Breizh Wash, vous ne connaissez pas ? Pourtant, cette lessive bio bretonne existe depuis une dizaine d’années. La rédaction d’Unidivers l’a testée pour vous. La lessive Breizh Wash est top ! Son inventeur, Guillaume Ropars, un courageux entrepreneur breton, nous a détaillé l’aventure Breizh Wash. Un véritable parcours du combattant. Ou quand les distributeurs bretons lessivent un entrepreneur écolo…
Précision liminaire : personne n’a sollicité notre rédaction afin de parler de la lessive Breizh Wash, et nous avons acheté nous-mêmes et incognito la lessive pour la tester.
LE TEST
Les membres de la rédaction d’Unidivers ont testé Breizh Wash et tous ont été conquis. Cette lessive bretonne biodégradable est efficace. Nous l’avons également essayée en détergent en la diluant dans un vaporisateur : même constat !
Comme son inventeur Guillaume Ropars, nous avons arrosé nos plantes (en pot) avec les eaux usées d’une lessive Breizh Wash ; un mois après, notre petit jardin se porte toujours à merveille. En plus d’être écologique et bretonne, cette lessive est aussi très économique. Une petite cuillère suffit pour laver efficacement une machine de 5 kg.
Quant à ceux qui ne seraient pas satisfaits de la lessive Breizh Wash parce qu’elle a une odeur neutre et ne sent pas le lotus du Japon ou la fleur d’oranger du jardin de votre grand-mère, il leur suffira de rajouter quelques gouttes d’huile essentielle (biologique, bien sûr !) dans leur machine.
LA SITUATION DE BREIZH WASH
Actuellement, la lessive Breizh Wash est vendue principalement dans quatre départements bretons, mais les Nantais les plus chanceux pourront la trouver dans un petit magasin nommé Les jolis bocaux situé 2, rue Yves Bodiguel. Pourquoi un petit magasin ? Parce que depuis le mois d’avril 2019, la lessive Breizh Wash n’est plus disponible dans la plupart de grandes surfaces. À Rennes, par exemple, vous ne la trouvez seulement que dans les trois pressings NEOSSING de la ville et dans le U Express Liberté, rue Poullain du Parc.
Pendant les deux dernières années, Guillaume Ropars a démarché une à une les grandes surfaces, pots de lessive sous le bras, afin de les convaincre de garder Breizh Wash dans leurs rayons sans pour autant lui imposer des marges exagérément réduites. Malheureusement, le persévérant Guillaume Ropars a fini par être éreinté…
De l’extérieur, il est difficile de comprendre pourquoi les négociations de Guillaume Ropars ont été si décevantes alors que, sur le papier comme au lavage, la lessive Breizh Wash donne bien envie de l’adopter. De fait, une efficace lessive écologique 100% biodégradable créée et produite en Bretagne, c’est aussi séduisant qu’un bon far !
Alors que les eaux de la planète sont colonisées par nos déchets quotidiens et où la photo d’une tortue souffrante à cause d’une paille en plastique dans son nez suscite légitimement l’émotion générale, qu’est-ce qui peut retenir de sauter le pas au profit d’une lessive propre non polluante en circuit court ? Du côté du consommateur, le manque d’information et l’absence de proposition dans le rayon de son magasin. Alors, qu’est-ce qui retient les acteurs de la grande distribution implantés en Bretagne de s’associer avec une entreprise locale, inventive et respectueuse de l’environnement quand une pareille occasion se présente à elles ?
L’EXPLICATION DE GUILLAUME ROPARS
https://youtu.be/TwCc70WGiX4
Unidivers – Guillaume Ropars, comment est née l’idée de la lessive Breizh Wash ?
Guillaume Ropars – Un beau matin, je me suis dit que moi aussi j’avais envie d’apporter ma pierre à l’édifice du respect de l’environnement. Alors, tout seul, pendant un an dans mon garage, j’ai essayé de transposer les ingrédients synthétiques des lessives en ingrédients naturels. Puis un jour, alors que j’avais rendez-vous avec mon banquier, je lui ai dit que j’avais créé une lessive 100% biodégradable, avec laquelle je pourrais arroser les plantes de mon jardin. Il m’a alors mis au défi de faire analyser les eaux usées de ma lessive par un laboratoire. Les résultats ont révélé que l’eau usée de ma lessive était aussi propre que l’eau du robinet. Je pouvais donc arroser les plantes de mon jardin avec cette eau sans nul problème ! Heureux de ce résultat, je suis retourné voir mon banquier pour lui annoncer la bonne nouvelle. Il s’est lui aussi réjoui et a tout de suite cru en cette invention. Il m’a expliqué comment je pouvais obtenir des subventions, comment je devais procéder pour obtenir un prêt bancaire pour lancer mon entreprise, etc. Quelque temps après, Breizh Wash voyait le jour !
Unidivers – Comment avez-vous procédé pour commercialiser Breizh Wash ?
