Aujourd’hui, vendredi 12 novembre 2021, paraît « La Reconquête », premier album du songwriter rennais Victoria. Unidivers vous présente cette pop orchestrale qui vous entraîne dans différents paysages, notamment à Rennes.
Originaire de Lamballe, Benoît Tréhorel est connu depuis plus d’une dizaine d’années comme journaliste pour la presse régionale. Mais en parallèle, il mène également une seconde vie de musicien, inaugurée dès son enfance par une formation d’organiste classique. Puis à l’adolescence, sa découverte du répertoire d’Etienne Daho devient pour lui le déclic, une révélation qui l’incite à apprendre le piano et à écrire ses premières compositions. C’est à la fin des années 2000 qu’il débute sa carrière d’auteur-compositeur-interprète et lance le projet Victoria, pseudonyme se référant à un manoir situé près de sa ville natale. Dans la foulée, il créé un premier EP Jeu de prouesses, dont il diffuse tout d’abord les maquettes sur Internet. Cet opus, dévoilé en 2014 dans sa version définitive et en autoproduction, fait l’objet d’une tournée de concerts que l’artiste donne dans l’Hexagone, accompagné de la violoniste Ludivine Wiejota.
Quatre ans plus tard, après plusieurs performances et une période de pause, Victoria reprend enfin le chemin de la création et écrit de nouvelles compositions. Petit à petit, ces dernières forment le premier album de l’artiste, que ce dernier intitule La reconquête. Enregistré et mixé par Paul Rosalie au studio du Faune à Saint-Uniac (35), il est sorti aujourd’hui vendredi 12 novembre 2021 chez Inouïe Distribution.
Pour concevoir son EP précédent, Victoria avait réalisé les démos de ses morceaux en toute autonomie, à partir d’instruments logiciels de MAO. A travers La reconquête, on retrouve cet univers stylistique véritablement affiné et mis en relief, porté par une orientation artistique composite qui reflète les différentes influences de l’auteur-compositeur-interprète. En premier lieu, il s’appuie sur une base esthétique inscrite dans le canon de la chanson française contemporaine versant pop, pour laquelle le songwriter se passionne depuis des années. On perçoit notamment cet héritage à travers son phrasé et ses inflexions vocales qui, sur certains titres, le rapprochent d’artistes comme Alex Beaupain ou Cyril Mokaiesh.
Pour mieux étoffer son style, Victoria y a également intégré certains éléments inspirés de l’électronica, via des parties mélodiques et nappes d’accords qu’il assure aux synthétiseurs. Y transparaissent également d’autres accents tournés quant à eux vers les courants du rock. On les doit au combo alliant la guitare électrique et la basse de Lucas Benmahammed avec la batterie de Guilherm Frénod, deux membres du groupe Born Idiot. A d’autres égards, l’espace instrumental fait aussi entendre un élégant aspect orchestral, au contrepoint ciselé et construit autour de plusieurs sections de cordes synthétiques joués par Benoît Tréhorel aux claviers. Une dimension à laquelle contribue aussi l’instrumentiste Étienne Poinsot, qui y déploie son jeu de trompette au timbre à la fois feutré et lyrique.
Dans cet ensemble assez riche sur le plan sonore, on trouve également le morceau plus confidentiel « Haute couture », que Victoria a interprété seul en s’accompagnant sur l’orgue Claus abrité par l’église rennaise de Notre-Dame-en-Saint-Melaine. Notons d’ailleurs que la capitale bretonne occupe une place à part dans La reconquête, à travers plusieurs de ses endroits emblématiques où ont été tournés les clips de « Treize », « En face » et « A nos parents », dévoilés en avant-première par l’artiste. Parmi ces lieux bien connus et filmés par le photographe Jérôme Sevrette, figure le Parc du Thabor, qui donne son nom à la chanson finale de l’album.
Au fil de l’écoute, on constate très vite que le titre de cet album La reconquête ne doit rien au hasard, tant il revêt une signification des plus personnelles pour Victoria. Et pour cause, la plupart de ses textes, sous leurs apparences très souvent symboliques ou énigmatiques, retraduit les contours d’une période de vie tourmentée qu’il a traversée et qui a précédé les premières démos de l’opus. Une expérience dont l’artiste a visiblement tiré des moments d’introspection et de réflexion éloquents, dont la portée touche plus largement à l’universel. Ils abordent notamment nos différences de générations dans notre façon d’affronter la vie et d’élever nos enfants (« A nos parents »), ou encore le constat de l’injuste invisibilité subie par les femmes à travers l’Histoire (« Derrière les grands hommes »).
Sur d’autres titres comme « Intact » et « En face », Victoria y convoque aussi ses souvenirs d’une relation amoureuse passée et pointe également l’impact du temps qui passe sur nos relations humaines. Sans oublier ces redoutables « heures sombres », celles qui menacent parfois l’équilibre de nos vies et tendent à nous faire sombrer dans des profondeurs abyssales. Heureusement, les lueurs d’espoir ne sont pas absentes et la musique de Victoria laisse percevoir des rayons de soleil sur plusieurs autres chansons, comme sur le refrain de la chanson titre « La reconquête », ou encore à travers les paroles résilientes d’« Il fera beau ».
En fin de compte dans ce premier album, Victoria réussit à retranscrire toutes ces thématiques ténébreuses qui agitent notre existence par le biais du contraste, sous une mélancolie douce ou parfois une aura lumineuse. Sans doute est-ce une des idées fortes qui lui ont permis de mieux surmonter ses épreuves personnelles et de mieux reprendre son destin en main. Une attitude dont le morceau « Au Thabor » se fait l’ultime écho au moment de conclure l’opus… et de marquer le point culminant d’un voyage humain et musical, aussi poétique que réchauffant.
L’album La reconquête de Victoria, sorti ce vendredi 12 novembre 2021 chez Inouïe Distribution, est disponible dans les bacs et sur les plateformes d’écoute: ICI
Le clip du morceau « A nos parents », issu de cet album, figure désormais dans la playlist d’Unidivers: