Arrgggh (pas facile de transcrire le râle séducteur de l’humoriste Daniel Morin !) il faut l’avouer, Yolin François Gauvin a de quoi faire craquer, même les allergiques aux Musclor ! C’est la révélation de Bodybuilder, troisième film du réalisateur et comédien. Avec Bodybuilder Roschdy Zem – et non Omar – m’a tuer…
Le titre vous incite à prendre la tangente ? Soyez curieux. Profitez de l’originalité du scénario pour vous installer dans un univers très rarement abordé dans le 7e art, associé pour le coup au thème plus fréquent des retrouvailles fils-père. D’un côté, un paquet de muscles. De l’autre, un écorché vif en délicatesse avec la racaille d’un quartier lyonnais. Pas d’autre solution que d’aller trouver refuge chez ce père aux abonnés absents.
Après le préambule – extrait de film où l’on voit Schwarzenegger dire qu’il ne peut pas aller aux obsèques de sa mère pour cause de gonflette intensive – on craint le pire. Que va-t-il se passer ? Vincent Rottiers va-t-il tuer le père ? Retourner chez sa mère (impeccable Dominique Reymond) ? Non, il va juste s’enfoncer davantage dans les embrouilles en chourant dans les vestiaires du club culturiste paternel. Et là, ô merveille, au lieu de virer son crétin de fils, le père se lance dans l’opération correction. Méthode musclée, certes. Mais sans castagne (même dans la scène finale où le père déboule avec sa bande de tatoués musclés, pas…tibulaires mais presque) !
Comment Roschdy Zem a-t-il déniché cet oiseau rare ? « J’avais déjà rencontré une soixantaine de candidats. Puis je l’ai vu. Belle gueule d’acteur américain (genre Charles Bronson). Belle voix. Et… il m’a envoyé promener ! Je me suis dit “parfait”, il a le caractère du personnage ».
Et Yolin, que pense-t-il de son rôle ? « Vous savez, les culturistes sont égocentriques, mais pas narcissiques. On se lance là-dedans pour se rassurer, puis on devient addict. Quand j’étais commercial, je me levais à 4h du matin pour m’entrainer avant d’aller au boulot. J’ai été 5 fois champion du monde. L’aventure du cinéma n’était pas au programme. Je la prends comme un cadeau. Vous imaginez ? Compagnon de Marina Foïs, père de Rottiers et de Duvauchelle, coaché par Roschdy : c’est fabuleux. J’attends d’autres propositions avec plaisir – de préférence dans un film où il n’y a pas de muscles ! »
Du muscle, il en a fallu à Roschdy Zem aussi, car malgré les réussites d’Indigènes, de Mauvaise foi et d’Omar m’a tuer, les producteurs n’étaient pas du tout tentés par un film dans le milieu du body building : « le budget assez limité (moins de 3 millions €) induit une proximité surement bénéfique lors du tournage, mais j’ai d’abord eu la chance de constituer cette équipe qui rend cette famille crédible et touchante ».
Bodybuilder Roschdy Zem
Avec Vincent Rottiers, Yolin François Gauvin, Marina Foïs
Genre Comédie dramatique
Nationalité Français
Date de sortie 1 octobre 2014 (1h44min)