Guillaume Ropars – La commercialisation de Breizh Wash a été plutôt facile. Mon produit a rapidement été référencé dans différents types de magasins. En un rien de temps, Breizh Wash est passée de deux points de ventes à une centaine. Quand j’ai vu cet engouement autour de ma lessive, je me suis dit que c’était gagné, qu’il ne restait plus qu’à faire tourner l’entreprise. À partir de ce moment-là, j’ai commencé à acheter des camions et à embaucher du personnel. Puis petit à petit, les différents magasins dans lesquels Breizh Wash était référencée ont commencé à m’imposer des conditions commerciales. Un responsable de secteur m’a déclaré : « il faut nous comprendre, les grandes marques avec leurs importants volumes nous dégagent plus de marge que vous. Je sais que votre produit a beaucoup d’atouts, mais aujourd’hui, c’est la marge, la marge, la marge, et tant que les consommateurs préféreront acheter des m…. chimiques… » Donc, ils exigeaient que je baisse le prix de ma lessive pour attirer plus de consommateurs ou encore que je propose des promotions épisodiques. Pourtant, pour faire vivre ma société et mes employés, je ne pouvais pas me permettre de telles concessions. J’ai donc entamé une procédure au Tribunal du commerce, je me suis démené pendant deux longues années et puis finalement, je n’ai pas eu d’autres choix que de fermer ma société et de licencier tous les employés. Sinon, c’était la faillite assurée pour Breizh Wash.
Unidivers – Comment avez-vous rebondi après ce malheureux épisode ?
Guillaume Ropars – J’ai dû trouver d’autres moyens de commercialisation. J’ai continué à vendre ma lessive aux magasins autour de mon usine ou à des petits commerces qui me soutiennent. Je compte aujourd’hui une quarantaine de petits magasins bretons qui me sont fidèles. Et désormais, pour que les échanges soient clairs, avant que Breizh Wash soit placée en rayons, j’envoie toutes mes conditions commerciales par email à mes clients. Comme ça, plus de mauvaise surprise. C’est aussi à partir de ce moment là que j’ai commencé à développer ma boutique en ligne.
Unidivers – Aujourd’hui, quel est le quotidien de Breizh Wash ?
Guillaume Ropars – Aujourd’hui je travaille tout seul de mon bureau d’où je gère les commandes en ligne. En moyenne, je vends entre 500 et 1000 pots par mois. Je me fais donc aider par une petite société qui fabrique la lessive et moi je m’occupe du sous-traitement. À l’heure actuelle, la lessive Breizh Wash survit uniquement grâce au bouche-à-oreille. Je n’ai aucune garantie que ma lessive soit encore sur le marché en 2020. Mais je garde espoir. Souvent, je reçois des appels de personnes qui me demandent pourquoi ma lessive n’est plus commercialisée dans les grandes surfaces où ils ont l’habitude d’aller faire leurs courses. Je leur explique alors mon combat et je les redirige vers ma boutique en ligne.
Sur la boutique en ligne de Breizh-Wash, retrouvez tous les produits de Guillaume Ropars : de la lessive pour bébé à 6,50 € au gros seau de 20 kilogrammes de lessive pour 175 €.
Certifié Ecocert, Breizh Wash n’est pas testée sur des animaux et ne contient que des produits d’origine naturelle.
Le site de Breizh Wash Page facebook de Breizh Wash
Breizh Wash est économique : même si ce n’est pas explicite dans les magasins où les prix des lessives sont affichés au kilo ; en pratique, il faut plutôt se baser sur le nombre de lavages possibles en fonction du conditionnement. Breizh Wash coûte 12,90 euros et 50 lavages sont possibles : 12,90 euros pour 50 lavages = 0.25 euros le lavage (le seau de 20 kilos réduit encore le prix à 11 centimes la lessive).
Pour tout savoir sur les lessives sur l’encyclo-ecolo c’est ici :
ConsoGlobe l’avait déjà expliqué, les lessives ne sont pas un bienfait pour la planète. Vu le nombre de lessives que nous faisons chaque jour en France et dans le monde, ce sont des milliards de litres d’eau qu’il faut purifier des tonnes de détergents utilisés pour nettoyer nos intérieurs.
Une famille française consomme en moyenne par an :
• 3 à 4 litres de liquide vaisselle, • 10 à 20 litres de nettoyants ménager, • réalise 220 lessives, soit 26 litres de lessive liquide ou 40 kg de lessive poudre…
Nous, les Français, nous faisons environ 20 millions de lessives par jour et nous utilisons 10 kg de poudre pour lave-vaisselle par an. De quoi tuer l’éco-système d’un étang de 6 hectares et de 1,5 mètre de profondeur.
En moyenne, chaque ménage belge fait 228 lessives en machine par an et consomme 40 kg de produit lessiviel non concentré, 13.700 litres d’eau et 230 kWh d’électricité. La Belgique compte plus de 4,4 millions de ménages : il est aisé d’imaginer l’impact que nos lessives exercent sur l’environnement
Ces produits étant rejetés dans nos rivières, via des stations d’épuration, ils entraînent parfois des conséquences très néfastes, il est donc réellement important de bien choisir ses produits d’entretien.