Les bonbons sont censés être une promesse d’innocence sucrée. Un refuge coloré pour petits et grands gourmands. Mais ces derniers jours, l’un des emblèmes mondiaux de la confiserie, Haribo, a transformé le goûter en expérience hallucinogène.
Des Happy Cola un peu trop… « happy »
Le géant allemand du bonbon a dû rappeler en urgence plusieurs lots de ses célèbres Happy Cola F!zz conditionnés en sacs d’un kilo, après qu’on y a découvert des traces de cannabis. L’affaire, qui pourrait faire sourire si elle ne concernait que des adultes amateurs de douceurs alternatives, a pris une tournure nettement plus préoccupante lorsqu’un enfant néerlandais est tombé dans le coma avec un de ses camarades après avoir consommé les bonbons contaminés. Les deux enfants ont été transportés à l’hôpital d’Almelo, dont un dans un état grave, mais ils se portent désormais mieux. Les lots incriminés ont été distribués aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg. Autant dire que dans le triangle gourmand de l’Europe du Nord, la friandise régressive a viré au produit stupéfiant.
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Au départ, les rumeurs de contamination ont été accueillies avec un haussement d’épaules : une nouvelle fake news croustillante pour les réseaux sociaux. Mais les analyses n’ont laissé place à aucun doute. Des doses de tétrahydrocannabinol (THC), la substance psychoactive du cannabis, ont été identifiées dans plusieurs échantillons.
De là à imaginer le scénario d’une « rupture de chaîne » industrielle digne d’un épisode de Breaking Bad version usine à bonbons, il n’y a qu’un pas. Pour l’heure, l’origine de cette contamination reste un mystère embarrassant pour la marque, qui n’a pas manqué de jouer la carte du « principe de précaution » en procédant aux rappels.
L’image lisse de l’ours Haribo bousculée
Longtemps associé aux goûters d’anniversaire et aux sachets glissés dans les valises de retour de vacances, l’ours Haribo traverse aujourd’hui sa pire crise d’image. Car au-delà de l’anecdote, la survenue d’un coma chez un enfant frappe au cœur ce que la marque incarne depuis un siècle : la réassurance infantile.
Les autorités sanitaires des pays concernés ont immédiatement déclenché leurs alertes, tandis que les distributeurs ont commencé à retirer les lots défectueux. Une enquête a été ouverte pour déterminer s’il s’agit d’un sabotage, d’une erreur industrielle invraisemblable ou d’une faille de contrôle qualité dans un sous-traitant.
Le cauchemar du « bonbon sous influence »
Dans une époque obsédée par la traçabilité alimentaire, cet incident souligne la fragilité des chaînes de production mondialisées. Car derrière les couleurs chatoyantes des bonbons Haribo se cache une industrie lourde, automatisée, où la moindre défaillance peut transformer un produit de masse en danger sanitaire.
Ironie du sort : les Happy Cola avaient précisément été créés pour évoquer, avec une naïveté potache, l’univers des sodas sans en reproduire les dangers de la caféine. Ils viennent aujourd’hui d’inventer, bien involontairement, le concept de confiserie récréative à visée psychotrope.
En attendant, un conseil de bon sens s’impose à l’échelle européenne : jusqu’à nouvel ordre, vérifiez bien vos sachets de bonbons. L’ourson pourrait cacher un dealer.
