Amadou et Mariam, nés Amadou Bagayoko et Mariam Doumbia, sont deux chanteurs maliens découverts par le grand public français à Rennes en 1997. Vingt-cinq ans plus tard, le public rennais les retrouvera pour un concert, ce vendredi 11 mars 2022, dans la commune de Betton (Ille-et-Vilaine). L’occasion d’aller à la rencontre de ce duo musical incontournable.
Pour Amadou et Mariam la musique est une passion commune. Dès l’âge de six ans, Mariam chante dans des mariages, tandis qu’Amadou débute la musique à deux ans par les percussions, avant de tâter de l’harmonica et de la flûte, pour finalement adopter la guitare comme instrument de prédilection à l’adolescence. Passionnés et musiciens depuis leur plus tendre enfance, ils incarnent un duo musical aussi tendre que puissant dont la poésie embrasse une universalité toujours plus présente dans leur musique.
Tous deux aveugles, Mariam depuis l’âge de 5 ans et Amadou l’âge de 16 ans, les deux musiciens se rencontrent en 1975, à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako. Ils s’y produisent ensemble dans l’orchestre Eclipse Orchestra. En 1980, cinq ans après leur rencontre, ils se marient et décident de se lancer dans une carrière musicale commune. Ils partent s’installer en 1986 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, période qui marque également le début d’une première reconnaissance, d’abord africaine puis internationale. Après un premier séjour à Paris en 1994 et des tournées en Afrique de l’Ouest, c’est leur présence en 1997 à Rennes qui va les faire connaitre du grand public français. L’année suivante voit fleurir leur premier album Sou ni tilé dont le titre phare est « Je pense à toi ».
La suite s’écrit en 2004 avec Manu Chao qui découvre la musique d’Amadou et Mariam et est immédiatement conquis par l’univers chaud et singulier du duo. Ensemble ils écrivent « Dimanche à Bamako », morceau emblématique et nom de l’album qui sort la même année. Cet album leur obtient une première victoire de la musique, dans la catégorie word, en 2005. La même année, le duo retourne en Bretagne, là où tout à commencé pour se produire au festival Le Bout du monde à Crozon.
Depuis, entre des nouveaux albums, leur spectacle Eclispe en 2012, une deuxième victoire de la musique pour l’album Folila en 2013 ou bien leur présence aux Coupes du monde de 2006 et de 2010, Amadou et Mariam se révèlent infatigables.
Leur force inépuisable parait résider dans l’éclectisme de leur musique. Depuis leur début, ils écoutent des genres musicaux extrêmement différents que ce soit du blues, du rock… Ils aiment la modernité et apprécient la musique qui se renouvelle au fur et à mesure des décennies. Cette ouverture d’esprit leur permet de s’adapter avec aisance à d’autres styles musicaux et de produire beaucoup de morceaux avec des artistes d’univers différents du leur. Ils ne se cantonnent pas à un seul genre, en attestent leurs collaborations avec des artistes tels que Manu Chao, Bertrand Cantat ou plus récemment le duo américain Sofi Tukker ou bien encore le duo espagnol Fuel Fandango.
« On arrive facilement à faire glisser notre musique un peu partout parce qu’on a écouté les autres. »
Amadou Bagayoko
Parmi ces collaborations fructueuses avec d’autres artistes, le morceau « À l’ombre des lumières » (2021) a été écrit par le rappeur français Hös Copperfield avant qu’Amadou et Mariam ne greffent des textes en français et en bambara, une des langues nationales du Mali. Encore une fois, le duo nous surprend par sa capacité à élargir sa musique à d’autres univers : « Au début c’était un peu compliqué pour nous, parce que ce n’est pas une musique qu’on a l’habitude de faire. Mais c’était l’occasion. On a bien écouté le morceau qu’il nous a envoyé, on s’est mis dedans et finalement ça a bien marché. »
Les featurings sont ainsi l’occasion d’aller vers un autre style musical parfois bien distinct du leur. De ces collaborations, ils veulent apprendre et s’instruire pour développer les différentes couleurs de leur musique. À ce propos Amadou témoigne :
« Effectivement, le rap est une musique que nous aimons pour ses textes. Un featuring est l’occasion d’aller dans un autre univers que le nôtre. C’est instructif, ça nous plait, ça développe notre façon de travailler aussi et ça développe les différentes couleurs de notre musique. Souvent il faut changer sa personnalité et se mettre dans la peau de ceux qui vont vous accompagner, sans oublier son originalité. »
Ils aiment d’autant plus ces collaborations qu’elles sont l’occasion de travailler avec des jeunes artistes. Une manière pour eux de donner à leur musique un caractère universel où rien n’est question d’âge, sinon de ressenti et de passion. Comme une fenêtre ouverte sur le monde, leur musique rassemble des générations du monde entier.
