Bernard Stiegler, l’espérance du travail contributif pour réenchanter le monde

C’est en 2006 que le philosophe Bernard Stiegler a créé l’IRI (Institut de recherche et d’innovation). Installé dans une partie du Centre Pompidou, il a l’ambition de vouloir analyser les changements suscités par les technologies numériques dans le domaine de la culture.

Fort de cette expérience accumulée durant un lustre, Bernard Stiegler s’attache désormais à faire comprendre une vérité essentielle : le monde du travail est en train de profondément changer, voire subir une refonte totale (voir son site).

L’automatisation d’un grand nombre de tâches va limiter la poursuite de la performance à outrance, freiner la course à la croissance au détriment de toutes autres valeurs. Le consumérisme dominateur serait revu à la baisse.

stieglerDans ce cadre, le philosophe prône un retour aux valeurs du « savoir », de la «connaissance » et de la« créativité ». Stiegler imagine un bouleversement de la valeur travail dans un sens plus contributif.

Comment arrive-t-il à de telles conclusions ? Les études qu’il a menées lu a révélé que, contrairement aux idées reçues, l’humain préfère l’intérêt qu’il trouve dans son travail au salaire qu’il rapporte. Autre analyse notable : la cloison entre consommateur et vendeur tend à disparaitre au profit d’une relation unique multirelationnelle où chacun pourra apporter son savoir, ses idées, ses connaissances.

À titre d’illustrations, il donne les exemples de la FNAC (tout au moins à ses débuts), Wikipédia, Google, Facebook, etc.

Cela étant, cette nouvelle organisation ne gomme pas les hiérarchies, puisqu’il existera toujours un décideur, mais ce dernier ne commandera plus des salariés, mais une communauté de connaisseurs et de contributeurs. Ces derniers pouvant avoir un droit de regard sur la stratégie, le recrutement, l’évolution technologique… Le salarié n’apportera plus simplement sa force, il apportera aussi son savoir.

Si ce modèle s’installe déjà dans tous les métiers technologiques, il est nécessaire dans tous les autres secteurs d’activité. Il prend pour exemple le domaine de l’énergie, les fameux Fab’Lab’ (ateliers de bricolage high-tech) dans lesquelles a émergé la fameuse imprimante 3D) et bien d’autres. L’évolution technique au service de l’évolution humaine.

Ce cheminement va-t-il être l’invention d’une nouvelle croissance fondée sur le développement des savoirs au détriment du modèle tout consumériste qui est notre lot quotidien ou n’est-il qu’une énième utopie qui ne va exister qu’en laboratoire et que dans la tête de son créateur ?

Quelle que soit la réponse de chacun, à Unidivers Mag, c’est sur ce mode de participation que notre rédaction fonde son esprit et son développement afin de réenchanter le monde… de la presse.

Réenchanter le monde : La valeur esprit contre le populisme industriel, Bernard Stiegler, octobre 2008, 176 pages, 6€10
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