Avec son album Bow Elk Eskape met dans le mille

Les Rennais de Elk Eskape n’auront pas attendu la nouvelle année pour sortir leur arc musical, dès la fin 2016 avec leur premier album Bow (arc en anglais) ils ont sorti de leur carquois pop-rock neuf flèches mélodiques suaves et joliment acérées.

elk eskapeProduit par le Rennais exilé au Canada Bruno Green *, Bow offre des senteurs harmoniques de grands espaces, d’horizons de mélancolie et d’espérance. Grandes bouffées pop assumées aux mélodies épanouies, le son est clair même quand la rugosité prend le dessus. Le travail sur les voix est une réussite qu’il convient de souligner. Avec Bow, les cinq de Elk Eskape assument avec une belle assurance le côté épique de leur inspiration rock sans jamais sombrer dans le pompeux. Les envolées de l’envoûtant Invisible Eyes sont maîtrisées et d’une rare élégance, on frôle la belle maîtrise du meilleur de la pop british tout en lorgnant sur un peaufinage rock progressif sans pesanteur. Le titre suivant Lucky Joe Wood vient confirmer en beauté la plasticité sans équivoque du groupe. Rythmique à la syncope hypnotisante cette composition de pur folk rock à des accents, les stridences en moins, d’un Wovenhand plus pop, mais non moins assuré.

elk eskapeLa balade qui suit, Appearances, marque une pause dans le décochage de flèches musicales de Elk Eskape. C’est un chant de nuit de pleine lune au cœur d’un bush imaginaire entonné au son de percussions pleines d’archaïque profondeur qui s’élève avant de reprendre le rythme chaloupé d’une longue marche Into the midnight sun et d’atteindre l’ambiance plus urbaine, mais toujours chaleureuse et ample, de Somber Winds. Le pénultième Under control marque le pas et s’enfonce encore dans une obscure clarté jouant sur les syncopes, une rythmique imparable et comme en opposition, un chant traînant qui laisse transparaître le désabusement du voyage, mais aussi la rage scintillante des espoirs qui refusent la fatalité.

elk eskapeBow est un efficace composé d’assurance et d’humilité. De ces travaux qui font du bien à l’âme en la confrontant à des émotions diverses, enchanteresses dans le sens très archaïque du terme, de ses chants qui sont incantations, charmes et sortilèges positifs. Le travail d’équilibre y est palpable, mais l’émotion et la sincérité ne sont jamais rangées derrière une technicité d’esbroufe. Si Elk Eskape ce groupe, dont on ressent l’homogénéité est soutenu et continue à s’attacher à son orfèvrerie pop-rock tout en se laissant irriguer par d’autres énergies un peu plus brutes nul doute que nous avons là, à portée d’oreilles l’un des fleurons au long cours d’une scène Rennaise souvent un peu trop volatile…

Bow est le premier album, 9 titres, du groupe Elk Eskape

Elk Eskape sera en concert :

le 6 janvier 2017 à La Citrouille, Saint-Brieuc

le 21 janvier à Le P’tit Minou, Brest (avec Wicked)

Bow de Elk Eskape, 10 € est disponible ici 

* Bruno Green, musicien rennais, grand amoureux des musiques américaines devant l’éternel, fut au cœur de l’aventure du groupe Santa Cruz (avec Goulven Hamel désormais guitariste de Les Nus)  avant de se lancer en solo, puis de se mettre par la production et le mastering au service des autres; il a dernièrement produit l’album du projet Détroit de Bertrand Cantat et Christophe Humbert -ex Sixteen Horsepower et Wovenhand

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Thierry Jolif
La culture est une guerre contre le nivellement universel que représente la mort (P. Florensky) Journaliste, essayiste, musicien, a entre autres collaboré avec Alan Stivell à l'ouvrage "Sur la route des plus belles légendes celtes" (Arthaud, 2013) thierry.jolif [@] unidivers .fr

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