Une manière de penser et d’écrire qui les amène à chanter dans des événements très spéciaux. Parmi ces expériences, deux les ont particulièrement marqués. Tout d’abord leur rencontre avec le président américain Barack Obama, en 2009. Le duo avait été invité à se produire à Oslo lors de la remise du prix Nobel de la paix à l’ancien président américain. Puis, il y a leur présence à la Coupe du monde du football en Allemagne, en 2006. Invité par Herbert Grönemeyer, Amadou et Mariam avaient enregistré avec lui l’hymne officiel de la Coupe du Monde « Celebrate the day ». Le moment d’émotion pour les deux musiciens : toucher le trophée avant les joueurs. Ces rencontres, selon eux très significatives, auront été l’occasion de croiser d’autres artistes qu’ils n’auraient jamais pensé voir, comme Donna Summer, Wiclef Jean, Tobey Keith ou encore Shakira.
Et Amadou et Mariam ne comptent pas s’en arrêter là. Ils jouent en ce moment avec un groupe de gospel américain, les Blind Boys Alabama, avec lequel des concerts sont prévus, que ce soit en Europe ou aux États-Unis. Ils préparent également un nouvel album dont la sortie est prévue d’ici un ou deux mois. Les morceaux ont déjà été écrits, ne reste plus qu’à peaufiner le projet. Enfin, il ne faudrait pas oublier de mentionner les tournées prévues en Europe et aux États-Unis. C’est au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Suède, en Pologne, au Luxembourg , en Espagne, en Autriche, en Belgique ou encore en Hongrie qu’ils s’envoleront ces prochains mois. Ils seront aussi de passage aux États-Unis en avril et en mai 2022, de New-York à Boston en passant par Dallas.
Mais en attendant, c’est bel et bien dans la métropole rennaise qu’ils se produiront à l’occasion d’un concert, ce vendredi 11 mars 2022. Un retour en terre bretonne, vingt-cinq ans après les Transmusicales, qui touche Amadou et Mariam : « On est très contents. Ça nous replonge dans nos souvenirs et retourner dans ce lieu est très significatif pour nous. C’est un grand honneur et c’est aussi l’occasion de voir notre public et de voir un autre public qui ne nous avait pas vu depuis temps ».
Ils prévoient pour l’occasion de jouer des morceaux que les gens connaissent et affectionnent tels « Dimanche à Bamako » ou « Sabali », ainsi que d’autres moins connus du public. Un mélange de répertoire entre leurs premiers moments passés en Bretagne et les derniers morceaux qu’ils ont écrits ces dernières années, en attendant de découvrir leur dernier album, dans les mois à venir.
À l’occasion de leur passage, la commune de Betton organise un jeu concours ” Trouve ta place Amadou et Mariam “. 10 contremarques pour le concert d’Amadou et Mariam sont cachées dans Betton, au public de les retrouver et de gagner une place pour assister à leur concert.
Infos pratiques
Vendredi 11 mars 2022 à 20h30
Betton – La Confluence, place Charles de Gaulle, 35830 Betton
Billetterie en ligne, tarifs : de 35,50€ à 4,50€ (carte Sortir)
Pass sanitaire obligatoire
Plus d’infos sur Amadou & Mariam