Annonces immobilières, l’arnaque au mètre et la tête au carré

arnaque location ines collet

Comme dans beaucoup d’autres villes en France, le marché de l’immobilier à Rennes connaît une crise provoquée par une demande de logements beaucoup plus élevée que l’offre. Les sites d’annonces de location qui se sont multipliés tous azimuts recèlent des propositions alléchantes. Des perles ou des coquilles derrière lesquelles se logent trop souvent des profiteurs en tout genre. Quelles sont ces arnaques et comment les parer ?

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La saturation d’un marché immobilier permet aux arnaques de se frayer un chemin plus facilement parmi la multitude d’annonces locatives. Bien que tout le monde puisse en être la cible, ce constat est d’autant plus vrai pour les étudiants. Ville universitaire, Rennes attire des jeunes des quatre coins de la France à la recherche d’une ville dynamique pour leurs études. Et pour éviter de dépenser des sommes astronomiques en frais d’agence, le premier réflexe est souvent de se tourner vers les sites de petites annonces comme Leboncoin, Bien Ici, Logic Immo, SeLoger, etc., un vrai terrain de jeu pour les arnaqueurs. Ces derniers ont développé des techniques devenues des classiques tant elles reviennent régulièrement.

Parmi les plus répandues, il y a entre autres celle qui propose un même appartement situé à des adresses différentes. « Souvent ce sont de grandes surfaces avec des tarifs dérisoires et on se rend rapidement compte que c’est une arnaque », témoigne un étudiant. Une autre méthode consiste à prendre des photos d’un bien très attractif pour les associer à une adresse, parfois fictive, puis d’inventer un prétexte qui justifie l’avancement de la caution et du premier mois de loyer. Voici un exemple de ce genre d’annonce frauduleuse : 

Arnaque immobilière

Curieusement, beaucoup de gens décident de déménager ou de partir en vacances juste avant les périodes de visite… Ne vous y méprenez pas, personne n’a le droit de vous demander une somme d’argent avant d’avoir visité un bien. Dans ce genre de situations malhonnêtes, il peut vous être proposé d’effectuer ces transactions financières par l’intermédiaire de plateformes bancaires telles que Western Union ou Ria Money Transfert. Les fonds déposés sont supposés être débloqués après la confirmation de l’acquisition de votre studio ou appartement. Ces pratiques sont risquées et illicites. La demande d’un quelconque versement avant la visite indique immanquablement une annonce frauduleuse.

D’autres signes avant-coureurs peuvent prévenir d’une potentielle arnaque lors des premiers échanges avec ledit proprio. Citons les noms d’adresses email farfelues (Bernadette.yvette@Aix80000604.fr) ou encore les mails truffés de fautes d’orthographe. Ces marqueurs sont les plus courants et les plus faciles à repérer.

  • Arnaque immobilière
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Cependant, il arrive parfois que la supercherie soit si bien préparée qu’elle en devient difficile à démasquer. Dans le cadre d’un stage à l’étranger, une étudiante partie étudier en Erasmus à Göteborg (Suède) s’est fait arnaquer en répondant à une annonce de chambre disponible dans une colocation de quatre filles sur le réseau social Facebook. « Je contacte une des occupantes qui me donne le contact du proprio. Il m’envoie les détails de la chambre, des photos, sa carte d’identité, tout me semble réglo. Il me transmet le contrat que je signe et me demande d’effectuer le virement de la caution et du premier mois de loyer. Apparemment, il y avait un problème avec son compte en Suède, parce qu’il préférait recevoir le virement sur un compte espagnol. Puis, nous fixons le jour et l’heure de mon arrivée », raconte l’étudiante. « Une fois sur place, je suis allée à l’adresse indiquée, mais l’immeuble ne correspondait pas aux photos. Je vérifie sur Facebook et le compte qui avait publié l’annonce avait été supprimé… je n’ai plus jamais eu de nouvelles ni des soi-disant colocs, ni du soi-disant proprio. » Elle termine : « Comme j’étais sur place, et grâce à l’aide de la plateforme suédoise Blocket, j’ai finalement pu trouver un logement rapidement. Je suis allée voir la police pour faire une déposition, mais ils ont rejeté ma demande de plainte : ils ne pouvaient rien faire, Göteborg est une ville étudiante, ça arrive trop souvent ». Les arnaqueurs sévissent partout…

L’arnaqueur ne manque pas d’inspiration pour voler les comptes bancaires et met au point des techniques un peu moins connues, mais non moins vicieuses.

Connaissiez-vous l’arnaque qui consiste à poster sur un site d’annonce immobilière classique les photos d’un appartement en location courte durée, type AirBNB, maison d’hôte ou Booking ? Dans ces cas-là, l’arnaqueur effectue une réservation classique sur ces sites de location. Ayant ainsi accès au bien, il se fait aisément passer pour le propriétaire et le fait visiter à des personnes qui cherchent à louer sur du long terme. Trousseau de clés en main, la personne intéressée pense avoir signé un bail classique sans savoir que la réservation réelle, faite par l’arnaqueur, touchera à sa fin dans les jours à venir. L’escroc réussit donc à s’en sortir avec une caution et un premier mois de loyer en poche, voire deux pour les plus gourmands, tandis que la victime se retrouve, elle, obligée de rendre l’appartement à son propriétaire officiel.

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Génie ou perversité, tout dépend du point de vue… L’arnaqueur tente ici de donner une crédibilité supplémentaire à son annonce à l’aide d’une certification. « Il s’agit d’un site hébergeur qui répertorie les annonces. Nous ne pouvons pas vérifier la fiabilité de ces dernières ni, par conséquent, nous en porter garant », confirme une employée du service client de Seloger.com qu’Unidivers a contacté.

Les photos du bien, « trop belles pour être vraies », et des détails comme des serviettes consciencieusement pliées sur le lit font partie des indices susceptibles de vous mettre la puce à l’oreille. Généralement, seules des annonces hôtelières prennent ce genre de précautions, un certain art de recevoir… Pour être sûr de vous prévenir de ce genre de mauvais tour, il est conseillé de demander un acte de propriété à la personne avec laquelle vous échangez. La discussion ne va généralement pas plus loin, cela peut être frustrant mais vous pourrez vous féliciter d’avoir déjoué le piège qui vous aura été tendu. 

Mais si un futur locataire peut être méfiant en raison des multiples arnaques, un propriétaire, à l’inverse, peut être récalcitrant à l’idée de donner un papier officiel, ce dernier pouvant être facilement falsifiable. Et oui, c’est un peu le chat qui se mord la queue… Les renseignements peuvent être accessibles sur le service officiel d’informations immobilières, mais la demande est payante, le prix variant selon le document demandé.

Si vous êtes tout de même résolu à obtenir des informations sur le bien, vous êtes tout à fait en droit de les réclamer. L’information est consultable auprès des impôts. Tout un chacun peut en effet obtenir une copie de l’acte de propriété auprès du service de publicité foncière (voir les démarches ici). Si vous avez un doute, le plus simple reste cependant de demander au propriétaire une copie de la taxe foncière du bien en question, par retour de mail. S’il accepte, vous obtenez une preuve que M. ou Mme X est bien propriétaire du logement situé rue N. Si vous avez encore le moindre doute sur l’authenticité de ce relevé, il vous suffit de contacter les impôts qui vous confirmeront (ou non) l’exactitude des informations.

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