britannique Yak faisait parler de lui pour une histoire de ressemblance physique entre son chanteur et Sir Michael Philip Jagger. A écouter son premier album Alas Salvation Yak ne présente rien en commun avec les Stones d’un point de vue musical… Hormis cette aptitude à proposer de bonnes chansons.
Yak est le groupe hype outre-Manche. Composé de deux amis d’enfance, Andy Jones et Oliver Burslem, et d’un bassiste néo-zélandais, Elliott Rawson (aussi sosie d’une rock star) le groupe a su se faire attendre avant de sortir son premier disque, le début-LP si cher aux Anglo-saxons. Discret dans les bacs (quelques formats courts par-ci par-là), mais pas dans les médias puisque Oli Burslem en plus de poser pour Marc Jacobs et Burberry s’est épris de la top model Lili Sumner. Les haters pointeront du doigt sa ressemblance avec le plus lippu des Glimmer Twins. Oui, mais le jeune homme est loin d’être une coquille vide si l’on en croit Jack White, qui a signé le groupe sur son très bon label Third Man Records pour un EP.
Il aura fallu un an donc, pour que Yak daigne sortir son premier effort. Point de suspense inutile, avec Alas Salvation Yak impose son style. Cela tiens d’abord à son extraordinaire éclectisme, les premières écoutes sont presque déroutantes, et pourtant… Dans le brouillard sonore d’Alas Salvation se cache un certain romantisme, magnifié par la voix d’Oliver Burslem et ses airs de dandy métamorphe : le corps de Jagger et les manières de Nick Cave (Curtain Twitcher, Smile).
Parfois, dans Alas Salvation Yak se met à sonner comme les Pixies, puis dans la même chanson, par faire un tour du côté des White Stripes (Victorious Nation Anthem, la chanson éponyme de l’album Alas Salvation). Parfois encore les trois petits Anglais sont rattrapés par leur mère patrie et exhument une pop digne de leurs compatriotes des Kasabian (Harbour The Feeling). Et la liste des influences est longue (Spiritualized par exemple), Alas Salvation est pop, garage, rock, psyché, doux, étrillé, furieux, schizophrénique… La seule constante qui semble vraiment unir les morceaux est cette fuzz obsédante, présente sur chacun des 11 titres (plus deux interludes) de l’album.
Un joyeux bordel, qui à n’en point douter prendra du sens avec le temps. Non, la plus grande sensation du moment n’est pas la tournée américaine de Christine and the Queens, mais bien le premier LP de ces trois British.
Yak Alas Salvation, CD/Vinyl PIAS
« Alas Salvation Yak »,
1. Victorious (National Anthem)
2. Hungry Heart
3. Use Somebody
4. (Interlude I)
5. Roll Another
6. Curtain Twitcher
7. Take It
8. Harbour The Feeling
9. Alas Salvation
10. Smile
11. Doo Wah
12. (Interlude II)
13. Please Don’t Wait For Me
Yak en concert :
26 mai au Point Ephémère (Paris 75)
28 mai à la Péniche (Lille 59)
3 juin festival This Is Not A Love Song (Nimes 30)
4 juin festival Auropavox (Clermont-Ferrand 63)
30 juin festival Garorock (Marmande 47)
2 juillet festival Eurockéennes de Belfort (90)
7 juillet Théâtre Romain de Fourviere (Lyon 69)